Jour de l’An, Sainte Marie Mère de Dieu

Octave de Noël.

À la messe du Jour de Noël, nous entendions le Prologue de l’Évangile selon St Jean :
Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu. (Jn 1,1-2)

Nous avons quitté les anges dans les campagnes et les bergers devant la crèche pour réfléchir à la divinité de ce petit d’homme, ce bébé qui a tout à apprendre de ses parents.  Toute la semaine de l’Octave de Noël, nous avons entendu les évangiles de la fuite en Égypte et du martyre des Saints Innocents, puis vendredi et samedi les événements qui se passèrent au Temple au moment de la Présentation du nouveau-né par ses parents, et les prophéties de Siméon et Anne, que nous réentendions hier dimanche (Lc 2,22-40). 

L’évangile de ce matin nous rapporte l’épisode entre la visite des bergers et la présentation au Temple, avec la circoncision et le nom de Jésus qui fut donné à l’enfant.  Tout cela nous fait prendre conscience que les parents de Jésus avaient bien du mal à situer exactement ce que deviendrait cet enfant, pour reprendre l’interrogation qui entoura la naissance de Jean le Précurseur.  D’une part Dieu intervient : Jésus qui veut dire Le Seigneur Sauve.  D’autre part : un glaive te transpercera le cœur. 

La vie en notre monde n’est jamais « un long fleuve tranquille », indépendamment de notre religion, de nos convictions, de notre condition, de notre métier, de notre famille.  Tout le monde a son lot de joies et son lot de peines, ses bonheurs et ses souffrances.  Lorsque nous croyons en Jésus-Christ, les souffrances sont toujours là, mais elles prennent davantage de sens, puisqu’elles participent à la Rédemption.  De même, les joies prennent davantage de sens, car elles nous font participer à la Gloire.

Nous avons tout à apprendre des saints qui nous révèlent comment ils ont vécu leur vie d’homme et de femme dans une proximité avec Dieu parfois au quotidien.  Le plus bel exemple de cette proximité, c’est la Vierge Marie elle-même, qui en la fête de ce jour, ouvre l’année nouvelle.  Marie, Mère de Dieu, comme nous l’enseigne Saint Bernard, est particulièrement puissante auprès de son Fils pour exaucer les prières de ceux qui l’invoquent. 

Lorsque vous assaillent les vents des tentations, lorsque vous voyez paraître les écueils du malheur, regardez l’étoile, invoquez Marie.  Si la colère, l’avarice, les séductions charnelles viennent secouer la légère embarcation de votre âme, levez les yeux vers Marie.  Si, troublés par l’atrocité de vos crimes, honteux des souillures de votre conscience, épouvantés par la menace du jugement, vous commencez à vous engloutir dans le gouffre de la tristesse et l’abîme du désespoir, pensez à Marie…

En la suivant, vous ne vous égarerez pas ; en la suppliant, vous ne connaîtrez pas le désespoir ; en pensant à elle, vous éviterez toute erreur.  Si elle vous soutient, vous ne sombrerez pas ; si elle vous protège, vous n’aurez rien à craindre ; sous sa conduite, vous ignorerez la fatigue ; grâce à sa faveur, vous atteindrez le but.  (Miss. 2,17)

Marie ne nous laissera pas tomber si nous l’invoquons pour des choses dignes de cela.  C’est ce que nous nous rappelons au seuil de cette année nouvelle.  Dieu nous bénit, spécialement en ce jour.  Marie est avec nous, également tout spécialement en ce jour.  C’est également, en ce premier janvier, la Journée Mondiale pour la Paix.  Le monde a bien besoin de paix…  Impossible de nommer tous les pays où la guerre fait rage.  Citons Israël et les Palestiniens, l’Ukraine et la Russie, les Arméniens du Haut-Karabakh, sans oublier que tant de croyants sont persécutés à cause de leur religion dans nombre de pays. 

Mais ne nous laissons pas abattre par la gravité de la situation.  C’est pourquoi la liturgie de ce jour nous fait entendre la bénédiction solennelle que Moïse prononça sur le Peuple.  Que ce soit aussi la bénédiction du Seigneur sur chacun de nous tout au long de cette année :
Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix !  

Demandons encore et encore à Dieu de nous venir en aide et de nous accompagner durant l’année qui s’ouvre.  Que nous progressions dans une intimité toujours plus grande avec Dieu et une charité vraie envers nos frères et nos proches.

Père Bernard-Marie

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