Solennité du Sacré-Cœur de Jésus

Je te bénis, Père.

Dans l’Évangile que nous venons d’entendre, Jésus exulte dans l’Esprit Saint et loue son Père. 
Tu as caché cela aux sages et aux savants… 

Jésus se rend compte que les chefs du Peuple, les pharisiens, les prêtres de Jérusalem, n’acceptent pas et n’accepteront pas son Message.  Tandis que les tout-petits, ceux que les sages et les savants méprisent, accourent et reçoivent la Parole. 

C’est déjà ce que Moïse disait au Peuple dans le désert :
Si le Seigneur s’est attaché à vous, s’il vous a choisis,
ce n’est pas que vous soyez le plus nombreux de tous les peuples,
car vous êtes le plus petit de tous.

Et Moïse de préciser : c’est par amour pour vous …

Jésus se situe dans les mêmes dispositions que Moïse lorsque celui-ci donna la Loi au Peuple.  Moïse a donné au Peuple tout ce que Dieu lui avait enseigné.  Jésus dit de même :
Tout m’a été remis par mon Père.

Mais… la Loi reçue par Moïse était écrite sur des tables de pierre, la Loi que Jésus nous apporte est écrite sur les tables de chair, dans notre propre cœur. 

Si Moïse disait déjà, au nom de Dieu : c’est par amour pour vous… Jésus à infiniment plus de raisons de nous le dire.  C’est pourquoi Jésus continue, dans l’évangile que nous venons d’entendre :
personne ne connaît le Fils, sinon le Père,
et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.

Le Fils ne veut pas seulement nous révéler le Père, mais nous révéler la relation d’amour qui existe entre Lui et son Père.  Le but de Jésus est de nous faire entrer dans l’intimité qui existe entre le Père et le Fils.  C’est un but que Moïse ne pouvait pas enseigner, même s’il avait eu la grâce de voir Dieu face à Face sur le Mont Sinaï. 

Saint Jean, dans l’extrait de sa première épître, que nous avons entendue en deuxième lecture, insiste à sa manière sur l’amour de Dieu et nous demande avec conviction de nous ouvrir à cet amour pour vivre.  Il écrit :
Voici comment l’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous :
Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui…
et :   ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés,

Tel est le mystère de la relation entre Jésus et son Père, tel est le mystère de notre relation avec Dieu le Père par son fils Jésus-Christ.  Nous ne pouvons que nous émerveiller de la grâce que Dieu, Père, Fils et Esprit, nous fait de nous inviter à entrer dans leur relation d’amour.  C’est ce que Jésus a essayé d’expliquer à ses disciples durant sa vie publique. 

Les disciples étaient étonnés de l’attitude de Jésus envers son Père.  Cela nous a donné les exclamations de Jésus dans l’Évangile que nous venons d’entendre.  Ces exclamations et la béatitude qui les suivent, nous font entrevoir un tout petit peu ce qu’était la relation amoureuse mais filiale de Jésus homme avec Dieu son Père.  Jésus essaye de faire comprendre aux disciples la relation qu’il avait avec son Père durant ses oraisons en pleine nuit et loin de la foule.  Dans l’expérience humaine, il n’y a jamais eu une telle réciprocité que celle que Jésus dévoile ici : la relation incommunicable qui existe entre le Père et le Fils. 

Mais Jésus veut nous révéler, nous communiquer quelque chose de ce mystère qui est le sien.  Cette relation forte entre le Père et le Fils, c’est à cela que nous sommes invités à participer.  D’abord à la mesure de notre capacité humaine, mais plus tard, dans la gloire de la rencontre avec Dieu face à Face au ciel. 

C’est ce Cœur Sacré de Jésus que nous célébrons aujourd’hui.  Jésus nous a tout donné par amour, jusqu’à sa propre mort, jusqu’au cœur transpercé par la lance.  Ouvrons-nous à tant d’amour, essayons de répondre et de vivre selon l’enseignement de Jésus, pour témoigner avec Saint Jean que :
Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui.

Père Bernard-Marie

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Solennité de la Pentecôte

Recevez l’Esprit Saint. 

Dans l’Évangile selon Saint Jean, il n’y a qu’un seul événement : la résurrection du Christ le jour de Pâques.  Dès sa première apparition aux disciples, Jésus les envoie par le monde entier, et Il leur donne l’Esprit Saint lorsqu’Il souffle sur eux.  Puis Il disparaît à leur regard.  Jean veut exprimer ainsi que Jésus ressuscité n’est plus le même que l’homme Jésus que les apôtres avaient côtoyé pendant 3 ans sur les routes de Galilée.  De même, lorsque Marie Madeleine veut lui prendre les pieds et les embrasser, Jésus lui dit : ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté auprès de mon Père et votre Père (Jn 20,17). 

La densité de la célébration, depuis le Dimanche des Rameaux, la célébration de la Cène, la Passion le Vendredi Saint et la Vigile Pascale, sont telles que nous ne sommes pas en mesure de goûter vraiment la richesse et la profondeur de l’événement de la Résurrection, de l’Ascension, du Don de l’Esprit, si tout avait dû être célébré le Jour de Pâques. 

Inspiré par Saint Luc, qui raconte l’Ascension 40 jours après Pâques, puis le don de l’Esprit le Jour de la Pentecôte, l’Église a assumé cette chronologie qui est plus à notre mesure de simples croyants. 

Saint Luc, dans l’extrait des Actes que nous avons entendu en première lecture, fait un parallèle entre la théophanie de Dieu au Sinaï et la descente de l’Esprit sur les Apôtres.  Le peuple rassemblé à Jérusalem pour la fête de la Pentecôte ne s’y trompe pas et accourt pour voir le phénomène.  Le feu qui se répandit sur le Mont Sinaï descendit sur le Mont Sion, proche du Temple du Seigneur.  Le tremblement de la Montagne Sainte et les tonnerres se reproduisent au-dessus de la maison où sont réunis les disciples de Jésus.

Le Seigneur, par la bouche du prophète Ézéchiel, avait promis pour les temps à venir :
Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau ;
j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. (Ez 36,27)

C’est aujourd’hui, en la fête de la Pentecôte, que Dieu accomplit sa promesse au profit des Apôtres et de tous ceux qui écoutent leur parole.  La Loi Nouvelle, inscrite dans le cœur, s’adresse à toutes les nations, chacune dans sa langue.  De ce fait, chacun entend la Parole de Dieu, dans son cœur, dans sa propre langue. 

Aujourd’hui, Dieu accomplit encore son œuvre en chacun de nous, en nous envoyant son Esprit Saint, à nous et à tous ceux qui, comme nous, célèbrent la Pentecôte et s’ouvrent à l’action divine.  Dans cette Eucharistie, Jésus vient à nous comme Il est apparu aux disciples réunis dans la Chambre Haute pour un repas, et Il nous dit :
La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. 
Et :
Recevez l’Esprit Saint.

C’est l’Esprit Saint qui fait de nous des fils de Dieu, c’est l’Esprit en nous qui nous fait proclamer, comme l’affirme avec force Saint Paul :
personne n’est capable de dire :
« Jésus est Seigneur » sans l’action de l’Esprit Saint.

Et l’extrait de l’épître que nous venons d’entendre se conclut en affirmant que le salut aujourd’hui est donné à tous les peuples :
Tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres,
nous avons été baptisés dans l’unique Esprit pour former un seul corps.

Que le Saint Esprit, en ce jour de la Pentecôte, descende sur nous et sur tous ceux qui croient en Jésus-Christ.  Qu’en formant un seul corps nous soyons témoins devant tous les hommes de notre foi en la vie éternelle.  Jésus nous donne aujourd’hui encore son corps en nourriture afin que nous formions avec Lui, avec le Père et l’Esprit, avec les Saints et tous les croyants, un seul corps.  L’esprit nous est donné afin que nous témoignions toujours davantage de notre foi en Dieu Trinité.  Dieu nous donne la nourriture pour notre route d’aujourd’hui, avant de nous accueillir éternellement auprès de Lui lorsque notre vie terrestre arrivera à son terme.   

Père Bernard-Marie

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Mai 2023

Lundi 1er : Pierre et Jamie et nous arrivent pour un mois avec le statut officiel de « regardant » comme nous disons dans le jargon monastique. Et au soir de ce jour, nous retrouvons jusque demain Père Podvin qui, cela va presque sans dire, commente ce qui fait l’actualité du moment en montrant le manque de profondeur sur les problèmes de société d’où « la casserolade », manière de marquer la réprobation du peuple face aux projets gouvernementaux. D’où aussi une situation bloquée, dialogue difficile voire haineux. Pour Père Podvin, le vote sur l’euthanasie n’est pas judicieux. Côté ecclésial il en va de même du diocèse que de l’abbaye puisque « habemus episcopum » en la personne de Mgr Le Boulc’h dont il invite à lire la lettre pastorale. Et Père Podvin de noter le nombre important de catéchumènes dans le diocèse comme pour les inscriptions pour les futures JMJ de Lisbonne. Cela ne doit cependant pas cacher l’interrogation qu’il peut y avoir quant à l’engagement de fond. Et de recommander à nos prières le diocèse de Strasbourg pas mal éprouvé. Il note aussi le net refus de la CEF de s’aligner sur l’Eglise d’Allemagne. Et de boucler la boucle en nous faisant part de ce qu’il a vécu quant aux prédications de Carême qu’il a données.

Samedi 6 : Frère David s’en va rejoindre son père de retour en métropole. Il nous reviendra à la fin du mois.

Dimanche 7 : Père Abbé se rend à Scourmont pour une réunion de l’AIT. Retour le mardi 9. Et dès le lendemain, mercredi 10, il s’envolera pour la Grande Ile afin d’effectuer la visite régulière de nos frères de Maromby. Retour le samedi 27.

Dimanche 14 et Mardi 16 : Nous partons à la découverte du courant chrétien un peu particulier que sont les évangéliques. Présent sur tous les continents, le mouvement évangélique, en rapide et constante expansion, compte aujourd’hui quelque 660 millions de fidèles. S’il réunit différentes Églises, ce protestantisme conservateur reste dominé par un courant fondamentaliste devenu au fil des décennies une redoutable machine politique. Il a contribué à porter au pouvoir, entre autres, Donald Trump et Jair Bolsonaro. Tous deux ont été défaits dans les urnes, mais leur présidence respective a renforcé les liaisons dangereuses entre pouvoir, finances et religion, au service d’un « nationalisme chrétien » de plus en plus offensif. Cette semaine, 1ère partie : « La grande croisade » avec Billy Graham comme figure emblématique de cette croisade.

Avant de se rendre à l’installation de Mgr Le Boulc’h, Mgr Defois, évêque émérite du diocèse, passe 2 jours avec nous. Occasion de l’écouter au soir de cette fête de l’Ascension. Et Mgr Defois de nous donner des nouvelles de l’Eglise de France en montrant comme sociologue qu’il est aussi des réserves face au livre que nous lisons actuellement au réfectoire.  Il nous rappelle qu’il nous faut nous recentrer sur l’essentiel qu’est le sacré. Pour lui aussi, l’institution doit être au service de l’évangélisation.

Samedi 20 : Frère Marc-André et Frère Jean-Luc s’en vont rejoindre Notre Dame de la Treille pour nous représenter à l’installation de Mgr Le Boulc’h comme nouvel archevêque du diocèse.

Dimanche 21 et mardi 23 : La 2ème partie de l’histoire des évangéliques montre bien, s’il en était besoin, les méfaits de la collusion entre le spirituel et le temporel. « Il faut battre le fer tant qu’il est chaud » dit le proverbe. C’est ainsi que nous enchaînons de suite ce mercredi 24 avec la 3ème et dernière partie du film consacré aux évangéliques qui montre finalement ces derniers mettant « Dieu au-dessus de tout ». Film que nous terminerons au soir du dimanche 28. De quoi réfléchir.

Samedi 27 : Stéphane vient passer 8 jours parmi nous.

Mardi 31 : Père Abbé, Monsieur d’Halluin et Jamie s’en vont à la bénédiction abbatiale de Dom Damien Thévenin à Wisques.

Lu au réfectoire : Vers l’Implosion ? Entretiens sur le présent et l’avenir du catholicisme. Par Danièle Hervieu-Léger et Jean-Louis Schlegel. La crise des abus sexuels et spirituels révélés depuis une trentaine d’années fait vaciller l’Église catholique. Parce qu’elle vient de l’intérieur du catholicisme, et même de ses « meilleurs serviteurs », prêtres ou laïcs, mais aussi parce qu’elle est universelle et systémique. Très affaiblie par une sécularisation intense due aux changements sociétaux de la seconde moitié du XXe siècle, l’Église apparaît, faute de réformes conséquentes, de plus en plus expulsée de la culture commune, et délégitimée.
Dans ces entretiens passionnants, Danièle Hervieu-Léger et Jean-Louis Schlegel diagnostiquent les raisons multiples de cet effondrement sans précédent, encore confirmé par l’épreuve des confinements liés au Covid-19. Certains y discernent l’entrée dans une sorte de stade terminal du catholicisme en quelques régions du monde.

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Avril 2023

Dimanche 2 des Rameaux : En cette ultime conférence de carême, Père Podvin propose un parallèle entre les discours de Paul à Athènes et à Corinthe et celui que les chrétiens tiennent aujourd’hui pour montrer l’étrangeté de la foi tant hier qu’aujourd’hui. De là, ou on s’en moque ou bien on marque de l’indifférence ou bien on y adhère malgré « l’étrangeté » du propos. Et le Père Podvin de boucler la boucle en invitant Notre Dame qui renaît de ses cendres à devenir la « maison de Dieu » au milieu de la maison des hommes.

Mardi saint : Père Abbé s’en va nous représenter à la messe chrismale.
Cette année plus de restriction sanitaire, ce qui fait que nous reprenons le rite du lavement des pieds ce qui a donné beaucoup d’émotion à notre Père Bernard-Marie puisque c’était la première fois qu’il lavait les pieds de quelques-uns comme abbé. Le reposoir est aménagé dans une chapelle latérale au soir du Jeudi Saint comme l’année dernière. Vendredi Saint, la croix du presbytère servira pour la célébration de la Passion. Après l’office, elle sera remplacée par la grande croix de bois du cloître, posée contre l’autel jusqu’au samedi saint. Quant à la veillée pascale, le temps étant au rendez-vous, nous célébrons la Résurrection du Christ avec un feu nouveau… flamboyant et pas mal de monde. Et pour le dimanche de Pâques, nous regardons non pas « la foi prise au mot » mais une émission consacrée au procès fait à l’Eglise depuis des lustres. Inquisition, antisémitisme, persécutions en tous genres, richesses, pouvoir et sexe… la liste des griefs faits à l’histoire de l’église catholique est très longue. Au cours de cette nouvelle émission d’Au risque de l’Histoire, Christophe Dickès reçoit Jean Sévillia qui vient de publier « L’Eglise en procès ». Ce livre, divisé en dix-huit thématiques, regroupe les signatures de quinze historiens et spécialistes qui se penchent sur les accusations dont l’Eglise est systématiquement la victime dans le cadre de procès à charge.  À travers l’exemple des croisades et de la colonisation, Jean Sévillia, accompagné du médiéviste Martin Aurell, décortique les ressorts de la simplification historique que sont l’anachronisme, le manichéisme et les mensonges par omission.

Vendredi 14 : « En avril ne te découvre pas d’un fil » dit le proverbe et alors tu pourras te balader en ce premier jour de rupture de rythme de l’année. À moins que tu préfères « hiberner » bien au chaud en restant tranquillement intra-muros. Il y a en a pour tout le monde.

Mercredi 19 et vendredi 21 : Pour faire pendant au livre de Monsieur Vanhove sur l’histoire de l’abbaye, Père Abbé nous propose un montage photos très bien fait des activités lucratives des origines à nos jours, ce qui représente quand même quelques 300 photos.

Dimanche 23 : Au vu du monde technique et technologique dans lequel nous vivons, l’intelligence artificielle peut travailler à notre place et écrire des dissertations, préparer des arguments pour un débat ou encore corriger nos textes. Si l’expérience est bluffante, la machine n’est cependant pas infaillible : à quel point peut-on faire confiance à celle-ci ? voilà la question à laquelle tente de répondre « L’Intelligence artificielle peut-on lui faire confiance ? ».

Lundi 24 : Le noviciat au grand complet s’en va rejoindre la maison-mère de l’Ordre qu’est Cîteaux pour une session sur la lectio divina. Retour vendredi 28. Nous les écouterons donner leurs impressions lors d’un prochain chapitre.

Mardi 25 : Père Abbé s’en va rejoindre la capitale pour une réunion d’OCSO France. Retour le lendemain 26.

Dimanche 30 : On a coutume de dire que saint Benoît était un migrant. L’était-il vraiment, lui qui se fixa sur le Mont Cassin où il fonda l’ordre bénédictin qui, du VIIIe siècle au XIIIe siècle, exerça tant d’influence sur la vie de l’Église et sur la société séculière, là où il élabora une règle monastique tellement parfaite qu’elle sera reprise et suivie à une certaine époque par quarante mille abbayes ? « Saint Benoit »  film d’Armand Isnard très bien fait retrace la vie mouvementée du  « patriarche des moines d’Occident » de l’Ombrie jusqu’à la crypte de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire en passant par l’abbaye territoriale du Mont Cassin et bien sûr Subiaco et Rome.

Grâce à une approche que la mystique suggère elle-même à ses intimes, cette biographie de « Marie Guyart de l’Incarnation » par Thérèse Nadeau-Lacour tente d’épouser au plus près l’expérience spirituelle qui fonde, anime et irrigue ses affaires temporelles, aussi bien les soucis du quotidien que les hauts faits et les audaces de la pionnière. Sa relation à Dieu se déploie au cœur de l’histoire, dans des contextes aussi inédits que celui de l’inouï « grand siècle des âmes», ou celui, épique, des premières fondations en Canada.
Les déplacements que son expérience lui fait déjà opérer dans les concepts de la modernité, confèrent à cette maîtresse de vie spirituelle une actualité inattendue.

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Quatrième Dimanche de Pâques

Dimanche du Bon Pasteur, prière pour les vocations.

Lorsque nous parlons du Dimanche du Bon Pasteur, nous pensons immédiatement au Psaume 22 qui était le Psaume Responsorial de la célébration :
Le Seigneur est mon Berger, je ne manque de rien…

Nous pensons également à Jésus, le Bon Berger qui s’en va à la recherche de la brebis perdue, qu’il prend sur ses épaules pour la ramener auprès ders 99 brebis qui ne sont restées ensemble.  Mais dans l’Évangile de ce matin Jésus nous parle des mauvais bergers, voleurs, et de la porte des brebis.  Difficile, à première vue, de s’y retrouver… 

Jésus commence par critiquer tous ceux qui se disent pasteur du troupeau, mais qui ne cherchent que leurs propres intérêts.  C’est ce que le prophète Ezéchiel reprochait déjà, au nom de Dieu, aux chefs d’Israël, lorsqu’il les invectivait (Ez 34,2-3) :
Quel malheur pour les bergers d’Israël qui sont bergers pour eux-mêmes !
N’est-ce pas pour les brebis qu’ils sont bergers ?
Vous, au contraire, vous buvez leur lait, vous vous êtes habillés avec leur laine,
vous égorgez les brebis grasses, vous n’êtes pas bergers pour le troupeau.

Et le prophète prophétise ensuite au nom du Seigneur (Ez 34,11) :
Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles.

Les vrais bergers passent par la porte, et appellent chacune des brebis par son nom, nous rappelle Jésus ce matin.  Le portier ouvre la porte, et le berger va et vient à la tête de son troupeau.  Dans cette première parabole, on peut se demander qui est le berger, qui est le portier.  Et l’évangéliste précise que les interlocuteurs de Jésus ne comprennent pas…

Lorsque Jésus reprend la parole pour une nouvelle parabole, les personnages ont encore changé de fonctions.  Il dit : Je suis la porte des brebis.  Le berger ouvre la porte, et les brebis entrent et sortent, en suivant le berger.  On peut rapprocher cette parabole à la parole que Jésus a dite à Pierre après la Confession de foi de Césarée :
Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église…
Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux.  (Mt 16,18-19)

Jésus a délégué l’autorité sur son Peuple, sur son Église, aux hommes qu’Il a institués et qui se succèdent dans la charge de les conduire.  Et Jésus conclut, dans l’évangile de ce matin :
Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance.

Et Saint Pierre nous affirmait, dans la deuxième lecture :
Vous étiez errants comme des brebis ;
mais à présent vous êtes retournés vers votre berger, le gardien de vos âmes.

L’homme a été créé par Dieu, corps et âme.  Notre corps est appelé à redevenir poussière et cendres, mais notre âme est éternelle.  Notre vie présente nous prépare à suivre Jésus sur terre, pour Le rejoindre ensuite au ciel, en présence de Dieu, des anges, des saints, de tous ceux que nous avons connus et aimés.  C’est vers la vie éternelle que nous sommes invités à cheminer durant notre pèlerinage sur terre. 

Jésus est la porte des brebis.  Cela veut dire que ce sont des hommes qui ouvrent et ferment la porte, pour que les brebis puissent entrer et sortir.  Ce n’est pas innocent que c’est le Dimanche du Bon Pasteur qui a été déclaré Dimanche des Vocations.  Les vocations dont l’Église a besoin, ce sont toutes les personnes qui témoignent que Dieu a une place dans leur vie, que Jésus-Christ est ressuscité et qu’Il veut nous donner la vie éternelle.  Croyons que Dieu appelle toujours.  Mais est-ce que les personnes entendent l’appel ?  Sont-elles prêtes à répondre à l’appel ?  Est-ce que ces personnes trouvent compréhension et encouragement auprès des leurs ?  Trouvent-elles le terreau pour épanouir cet appel et le réaliser ? 
Toutes ces questions, nous pouvons les porter dans notre prière aujourd’hui. 

Appliquons à cette grande intention, les vocations dont l’Église a besoin, la prière d’ouverture de cette Eucharistie, en la modifiant un tout petit peu :
Dieu éternel et tout-puissant, donne aux personnes que tu appelles,
la grâce d’entendre ton appel et d’y répondre avec foi,
afin que le troupeau ait des guides, des bergers, des priants,
qui lui permette, malgré sa faiblesse, d’avancer joyeusement
et d’entrer là où son Pasteur est entré victorieux. 

Que Jésus ressuscité nous montre la route et nous donne la persévérance pour être un jour avec Lui dans le bercail éternel. 

Père Bernard-Marie

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