Mars 2024

Lundi 4 : Comme les frères d’Oelenberg prennent un temps de recul, F Pascal vient passer quelque temps parmi nous pour voir comment la vie monastique…… se vit au Mont des Cats. Il restera jusqu’à la Pentecôte. Après les PSP (Petites Sœurs des Pauvres), ce sont les OP qui « envahissent » l’hôtellerie. En effet, nos frères dominicains du couvent de Lille sont en retraite parmi nous et ce, pour la semaine. Et leur prieur de nous partager ce qui fait leur pain quotidien du moment à savoir principalement l’accueil du noviciat de la province en septembre prochain et l’apostolat sous formes diverses et variées.

En ce 10 mars, 4ème dimanche de carême, nous recevons Mgr Le Boulc’h qui n’est rien d’autre que notre archevêque. Il préside l’Eucharistie comme il se doit, partage notre repas et à l’instar de Père Podvin nous commente ce qui fait l’actualité du moment tant dans l’Eglise que dans le monde profane. Côté Eglise, Mgr Le Boulc’h se sent heureux dans son ministère depuis mi-mai qu’il est à Lille. Heureux aussi de constater le nombre croissant de catéchumènes notamment dans la tranche de 25-35 ans qui se posent des questions vraiment existentielles. Heureux encore de constater que Dieu revienne sur la place publique, notamment à l’école. Heureux enfin de voir que le catholicisme social se redynamise dans le diocèse. Et Mgr Le Boulc’h de constater le fossé grandissant entre l’Église et la société notamment sur des sujets comme l’avortement et l’euthanasie.

Lundi 11 : Père Abbé s’en va Outre Quiévrain pour la Conférence Nord-Europe qui a lieu à Chimay. Retour samedi 16.  Il nous partagera quelques rapports de maisons au cours de chapitres ultérieurs.

Mardi 19 : En cette solennité de Saint Joseph, Père Abbé nous propose une séance de photos sur Chimay ainsi que sur Fano, futur lieu de vie de nos frères de Frattocchie 

Samedi 23 : Père Abbé nous apprend que Madame Stéphanie Gast prendra les rênes des activités lucratives de la maison dès le 3 avril prochain. Monsieur Grégory Galet, quant à lui, deviendra « l’homme à tout faire » de la maison à l’image de Père Roberto. Il commencera son service dès ce lundi 25.

Même si le perron de l’église est en réfection, cela n’empêche pas d’entrer dans l’église en procession depuis dehors ce 24 mars dimanche des Rameaux.

Mardi 26 : Père Abbé s’en va représenter la communauté à la messe chrismale.

Mercredi 27 : Pour nous aider à entrer plus avant dans le Triduum, nous écoutons un long extrait de la Passion selon Jean de Jean Sébastien Bach.

Jeudi Saint : Philippe Duc a déserté la capitale pour le Mont des Cats et d’y célébrer la fête de Pâques avec nous.

Vendredi Saint, la croix du presbytère servira pour la célébration de la Passion. Après l’office, elle sera remplacée par la grande croix de bois du cloître, posée contre l’autel jusqu’au samedi saint.

Quant à la veillée pascale, le temps étant au rendez-vous, nous célébrons la Résurrection du Christ avec un feu nouveau… flamboyant et pas mal de monde autour.  Pour la Grand-Messe du Jour de Pâques nous avions une affluence inédite.  En particulier par la présence d’une centaine de jeunes scouts, guides, louveteaux et plus encore. 

Au soir de ce jour, nous regardons et écoutons le Père Eric Morin prêtre de Paris nous parler de la résurrection dans les écrits de Saint Paul. Tout un programme…..pascal

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Vigile Pascale

Exultet

Plus que toutes les autres célébrations, les différents éléments de la Vigile Pascale que nous venons de célébrer nous rappellent que nous sommes les descendants du Peuple Juif dans lequel Jésus est né et a vécu.  La grande fête de la Pâque Juive trouve son accomplissement dans nos propres célébrations, et en particulier dans ce que nous vivons en cette Nuit très Sainte. 

Tant le chant de l’Exultet que les lectures de l’Ancien et du Nouveau Testament nous rappellent cette liaison intime entre les deux religions, la Juive dans laquelle Jésus a vécu et la Chrétienne qui est la nôtre. 

Le péché d’Adam nous a fermé l’accès au Paradis, et un ange fulgurant avec une lance de feu était posté à son entrée.  Lors du passage de la Mer Rouge, puis tout au long des 40 ans dans le désert, Dieu conduisait le Peuple avec une colonne de feu la nuit, et une nuée le jour.  Lorsque Moïse parlait face à Face avec le Seigneur, son visage rayonnait de la gloire de Dieu, à tel point qu’il se mit un voile devant la face pour ne pas effrayer le Peuple.  Lorsque Moïse fit monter la Tente de la Rencontre dans le désert, la gloire du Seigneur enveloppa cette tente, au point que la liturgie de sa dédicace dut être interrompue.  Il en fut de même lorsque Salomon inaugura le Temple de Jérusalem. 

Cette Nuit nous commémorons la fête de la Pâque dans laquelle est mis à mort l’Agneau véritable.  Cet agneau sans défaut, duquel aucun os ne pouvait être brisé, c’est le Christ Jésus Lui-même.  Son sang consacre les portes des croyants, et nous permet d’entrer à nouveau dans le Paradis.  La colonne de feu du cierge pascal nous éclaire et nous guide pour passer des ténèbres du péché à la lumière véritable, celle du ciel où Dieu nous attend avec tous les saints. 

Les différentes lectures que nous avons entendues nous rappellent elles aussi combien Dieu vient à notre rencontre et souhaite faire Alliance avec nous.  Malgré les chutes, malgré les infidélités, malgré le péché de chacun de nous, aujourd’hui encore Dieu, en Jésus-Christ, vient nous chercher et nous invite à Le suivre par-delà la mort, vers la Vie.  C’est le sens cette nuit de la flamme du Cierge Pascal.  Sa lumière nous appelle à la Vie, à l’éternité auprès de Dieu.  Malgré nos propres péchés, nos infidélités, Isaïe nous crie de la part de Dieu : « Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! … Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver. »  Et Jésus est là et Il me dit, Il vous dit : « Suis-moi ». 

Ô nuit de vrai bonheur, avons-nous chanté dans l’Exultet.
Nuit où le ciel s’unit à la terre, où l’homme rencontre Dieu. 

Oui, le cierge pascal nous invite à tourner nos yeux vers le ciel, sachant que le Christ ressuscité nous précède et nous attend auprès de Dieu et de tous les saints.  Nous avons relu les textes de l’Ancien Testament, avec ses grands personnages.  Eux aussi nous attendent là-haut et nous montreront comment la colonne de feu les guida vers Celui que nous célébrons avec la flamme de la colonne de cire. 

Oui, le Christ, revenu du séjour des morts,
répand sur le genre humain sa lumière et sa paix,
et il règne pour les siècles des siècles.  Amen.

Père Bernard-Marie

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Vendredi Saint

L’Agneau Pascal

Si nous regardons le texte de Exode 12, Dieu précise à Moïse la manière de mettre le sang sur le linteau et les deux poteaux de la porte :
Vous prendrez un bouquet d’hysope, vous le tremperez dans le sang de l’agneau,
Vous toucherez le linteau et les deux poteaux de la porte…  (Ex 12,22)

Hier nous avons entendu le récit de l’institution de la fête pascale par Moïse.  Il y a plusieurs textes de cette institution, la plupart dans l’Exode. 

Et quelques versets plus loin, concernant la victime Moïse précise :
On ne la mangera que dans la maison ; vous n’emporterez point de chair hors de la maison, et vous ne briserez aucun os. (Ex 12,46)

Lorsque Saint Jean rapporte comment le soldat donne à boire à Jésus crucifié, il précise qu’il a pris une branche d’hysope.  Il précise ensuite que les os de Jésus ne furent pas brisés, après que sa mort fût constatée.  Le parallèle est limpide.

Lorsque Moïse lut les Dix Paroles au Peuple au pied du Mont Sinaï, il prit du sang des sacrifices : et en fit aspersion sur le peuple, et dit,
Voici le sang de l’alliance que l’Eternel a faite avec vous selon toutes ces paroles.  (Ex 24,8)

L’auteur de l’Épître aux Hébreux précise : 
(Moïse) prit le sang des veaux et des boucs, avec de l’eau et de la laine écarlate,
et de l’hysope, et en fit aspersion sur le livre lui-même et sur tout le peuple, disant :
C’est ici le sang de l’alliance que Dieu a ordonnée en votre faveur. (Hb 9,19-20)

Moïse avait précisé, pour la préparation de la Pâque à la sortie d’Égypte, que les Hébreux devaient prendre un agneau, ou à défaut un chevreau, pour célébrer le repas.  Tous ces éléments mis bout à bout montrent bien que Jésus, dans sa mort sur la Croix, en recevant un breuvage avec une branche d’hysope, en versant son sang pour nous, en n’ayant pas les os brisés, devint effectivement l’agneau pascal immolé pour la multitude.  C’est pourquoi l’auteur de l’Épître aux Hébreux affirme encore :
Si le sang de boucs et de taureaux, et la cendre d’une génisse avec laquelle on fait aspersion sur ceux qui sont souillés, sanctifie pour la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, pour que vous serviez le Dieu vivant ! (Hb 9,13-14)

C’est pourquoi Paul peut écrire aux Corinthiens (1Co 15,3-4) :
Christ est mort pour nous, selon les Écritures,
Il a été enseveli, et il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures.

Oui, Jésus est l’Agneau sans défaut et sans tache, qui s’est offert en sacrifice à Dieu pour nous réconcilier avec le Père.  En ce Vendredi Saint, accompagnons Jésus notre Agneau Pascal, depuis le Jardin de Gethsémani, par toutes les étapes de sa Passion, jusqu’à la Croix.    
Nous compatirons à ses souffrances, pour entrer ensuite avec Lui dans sa gloire.

Père Bernard-Marie

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Jeudi Saint, Célébration de la Sainte Cène

Le lavement des pieds.

Les évangiles Synoptiques nous rapportent l’Institution de l’Eucharistie lors de la célébration de la dernière Pâque Juive que Jésus célébra avec ses disciples.  C’est avec l’extrait de la lettre de Saint Paul aux Corinthiens que la Liturgie nous a rapporté l’Institution.  Ce texte est le témoin le plus ancien du récit de l’Institution, tel que les Églises le célébraient déjà une décennie après la mort de Jésus.  C’est dire que ce témoignage est très précieux. 

Saint Jean nous donne d’autres éléments de la célébration du repas que présida Jésus la nuit avant d’entrer dans sa Passion.  Il savait, depuis longtemps, que les prêtres et les chefs du Peuple Juif avaient mis sa tête à prix et cherchaient par tous les moyens comment l’arrêter et le faire condamner à mort. 

Les évangiles nous rapportent également que les disciples mirent Jésus en garde contre la possibilité qu’il soit arrêté à Jérusalem. 

  • Rabbi, tout récemment, les grands Prêtres et les scribes cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ! (Jn 11,8)
  • Jésus prend résolument le chemin de Jérusalem (Lc 9,51)
  • Tandis que les disciples étaient dans la stupeur et ceux qui suivaient étaient effrayés
    (Mc 10,32). 
  • Ils savaient bien qu’ils cherchaient comment arrêter Jésus par ruse pour le tuer
    (Mt 12,14 ; Mc 3,6 ; 14,1 ; Lc 22,2 ; Jn 5,18).

Jésus et ses disciples sont donc conscients, convaincus, que quelque chose de grave arrivera une fois qu’ils sont à Jérusalem.  C’est dans ce contexte déjà émotionnellement chargé, que Jésus,
sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père,
ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.
Comme nous le rapporte le début de la lecture de l’Évangile de ce soir. 

Lorsqu’il se déshabille et se met un linge à la ceinture, Saint Jean précise que Jésus sait que Judas va le livrer.  Il sait aussi que ses disciples s’enfuiront et le laisseront seul au moment de son arrestation.  Cela n’empêche pas Jésus de laver les pieds de chacun de ses disciples, y compris ceux de Judas. 

C’est un acte de charité héroïque, qui dépasse l’entendement.  Nous n’aurons jamais à suivre l’exemple de Jésus à la lettre, avec autant d’héroïsme.  Mais c’est quand même un exemple que Jésus nous donne, afin que vous fassiez de même.  

C’est ce que Jésus a enseigné à ses disciples tout au long de sa vie publique, comme Il le rappelait aux fils de Zébédée qui demandaient de siéger à sa droite et à sa gauche dans son Royaume :
Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres,
et les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi :
celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ;
et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. (Mt 20,27-28)

Pour nous, c’est dans les petites choses, les contrariétés de tous les jours, dans le épines de la vie quotidienne, fraternelle, que Jésus nous demande d’aimer nos frères comme Lui-même nous aime.  En ce soir du Jeudi Saint, participons avec foi à la célébration de la Cène, puis accompagnons Jésus, par notre prière fervente, dans son chemin de Croix.  Dimanche de Pâques nous pourrons exulter avec les anges à la vue du Christ Ressuscité.

Père Bernard-Marie

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Dimanche des Rameaux et de la Passion.

Pour trente deniers

Judas Iscariote, l’un des Douze, alla trouver les grands prêtres pour leur livrer Jésus.  Ils se réjouirent, et promirent de lui donner de l’argent (Mc 14,10-11).  Saint Marc ne précise pas le prix que les grands prêtres promirent à Judas.  Matthieu, lui, nous le rapporte : trente pièces d’argent… les trente pièces d’argent, la valeur de celui qui a été estimé, qu’on a estimé de la part des enfants d’Israël (Mt 26,15 et 27,9). 

Ces trente pièces d’argent, c’est le prix d’un esclave, selon la Loi de Moïse donnée au Peuple au pied du Sinaï (Ex 21,32).  C’est la valeur que Judas accorde à Celui qui fut son Maître pendant trois années.  Le prix d’un esclave. 

Le contraste est d’autant plus fort, lorsque l’on met en parallèle cette réalité de l’arrestation de Jésus, avec ce que nous avons célébré en premier ce matin : l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem.  À cet instant, Jésus est acclamé comme le Roi d’Israël, comme le Messie, l’envoyé de Dieu.  Il entre dans Sa Ville, monté sur un âne, la monture des rois.  Et Il est acclamé par ces paroles : Hosanna au plus haut des cieux, paroles que la liturgie nous fait reprendre en chœur avec les anges dans le ciel, lorsque nous chantons le Sanctus de la messe. 

Et peu après, quelques jours après selon certains, Jésus est arrêté, comme un malfaiteur.  Les milices du Temple sont venues armés d’épées et de bâtons pour l’arrêter, lui qui était désarmé, les mains nues, et qui avait toujours prêché l’amour de ses frères, jusqu’à l’amour de ses ennemis.  Ce ne fut pourtant que le tout début de la passion de Notre Seigneur Jésus-Christ.  Après la condamnation par les grands prêtres, les miliciens traitèrent Jésus comme un malfaiteur, un moins que rien, une victime sur laquelle ils pouvaient assouvir leur colère, toute leur hargne, leur agressivité. 

Après que Pilate l’eût condamné à mort, les soldats rassemblèrent toute la garde et reprirent les sévices avec encore plus de force et de méchanceté.  Une fois crucifié, alors qu’il ne pouvait plus rien dire ni faire, les foules rassemblées, avec à leur tête les prêtres et les scribes, demandaient un dernier signe… 

C’est bien ce que nous rappelle le cantique de l’épître aux Philippiens qui sera le leitmotiv de toutes nos célébrations de cette Sainte Semaine :
Lui, de condition divine…
S’anéantit, devenant le serviteur,
S’humilia jusqu’à mourir sur une croix,
Sur la croix, comme le pire des criminels…

Même si Saint Benoît a un long chapitre sur les douze degrés de l’humilité, degrés que le moine est invité à gravir, nous n’allons jamais vivre la kénose, l’humilité, les humiliations, que le Christ-Dieu a soufferts dans sa vie d’homme.  Suivons tout de même son exemple en cherchant toujours à faire le bien, et accompagnons-le ces jours-ci dans sa Passion et sa mort. 

Rappelons-nous toujours et sans fin, que c’est par amour pour nous, pour chacun de nous en particulier, pour tous les humains de tous les temps, que Jésus est venu, qu’Il a souffert, qu’Il est mort.  Suivons-Le dans ses souffrances et sa Passion, pour pouvoir jubiler avec Lui grâce à sa Résurrection que nous célébrerons dimanche prochain. 

Père Bernard-Marie

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