Vendredi Saint

L’Agneau Pascal

Si nous regardons le texte de Exode 12, Dieu précise à Moïse la manière de mettre le sang sur le linteau et les deux poteaux de la porte :
Vous prendrez un bouquet d’hysope, vous le tremperez dans le sang de l’agneau,
Vous toucherez le linteau et les deux poteaux de la porte…  (Ex 12,22)

Hier nous avons entendu le récit de l’institution de la fête pascale par Moïse.  Il y a plusieurs textes de cette institution, la plupart dans l’Exode. 

Et quelques versets plus loin, concernant la victime Moïse précise :
On ne la mangera que dans la maison ; vous n’emporterez point de chair hors de la maison, et vous ne briserez aucun os. (Ex 12,46)

Lorsque Saint Jean rapporte comment le soldat donne à boire à Jésus crucifié, il précise qu’il a pris une branche d’hysope.  Il précise ensuite que les os de Jésus ne furent pas brisés, après que sa mort fût constatée.  Le parallèle est limpide.

Lorsque Moïse lut les Dix Paroles au Peuple au pied du Mont Sinaï, il prit du sang des sacrifices : et en fit aspersion sur le peuple, et dit,
Voici le sang de l’alliance que l’Eternel a faite avec vous selon toutes ces paroles.  (Ex 24,8)

L’auteur de l’Épître aux Hébreux précise : 
(Moïse) prit le sang des veaux et des boucs, avec de l’eau et de la laine écarlate,
et de l’hysope, et en fit aspersion sur le livre lui-même et sur tout le peuple, disant :
C’est ici le sang de l’alliance que Dieu a ordonnée en votre faveur. (Hb 9,19-20)

Moïse avait précisé, pour la préparation de la Pâque à la sortie d’Égypte, que les Hébreux devaient prendre un agneau, ou à défaut un chevreau, pour célébrer le repas.  Tous ces éléments mis bout à bout montrent bien que Jésus, dans sa mort sur la Croix, en recevant un breuvage avec une branche d’hysope, en versant son sang pour nous, en n’ayant pas les os brisés, devint effectivement l’agneau pascal immolé pour la multitude.  C’est pourquoi l’auteur de l’Épître aux Hébreux affirme encore :
Si le sang de boucs et de taureaux, et la cendre d’une génisse avec laquelle on fait aspersion sur ceux qui sont souillés, sanctifie pour la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, pour que vous serviez le Dieu vivant ! (Hb 9,13-14)

C’est pourquoi Paul peut écrire aux Corinthiens (1Co 15,3-4) :
Christ est mort pour nous, selon les Écritures,
Il a été enseveli, et il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures.

Oui, Jésus est l’Agneau sans défaut et sans tache, qui s’est offert en sacrifice à Dieu pour nous réconcilier avec le Père.  En ce Vendredi Saint, accompagnons Jésus notre Agneau Pascal, depuis le Jardin de Gethsémani, par toutes les étapes de sa Passion, jusqu’à la Croix.    
Nous compatirons à ses souffrances, pour entrer ensuite avec Lui dans sa gloire.

Père Bernard-Marie

Ce contenu a été publié dans Homélies 2024. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.