Vigile Pascale

Exultet

Plus que toutes les autres célébrations, les différents éléments de la Vigile Pascale que nous venons de célébrer nous rappellent que nous sommes les descendants du Peuple Juif dans lequel Jésus est né et a vécu.  La grande fête de la Pâque Juive trouve son accomplissement dans nos propres célébrations, et en particulier dans ce que nous vivons en cette Nuit très Sainte. 

Tant le chant de l’Exultet que les lectures de l’Ancien et du Nouveau Testament nous rappellent cette liaison intime entre les deux religions, la Juive dans laquelle Jésus a vécu et la Chrétienne qui est la nôtre. 

Le péché d’Adam nous a fermé l’accès au Paradis, et un ange fulgurant avec une lance de feu était posté à son entrée.  Lors du passage de la Mer Rouge, puis tout au long des 40 ans dans le désert, Dieu conduisait le Peuple avec une colonne de feu la nuit, et une nuée le jour.  Lorsque Moïse parlait face à Face avec le Seigneur, son visage rayonnait de la gloire de Dieu, à tel point qu’il se mit un voile devant la face pour ne pas effrayer le Peuple.  Lorsque Moïse fit monter la Tente de la Rencontre dans le désert, la gloire du Seigneur enveloppa cette tente, au point que la liturgie de sa dédicace dut être interrompue.  Il en fut de même lorsque Salomon inaugura le Temple de Jérusalem. 

Cette Nuit nous commémorons la fête de la Pâque dans laquelle est mis à mort l’Agneau véritable.  Cet agneau sans défaut, duquel aucun os ne pouvait être brisé, c’est le Christ Jésus Lui-même.  Son sang consacre les portes des croyants, et nous permet d’entrer à nouveau dans le Paradis.  La colonne de feu du cierge pascal nous éclaire et nous guide pour passer des ténèbres du péché à la lumière véritable, celle du ciel où Dieu nous attend avec tous les saints. 

Les différentes lectures que nous avons entendues nous rappellent elles aussi combien Dieu vient à notre rencontre et souhaite faire Alliance avec nous.  Malgré les chutes, malgré les infidélités, malgré le péché de chacun de nous, aujourd’hui encore Dieu, en Jésus-Christ, vient nous chercher et nous invite à Le suivre par-delà la mort, vers la Vie.  C’est le sens cette nuit de la flamme du Cierge Pascal.  Sa lumière nous appelle à la Vie, à l’éternité auprès de Dieu.  Malgré nos propres péchés, nos infidélités, Isaïe nous crie de la part de Dieu : « Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! … Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver. »  Et Jésus est là et Il me dit, Il vous dit : « Suis-moi ». 

Ô nuit de vrai bonheur, avons-nous chanté dans l’Exultet.
Nuit où le ciel s’unit à la terre, où l’homme rencontre Dieu. 

Oui, le cierge pascal nous invite à tourner nos yeux vers le ciel, sachant que le Christ ressuscité nous précède et nous attend auprès de Dieu et de tous les saints.  Nous avons relu les textes de l’Ancien Testament, avec ses grands personnages.  Eux aussi nous attendent là-haut et nous montreront comment la colonne de feu les guida vers Celui que nous célébrons avec la flamme de la colonne de cire. 

Oui, le Christ, revenu du séjour des morts,
répand sur le genre humain sa lumière et sa paix,
et il règne pour les siècles des siècles.  Amen.

Père Bernard-Marie

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