Quinzième Dimanche du T.O.

La création tout entière attend avec impatience.

D’après Saint Paul, la création gémit dans les douleurs, liées au péché de l’homme, tel que nous le rapporte le Livre de la Genèse.  Lorsque Adam et Ève eurent péché, ils furent chassés du paradis et furent obligés de travailler dur, à la sueur de leur front, pour obtenir le pain à manger et le vin à boire.

La création elle-même n’était pas coupable d’un quelconque péché, mais subit indirectement les conséquences du péché des hommes.  Les ronces se multiplièrent, et le travail de la terre devint difficile une fois que la terre n’était plus irriguée par les quatre fleuves du Paradis.  Reconnaissons également que l’homme, tout au long de son existence, a appliqué à la lettre la parole de Dieu rapportée également dans le Livre de la Genèse :
Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la.
Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel,
et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. (Gn 1,28)

L’homme se croyant tout-puissant et, avec cette parole de Dieu, se croyant tout permis, met en péril la Maison Commune qu’est notre terre.  C’est un des thèmes du Pape François et il nous met en garde.  Sans être catastrophique dans notre jugement sur les activités de l’homme et sur ses éventuels méfaits sur la création, reconnaissons tout de même que le sujet est de plus en plus souvent d’actualité, partout dans le monde.  C’est pourquoi nous pouvons entendre aujourd’hui cette parole laissée par Saint Paul il y bientôt deux mille ans :
la création tout entière gémit,
elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore.

La première lecture nous rappelait très bien que la nature est là pour nous, et nous pour la nature.  La pluie et la neige fécondent la terre pour nous procurer la nourriture et la boisson.  Oui, mais nous devons respecter les rythmes, et reconnaître que tout vient de Dieu.  C’est pourquoi le prophète Isaïe ajoute, au nom de Dieu : la parole qui sort de ma bouche ne me revient pas sans résultat

Dieu est miséricordieux envers les hommes, Il l’est également envers la nature.  La nature parle de Dieu, comme Dieu parle de la nature.  Dieu ne veut pas la mort du pécheurs, Dieu ne veut pas non plus la destruction de la nature.  Les psalmistes ne s’y sont pas trompés, qui nous ont laissé nombre de Psaumes où ils louent le Seigneur pour sa création, d’autres où l’homme rend grâces pour les bienfaits que lui ont procurés la nature. 

Inspirés par le chant des Psaumes, par sa prière intime et solitaire loin des foules, Jésus a eu le temps de reconnaître dans la nature des signes de la présence de Dieu son Père dans sa propre vie et dans la vie de ses contemporains.  C’est pourquoi, dans ses enseignements, Jésus s’inspire à son tour de sa méditation de la nature et dans la nature.  Ainsi, aujourd’hui, la parabole du semeur sorti pour semer sa semence.  Jésus a eu le temps de vérifier que, oui, du grain tombe sur le chemin, sur les pierres, dans les ronces, et dans la bonne terre.  Mais le but de Jésus n’est pas d’abord la description technique de l’acte de semer jusqu’à l’attente de la récolte.  Mais, de tous temps, les images parlent mieux que les longs discours.  Et c’est à ses disciples que Jésus en donne l’interprétation.

Mais, avant de donner son interprétation, Jésus explique pourquoi il parle en paraboles, et nous invite tous à être attentifs : nous devons écouter pour entendre, regarder pour voir, afin que notre esprit comprenne ce que Dieu veut me dire aujourd’hui par les événements qui m’arrivent.  Ou encore, regarder la nature peut également nous inspirer sur l’action de Dieu dans le monde, mais également dans ma propre vie.  N’avons-nous pas, chacun de nous, chacun de vous, un jour ou l’autre, été émerveillé, je dirais transporté, par la vue de la splendeur de la nature, par un lever de soleil, par un coucher de soleil en bord de mer… 

A nous aussi, Jésus dit :
heureux vos yeux puisqu’ils voient, et vos oreilles puisqu’elles entendent !

En cette Eucharistie, demandons à Dieu de nous ouvrir encore mieux les yeux et les oreilles, pour découvrir Ses merveilles autour de nous, en nous et en tous ceux que nous rencontrons.

Père Bernard-Marie

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