Le premier monastère (1829-1845)

Le bâtiment reçu de Nicolas Ruyssen n’étant pas suffisant pour vivre une vraie vie monastique trappiste, après avoir rapidement ajouté des dépendances et ateliers, la décision fut prise dès 1829 de construire une église abbatiale, une salle de chapitre et une petite hôtellerie.
La première pierre de l’église abbatiale fut solennellement bénite en 1829.  L’église se trouvant parallèle au bâtiment d’origine. Les deux bâtiments formant marteau aux extrémités de l’aile des Antonins furent agrandies pour réaliser les deux ailes manquantes du cloître et former ainsi un jardin intérieur, le préau.  L’aile côté Est abrita une petite hôtellerie, en remplacement de la maison en bois aménagée trois ans plus tôt et qui était à la fois trop petite et en mauvais état.  L’aile côté Ouest avait la salle du chapitre et quelques chambres ou un dortoir à l’étage.  La première cloche de l’église du monastère fut fondue en 1834.

1839 façade Sud après la construction de l'église 1839 façade Sud après la construction de l'église, description des bâtiments Plan cadastral de 1839

Derrière le moine, le cloître vers la salle du chapitre et l'église. Le Préau avec en face le chapitre, l'église sur notre droite. L'Eglise côté Nord avec vue plongeante sur l'aile vers le premier bâtiment.

En 1833 Père Nil fit construire la petite auberge à proximité du monastère pour pouvoir y loger les dames et nourrir les visiteurs qui ne souhaitaient pas manger au monastère.  Il s’agissait d’un bâtiment modeste, que l’on voit sur quelques photos du monastère de l’époque.

Le monastere en 1850, avec mention des principaux bâtiments. Premiere auberge 1833.

Pendant le priorat de Père Augustin Tharin (1835-39), on reprit les constructions. On fit la grande étable et le mur de la basse-cour. Dans l’église, le chœur fut pavé, deux autels furent installés, de même que les stalles et le jubé.
Un premier cimetière fut inauguré en 1835 dans le préau.  Mais il fut rapidement déplacé, sur les conseils de Dom Stanislas Lapierre, abbé du Gard et Père Immédiat (1835-1865). Il déconseillait en effet de maintenir celui-ci dans le préau, mais proposa de l’installer à proximité de l’ancienne butte du Calvaire un peu plus loin des bâtiments.  Il n’y avait à ce moment que cinq défunts enterrés, qui furent rassemblés sous une seule croix.  Le déplacement du cimetière eut lieu en 1843, tandis que la photo date de 1857 environ, au vu du nombre de tombes.

L'église du monastère vers 1839, le choeur pavé, avec autels et stalles 1855 le cimetière transféré dans le jardin

La construction des lieux réguliers et des dépendances fut parachevée avant l’érection en Abbaye (en 1847), avec le blanchissement et le plafonnement des cloîtres et le nivellement des terrains. Ce premier monastère avait son visage propre, jugé sobre et étroit. Il était en effet de proportions insuffisantes pour une communauté un peu nombreuse. Dans les lieux réguliers, bas d’encuvement, « sans cachet religieux, sans style, dévorés par le salpêtre, on se sentait involontairement saisi par le froid » selon l’expression du Père Eugène Arnould. Sous le priorat de Père Athanase Itsweire (1839-1847), les travaux d’aménagement donnèrent un nouvel aspect au monastère et les conditions de vie en furent d’autant améliorées pour les religieux.

1839, la nouvelle école sur la route de GodewaersveldeEn 1839 l’école du Mont des Cats fut construite sur la route de Godewaersvelde, et de nouveaux achats de terrains agrandirent le petit domaine des moines.

 

 

On construisit également une vraie hôtellerie qui, malgré tout restait très modeste.  Elle fut construite à la place de la petite maison en bois qui avait servi durant deux ans environ.  Ses salles étroites, si basses d’encuvement que la main atteignit aisément le plafond, extérieurement blanchi à la chaux, « brillait comme un marabout arabe sur une montagne d’Algérie, bref, il avait sa poésie » selon la chronique rédigée par les moines qui s’en souvenaient.

Derrière le moine, le cloître vers la salle du chapitre et l'église.