Les premiers mois de la fondation, les moines n’avaient pas de gros soucis financiers, car Monsieur Ruyssen assurait leur subsistance. Le fondateur décédé, et les provisions héritées une fois épuisées, commença pour la petite communauté une période de grande pénurie. Le pain devint la principale nourriture, et par moments, les moines ne mangeaient plus qu’une « grosse soupe faite de pain et d’herbes cueillies au jardin ». De même ressentirent-ils des besoins au plan vestimentaire.
De plus, le cadre était particulièrement inhospitalier. Il n’y avait pas de monastère, mais une simple maison d’habitation. Le dortoir se trouvait dans les greniers, soumis aux intempéries du froid, du vent, de la neige. On était obligé de creuser une citerne pour récolter l’eau pluviale, le reste de l’eau devant être cherchée à une source au bas du Mont.
Enfin, le besoin devenait urgent de tirer ses ressources de la terre. Mais au sommet du Mont il n’y avait que broussailles et terre sablonneuse. C’est par un travail acharné de défrichement, d’extraction de pierres, de labours et de fumures, que le sol parvint enfin à porter du fruit.
Père Nil, cellérier, passait une partie de son temps à frapper aux portes amies afin de recevoir un complément financier pour vivre et assurer les constructions indispensables pour pouvoir implanter durablement la vie monastique sur le Mont.
Les premières constructions, entreprises jusqu’en 1830 permirent d’avoir une église abbatiale adaptée à la vie des moines, des compléments de bâtiments claustraux et un corps de ferme plus conséquent.
En 1833 Père Nil fit également construire un « cabaret » un peu avant l’entrée du monastère, afin de pouvoir y accueillir et si nécessaire y loger les visiteurs.