Sixième Dimanche de Pâques

Tout ce que j’ai appris de mon Père

Tout au long du Temps Pascal, l’Église nous propose d’écouter les grands discours que Saint Jean met dans la bouche de Jésus.  Le discours sur le Bon Pasteur (4° dim.), sur la vigne et le Vigneron (5° dim.), et aujourd’hui sur l’amour et la relation au Père. 

Le chapitre 15 dont est extrait la péricope de ce matin, est parfois appelé le « testament spirituel » de Jésus.  C’est la raison pour laquelle nous entendons ce texte peu avant l’Ascension, au moment où Jésus quitte définitivement la terre pour retourner auprès de son Père.  Il est important pour les disciples, de savoir comment vivre la foi en Jésus une fois qu’il n’est plus avec eux pour les enseigner. 

Tout ce que j’ai appris de mon Père, nous dit Jésus, je vous l’ai donné

La Révélation qui avait commencé avec Abraham, les patriarches puis les prophètes, a trouvé son achèvement, son point d’orgue, avec Jésus de Nazareth, le Fils de Dieu.  Toute sa vie Jésus avait rappelé qu’Il venait non pas abolir mais accomplir la Loi et les Prophètes (Mt 5,17).  Dieu, après avoir petit à petit révélé qui Il est tout au long de l’Histoire Sainte, a envoyé son Fils Unique pour nous apprendre qu’Il est Père et qu’Il nous aime. 

Jésus nous a progressivement appris que Dieu est Père, que Dieu est notre Père.  Si la tradition biblique ébauchait déjà en quelques endroits cette vérité, Jésus nous l’a affirmé à de multiples occasions.  Et plus particulièrement lorsqu’Il nous a enseigné le Notre Père.  Jésus appelait Dieu du nom familier de ‘Abba’, papa chéri.  Jésus nous invite à nous adresser à son Père de la même manière, comme à notre père.  Mais Dieu est plus que le meilleur père de la terre… 

Si donc Dieu, le Père de Jésus, est également notre père, nous sommes frères, et Jésus est notre frère.  C’est aussi l’enseignement de Saint Jean dans l’épître de ce jour :
Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui.
Et plus loin :
Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés.

Ce que Jésus dit également à ses disciples dans le discours que nous venons d’entendre :
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis.

Jésus a choisi ses disciples, Jésus nous a choisis pour nous révéler le Père, pour nous apprendre l’amour que le Père a pour chacun de nous.  Cet amour, Jésus demande à ses disciples de le pratiquer entre frères, de suivre l’exemple qu’Il leur a laissé. 

Tous ne sont pas appelés à donner leur vie comme Jésus l’a donnée.  Mais Lui, le Fils de Dieu, savait qu’Il était rejeté par les prêtres et le Sanhédrin.  Il savait que son don devait aller jusqu’au bout, jusqu’au bout de Lui-même.  Mais avant de retourner auprès du Père, Jésus a dit à ses disciples : je vous ai tout donné, vous êtes pour moi des frères et non pas des serviteurs.  Vous me connaissez, vous connaissez le Père. 

Cette intimité avec Jésus, cette proximité avec son Père, avec notre Père, doit nous donner de l’audace, nous dit encore Jésus.  Demandez au Père ce dont vous avez besoin : si vous le demandez en mon nom, Il vous l’accordera.  Jésus nous promet que nous serons exaucés … mais seulement si nous demandons en son nom.  Nous n’allons certainement pas demander n’importe quoi au Père… demander au nom de Jésus, c’est bien sûr demander quelque chose qu’il plaira à Jésus et à son Père de nous donner.  Et dans la phrase suivante de son discours Jésus précise ce que nous devons demander :
Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres.

C’est le plus grand don que Jésus puisse nous faire : nous permettre de nous aimer les uns les autres en frères parce qu’Il nous a donné comme père son propre Père.  Nous sommes invités à nous aimer comme Jésus nous aime, comme Dieu Père nous aime.

Demandons dans l’Eucharistie en ce dimanche qui précède l’Ascension de Jésus, demandons-Lui la grâce de répondre à son appel, demandons la grâce d’aimer comme Il nous aime… 

Père Bernard-Marie

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