Vingt-neuvième Dimanche du Temps

Jacques et Jean, fils du tonnerre…

Dès l’appel des premiers disciples, à savoir Pierre et André, puis Jacques et Jean, Marc rappelle le nom que Jésus donna aux fils de Zébédée : « fils du tonnerre » (Mc 3,17).  Jésus devait avoir ses raisons, et il connaissait ce qu’il y avait dans le cœur de ces deux pêcheurs…  Les Évangiles nous ont gardé deux séquences qui montrent bien le caractère particulier des deux frères. 

Cela n’empêcha pas Jésus de les compter parmi les privilégiés de ses actes les plus marquants.  Avec Pierre, ils furent les témoins de la guérison de la fille de Jaïre, le chef de la synagogue (Lc 8,51).  Avec Pierre encore, ils furent témoins de la Transfiguration (Mc 9,2), ainsi que de l’agonie de Jésus au Jardin des Oliviers (Mc 14,33).  Parmi les disciples en qui Jésus faisait confiance, il n’est pas interdit de compter aussi Judas l’Iscariote.  Car, à l’époque de Jésus comme à notre époque, on ne confie pas la bourse commune au premier venu. 

Cela n’empêcha pas les uns et les autres de ne pas répondre à l’amitié comme on aurait pu l’attendre… 

Judas fut celui qui allait livrer Jésus aux Grands Prêtres, et Saint Jean précise que Judas était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait (Jean 12,6).  Et c’est moyennant 30 pièces d’argent qu’il livra Jésus. 

Pierre, témoin de tant de belles choses de son Seigneur, lui qui avait marché sur les eaux, qui avait professé le premier que Jésus est le Messie, qui avait promis de ne pas abandonner son Seigneur, … voilà que non seulement il s’enfuit lors de l’arrestation de Jésus, mais il Le renie par trois fois. 

Revenons maintenant à Jacques et Jean et l’évangile de ce matin.  La séquence que nous avons entendue suit de près la Transfiguration et les premières annonces de la Passion et de la mort de Jésus.  Lorsque les disciples entendirent Jésus hurler sur Pierre Passe derrière moi, Satan !, ils se sont dit que le moment était propice pour demander de siéger à droite et à gauche du Messie dans son Royaume puisque Pierre venait d’être disqualifié pour ce poste, pensaient-ils. 

Saint Luc, quant à lui, rapporte un autre événement, qui eut lieu également peu après la Transfiguration.  Il précise en outre :
Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, ayant durci son visage, prit la route de Jérusalem. (Lc 9,51)

Il est évident que l’angoisse étreint Jésus qui « sait » qu’il sera condamné à mort s’il monte à Jérusalem.  Des disciples vont préparer la venue de Jésus dans un village de Samaritains, mais ceux-ci refusent de l’accueillir, parce qu’il se rendait à Jérusalem. 

C’est alors que Jacques et Jean demandent à Jésus :
Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ?
Mais Jésus, se retournant, les réprimanda.

On peut comprendre pourquoi Jésus avait appelé ces deux frères fils du tonnerre … On peut comprendre aussi pourquoi Jésus réagit aussi fortement, face à ces trois disciples Pierre, Jacques et Jean, qui visiblement ne comprennent rien à ce que Jésus vit, malgré qu’ils sont les seuls à avoir reçu la grâce de la Transfiguration. 

Jésus monte donc à Jérusalem, conscient qu’aucun de ses disciples ne réalise ce qui se prépare.  Il est dès cet instant dans une très grande solitude, qui culminera avec la fuite de tous les disciples dans le Jardin des Oliviers.  Jésus est seul. 

Tout au long de sa vie publique, Jésus a fait confiance en ses apôtres.  Il leur a donné son enseignement, et les a toujours laissés libres de Le suivre ou de Le quitter, comme un certain nombre des disciples comme nous le rappelle Saint Jean après le discours sur le Pain de Vie.  Alors qu’il espérait une adhésion forte, ils n’ont pas eu la force de lutter contre l’ambition, le pouvoir, l’argent.  Il en est de même, trop souvent, jusqu’à aujourd’hui dans l’Église, et ailleurs. 

Demandons à Jésus, dans cette Eucharistie, la force de la persévérance sur la voie où Il nous a appelés, afin que nous soyons de vrais témoins de notre foi en Lui et que notre joie de vivre en chrétiens soit un ferment pour ceux que nous rencontrons.

Père Bernard-Marie

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27° Dimanche du Temps

Il n’est pas bon que l’homme soit seul.

Jésus avait été abaissé un peu au-dessous des anges,
et maintenant nous le voyons couronné de gloire et d’honneur

Tel est le début de l’extrait de l’épître aux Hébreux que nous venons d’entendre.  C’est en réalité le cœur de notre foi.  Dans l’épître aux Philippiens, Saint Paul ne dit pas autre chose : Jésus, le Fils de Dieu, la Deuxième Personne de la Sainte Trinité,
ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.
Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect,
il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. (Ph 2,6-8)

Lors de la Création, comme nous l’avons entendu dans la première lecture, le Seigneur ne voulut pas que l’homme soit seul.  Après avoir créé tous les animaux qui pullulent sur la terre, dans la mer et dans les airs, Dieu crée la femme, et l’homme s’écria :
voilà l’os de mes os et la chair de ma chair !

Et le nom que la Bible donna à l’homme et à la femme, Ish et Isha, montre bien la complémentarité des deux, à tel point, nous rapporte encore la Genèse, que
tous deux ne feront plus qu’un.

Dieu a créé l’homme et la femme, et la relation qu’ils vivent dans le mariage, est une image de la relation que le Père a avec son Fils, dans l’Esprit.  L’Esprit étant la personnification de l’Amour entre le Père et le Fils.  L’amour entre l’homme et la femme en est également une image.  C’est la raison pour laquelle Jésus répond aux scribes et aux pharisiens qui l’interrogeaient : Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas !

Dans un autre texte célèbre de l’épître aux Ephésiens, Saint Paul se réfère également à l’union de l’homme et de la femme que décrit la Genèse.   Il invite les hommes à aimer leur femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Église, il s’est livré lui-même pour elle,

Et Saint Paul continue quelques versets plus loin :
Jamais personne n’a méprisé son propre corps : au contraire, on le nourrit, on en prend soin.
C’est ce que fait le Christ pour l’Église, parce que nous sommes les membres de son corps.

Après avoir rappelé l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un.

Saint Paul conclut :
Ce mystère est grand : je le dis en référence au Christ et à l’Église. (Ep 5,25…32)

Dans sa première épître aux Corinthiens, Saint Paul explique que le Christ est le premier ressuscité d’entre les morts, mais que tous nous ressusciterons pour entrer dans la vie éternelle (1Co 15,20…27).  Le Christ, tête de l’Église, est déjà entré triomphateur, dans le ciel, et nous attendons d’y être attirés à notre tour, une fois notre pèlerinage terrestre terminé. 

Jésus ne voulait pas être le seul à adorer le Père en esprit et en vérité.  C’est pourquoi Il s’est fait homme.  Notre vocation commence par notre vie sur terre, dans la relation d’amour que nous avons avec Jésus-Christ et Dieu son Père, dans la prière.  Lorsque nous serons tous entrés dans la gloire éternelle de Dieu, dans les Cieux, nous serons pour Jésus des frères et des sœurs, formant un seul corps glorieux, où tous, homme et femmes, ne ferons plus qu’un en Christ.  Si Dieu dit dans la Genèse qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul, il en est de même dans l’au-delà : il n’est pas bon que le Fils soit seul.  Telle est notre foi, telle est notre attente. 

Que la participation à cette Eucharistie nous aide à prendre conscience de la grâce de faire partie de ce grand Corps dont Jésus-Christ est la tête, le Maître, le Guide.  Il nous attend pour être pour toujours avec Lui dans la gloire de Dieu.

Père Bernard-Marie

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Septembre 2024

Dimanche 1er : Nous débutons ce 9ème mois de l’année civile en regardant « Russie, Chine, Iran, la revanche des empires » Russie, Chine, Iran : trois régimes autoritaires qui s’unissent pour prendre leur revanche contre l’Occident et restaurer leur puissance impériale. Ce documentaire aussi dense que glaçant déroule l’anatomie de cette alliance.

Suite dimanche 8 et fin dimanche 15.

Samedi 7 : Père Abbé s’en va à Bonneval pour la bénédiction abbatiale de Mère Anne-Claire. Retour lundi 9 et nous en proposera quelques photos au jour même de la Croix Glorieuse.

Mercredi 18 : Comme pratiquement chaque année, l’hôtellerie « est squattée » par une vingtaine de PSP autrement dit par une vingtaine de Petites Sœurs des Pauvres pour leur retraite annuelle.

Dimanche 22 : Nous écoutons Frère Philippe Lefebvre dominicain de son état, nous communiquer sa passion de l’Écriture Sainte.  Cela stimule pour notre propre cheminement vers Dieu et notre Lectio Divina.

Mardi 24 : Père Abbé se rend à Clerlande pour une réunion de l’AIT. Ce même jour, Frère Florent subit une intervention chirurgicale à la main droite.

Mercredi 25 : Nos amis Petre et Florin s’en retournent définitivement en Roumanie. Nous les remercions pour de leur présence et de tout le boulot abattu du côté de l’environnement. 

Vendredi 27 : Notre sortie annuelle cette année nous a conduits à l’abbaye de Vaucelles.  Neuf frères ont voyagé en minibus, 4 autres les sont rejoints en fin de matinée, après la visite guidée du site.  Après l’office de Sexte dans l’antique Salle du Chapitre, repas au restaurant de l’Echauguette à quelques kilomètres de l’abbaye, puis retour à l’abbaye pour admirer les jardins.  Alors que sur place nous avions pu profiter du beau temps, le voyage de retour se fit sous une pluie battante vers 18 h 30.

Dimanche 29 : Ce soir, nous regardons et surtout nous écoutons la conférence – de haut vol – donnée par Jacques Dalarun, membre de l’Institut de France, autour de son ouvrage « Modèle monastique. Un laboratoire de la modernité ». Suite dimanche 06 octobre et fin dimanche 13 octobre.

Lundi 30 : Après les Petites Sœurs des Pauvres, des prêtres de Tournai « envahissent » l’hôtellerie pour leur retraite annuelle

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Vingt-cinquième Dimanche du Temps

Qui est le plus grand ?

La semaine dernière, nous avons entendu comment Jésus annonce pour la première fois qu’il sera condamné à mort – le sort réservé à tous les prophètes d’Israël depuis des temps immémoriaux –.  Pierre se rebiffe et fait à Jésus de vifs reproches.  À quoi Jésus lui répond vertement : Passe derrière moi, Satan !

Lorsque, peu de temps après, Jésus annonce pour la seconde fois qu’il va être condamné à mort, les disciples ne répondent pas, de peur de se faire rabrouer comme Pierre.  Mais cela ne les empêche pas de discuter entre eux, pour savoir qui est le plus grand.  Cette question n’est pas du tout anodine, ni innocente.  Lorsque Jésus aura disparu, comme il le leur annonce, qui va prendre le relais pour que l’œuvre commencée se perpétue ?  

Ce sont les prémices de ce dont l’épître de Saint Jacques nous mettait en garde :
la jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes.

À plusieurs reprises les évangiles nous rapportent que les apôtres se querellent.  Il vaut donc mieux se mettre d’accord aimablement pour éviter la jalousie et le désordre.  Mais comment faire pour trancher cette question ?  On peut comprendre aussi que les disciples discutent entre eux, surtout que Jésus est angoissé par ce qui l’attend à Jérusalem.  Inutile de lui en rajouter. 

Les apôtres, en se regardant mutuellement, savent bien que Jésus a ses préférences.  Les premiers disciples de Jésus, Pierre et André, Jacques et Jean, avaient certainement des raisons de briguer le poste.  Pierre, Jacques et Jean eurent le privilège de vivre la Transfiguration.  Sans oublier celui que l’évangéliste Jean appelle « le disciple que Jésus aimait ».

La question était donc complexe : qui était capable de succéder au Maître ?  Il fallait donc que Jésus choisisse avant de mourir.  Mais les disciples avaient peur de lui poser la question, de crainte d’être rabroués comme Pierre le fut par un Passe derrière moi, Satan !  Comme souvent les évangélistes rapportent l’incompréhension des disciples par rapport aux paroles de Jésus.  Ils restent trop souvent très terre à terre, alors que Jésus veut leur faire voir autre chose.  Les disciples pensent à un royaume terrestre, alors que Jésus veut leur révéler le Royaume des Cieux.  

Saint Jean aussi, à sa manière, rappelle dans les dialogues avec Nicodème, la Samaritaine, à la dernière Cène, que Jésus est incompris parce que son message est tellement supérieur à tout ce qu’on pourrait imaginer. 

C’est pourquoi Marc rapporte la parabole en image que Jésus propose aux apôtres lorsqu’ils sont rentrés à la maison :
« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Prenant un enfant, il le plaça au milieu d’eux, et leur dit :
« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille.

Tel est le message de Jésus.  C’est Lui qui choisit ses disciples et qui leur donne leur vocation.  L’ambition n’a pas lieu d’être, Jésus sait ce dont Il a besoin en nous, et sait ce dont nous sommes capables.  Et ce n’est pas dans le but d’aller faire de grandes choses, mais de nous mettre au service des plus petits.  De nous mettre au service de ceux qui sont à la périphérie, comme nous le rappelle souvent le Pape François. 

Pour les moines, la tâche n’est pas d’aller à la périphérie, mais de prendre toutes ces personnes fragiles, rejetées, dans notre prière.  Nous pouvons prier pour tous ceux qui se dévouent auprès des plus pauvres, afin que ce soit bien le Christ qui, par eux, se déplace auprès des exclus. 

La grandeur terrestre et la grandeur selon Dieu ne sont pas identiques, sans être nécessairement contradictoires.  Mais Dieu nous invite à grandir en sainteté à son service plutôt qu’à briguer les honneurs et les responsabilités.  La prière d’ouverture de ce dimanche nous dit bien l’essentiel :
Seigneur, tu as voulu que toute la Loi consiste à t’aimer et à aimer sommes prochain :
donne-nous de garder tes commandements, et de parvenir ainsi à la vie éternelle.

Que la participation à cette Eucharistie nous donne la force d’avancer dans la charité du plus faible et le service de Dieu et des hommes.   

Père Bernard-Marie

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22° Dimanche

Le Seigneur notre Dieu est proche de nous

Après avoir entendu le discours sur le Pain de Vie en l’Évangile selon Saint Jean, l’Église nous invite à partir de ce dimanche à reprendre la lecture continue de l’Évangile selon Saint Marc.  Après la multiplication des pains et la marche sur les eaux, Jésus fit de nombreuses guérisons dans les bourgs autour du lac de Galilée.  Sa renommée étant arrivée aux oreilles des chefs du peuple à Jérusalem, ceux-ci envoient des scribes et des pharisiens pour vérifier la doctrine du jeune rabbi. 

Toute la séquence que nous venons d’entendre insiste sur le « faire » des scribes et des pharisiens.  Ils respectent, à la lettre, la tradition des anciens.  Pour les tenants de la religion officielle, la Loi de Moïse est une accumulation d’obligations et d’interdictions.  Tout est prévu, pensé, réfléchi, tout doit être fait selon les règles établies par Moïse et confirmées par la tradition des Anciens.  Lavage de coupes, lavage de plats, lavage de mains… questions de pureté rituelle qui a tôt fait d’exclure de la communion ceux qui ne pratiquent pas les mêmes rites, les mêmes règles. 

Jésus ne veut pas entrer dans cette casuistique, ce rigorisme pointilleux qui a une solution technique à toute question soulevée par rapport à la Loi donnée par Dieu à Moïse.  Respecter la Loi, obéir à la Loi, voilà une chose bonne en soi.  Mais Jésus rappelle, tout au long de sa vie et de son enseignement, que Dieu est d’abord Père.  Dieu est Notre Père !  et Il nous aime !  Comment allons-nous répondre à cet amour divin pour nous ?  Voilà la question essentielle pour Jésus, voilà la question qu’Il pose, aujourd’hui encore, à chacun de nous…

C’est pourquoi Jésus rappelle la parole d’Isaïe qui, 6 siècles auparavant, invectivait déjà au nom de Dieu, le peuple qui avait transformé la Loi d’amour en une loi de préceptes et de pratiques :
Il est inutile, le culte qu’ils me rendent ;
les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.

La pratique de la Loi devait conduire à une relation avec Dieu, rappelle Jésus indirectement.  Mais l’accumulation à la Loi de préceptes humains a tué la Loi, a surtout tué la relation à Dieu.  Pour les Juifs venus de Jérusalem vérifier l’orthodoxie de Jésus, le cadre de la Loi est devenu un carcan.  Dieu par contre attendait de la pratique de la Loi la découverte d’une religion vraie, l’ouverture de l’âme à une autre dimension, la dimension divine. 

Notre religion aujourd’hui doit se poser les mêmes questions que Jésus posait à ses contemporains.  On parle tellement facilement d’une « religion de façade » ou d’une pratique conformiste liée à notre environnement socioculturel ou même au fait de faire partie de telle communauté religieuse, telle communauté monastique.  Pratiquons-nous les préceptes pour « être en règle », ou est-ce le chemin qui nous conduira, d’étape en étape, à une vraie rencontre avec Jésus dans la prière ? 

Aujourd’hui l’Église est redevenue une communauté minoritaire dans un monde pluriculturel et pluri-religieux.  La tentation pour certains est grande de vouloir affirmer sa religion en durcissant les différences par rapport à la société ambiante.  S’accrocher à des rites et des courants de pensée, n’est-ce pas aussi s’attacher à la tradition des anciens et négliger la Loi divine elle-même ? 

Le message que nous sommes appelés à transmettre est le même que celui pour lequel Jésus est venu dans le monde.  Proclamer que Dieu est Père, affirmer que Dieu est Amour.  Nous sommes invités à vivre de cette évidence, de cette réalité spirituelle.  Dans la mesure où notre religion est « vraie », beaucoup viendront à nous et nous demanderont, comme les Juifs du temps de Moïse : 
Quelle est en effet la grande nation
dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu
est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ?

Alors s’accomplira aussi cette parole du prophète Zacharie :
En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues que parlent les nations
Saisiront un Juif par le pan de son vêtement en disant :
« Nous voulons aller avec vous,
car nous avons appris que Dieu est avec vous. » (Za 8,23)

Que le Seigneur nous donne la grâce de vivre cette expérience et de la donner à vivre à d’autres. 

Père Bernard-Marie

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