Dimanche du Bon Pasteur, prière pour les vocations.
Lorsque nous parlons du Dimanche du Bon Pasteur, nous pensons immédiatement au Psaume 22 qui était le Psaume Responsorial de la célébration :
Le Seigneur est mon Berger, je ne manque de rien…
Nous pensons également à Jésus, le Bon Berger qui s’en va à la recherche de la brebis perdue, qu’il prend sur ses épaules pour la ramener auprès ders 99 brebis qui ne sont restées ensemble. Mais dans l’Évangile de ce matin Jésus nous parle des mauvais bergers, voleurs, et de la porte des brebis. Difficile, à première vue, de s’y retrouver…
Jésus commence par critiquer tous ceux qui se disent pasteur du troupeau, mais qui ne cherchent que leurs propres intérêts. C’est ce que le prophète Ezéchiel reprochait déjà, au nom de Dieu, aux chefs d’Israël, lorsqu’il les invectivait (Ez 34,2-3) :
Quel malheur pour les bergers d’Israël qui sont bergers pour eux-mêmes !
N’est-ce pas pour les brebis qu’ils sont bergers ?
Vous, au contraire, vous buvez leur lait, vous vous êtes habillés avec leur laine,
vous égorgez les brebis grasses, vous n’êtes pas bergers pour le troupeau.
Et le prophète prophétise ensuite au nom du Seigneur (Ez 34,11) :
Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles.
Les vrais bergers passent par la porte, et appellent chacune des brebis par son nom, nous rappelle Jésus ce matin. Le portier ouvre la porte, et le berger va et vient à la tête de son troupeau. Dans cette première parabole, on peut se demander qui est le berger, qui est le portier. Et l’évangéliste précise que les interlocuteurs de Jésus ne comprennent pas…
Lorsque Jésus reprend la parole pour une nouvelle parabole, les personnages ont encore changé de fonctions. Il dit : Je suis la porte des brebis. Le berger ouvre la porte, et les brebis entrent et sortent, en suivant le berger. On peut rapprocher cette parabole à la parole que Jésus a dite à Pierre après la Confession de foi de Césarée :
Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église…
Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. (Mt 16,18-19)
Jésus a délégué l’autorité sur son Peuple, sur son Église, aux hommes qu’Il a institués et qui se succèdent dans la charge de les conduire. Et Jésus conclut, dans l’évangile de ce matin :
Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance.
Et Saint Pierre nous affirmait, dans la deuxième lecture :
Vous étiez errants comme des brebis ;
mais à présent vous êtes retournés vers votre berger, le gardien de vos âmes.
L’homme a été créé par Dieu, corps et âme. Notre corps est appelé à redevenir poussière et cendres, mais notre âme est éternelle. Notre vie présente nous prépare à suivre Jésus sur terre, pour Le rejoindre ensuite au ciel, en présence de Dieu, des anges, des saints, de tous ceux que nous avons connus et aimés. C’est vers la vie éternelle que nous sommes invités à cheminer durant notre pèlerinage sur terre.
Jésus est la porte des brebis. Cela veut dire que ce sont des hommes qui ouvrent et ferment la porte, pour que les brebis puissent entrer et sortir. Ce n’est pas innocent que c’est le Dimanche du Bon Pasteur qui a été déclaré Dimanche des Vocations. Les vocations dont l’Église a besoin, ce sont toutes les personnes qui témoignent que Dieu a une place dans leur vie, que Jésus-Christ est ressuscité et qu’Il veut nous donner la vie éternelle. Croyons que Dieu appelle toujours. Mais est-ce que les personnes entendent l’appel ? Sont-elles prêtes à répondre à l’appel ? Est-ce que ces personnes trouvent compréhension et encouragement auprès des leurs ? Trouvent-elles le terreau pour épanouir cet appel et le réaliser ?
Toutes ces questions, nous pouvons les porter dans notre prière aujourd’hui.
Appliquons à cette grande intention, les vocations dont l’Église a besoin, la prière d’ouverture de cette Eucharistie, en la modifiant un tout petit peu :
Dieu éternel et tout-puissant, donne aux personnes que tu appelles,
la grâce d’entendre ton appel et d’y répondre avec foi,
afin que le troupeau ait des guides, des bergers, des priants,
qui lui permette, malgré sa faiblesse, d’avancer joyeusement
et d’entrer là où son Pasteur est entré victorieux.
Que Jésus ressuscité nous montre la route et nous donne la persévérance pour être un jour avec Lui dans le bercail éternel.
Père Bernard-Marie