Dix-neuvième Dimanche du Temps

La foi, l’espérance et la charité.

Alors que beaucoup de gens profitent des vacances pour se refaire une santé ou se faire de nouveaux amis, la liturgie de ce dimanche nous invite à une réflexion plus existentielle.  C’est ainsi que l’extrait de l’Epître aux Hébreux que nous venons d’entendre commence par ces mots :
la foi est une façon de posséder ce que l’on espère,
un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas.
Comment cela peut-il se faire ?  Posséder ce qu’on espère, connaître ce qu’on ne voit pas ?  La foi, l’espérance et la charité sont les trois vertus théologales qui doivent guider les chrétiens dans leurs relations avec Dieu, avec les hommes, avec soi-même.  Mais pour que ces vertus soient actives, encore faut-il les rendre vivantes, les animer, les nourrir.  L’auteur de l’épître continue en rappelant comment les patriarches de l’Ancien Testament ont découvert progressivement le Dieu qui se révélait à eux.  Abraham vénérait les dieux d’Ur en Chaldée avant d’être appelé par le Seigneur à quitter son pays pour s’installer en terre d’Israël.  Le Seigneur lui apparut à plusieurs reprises, selon ce que nous rapporte le Livre de la Genèse.  Il en fut de même pour Isaac et Jacob, les héritiers de la Promesse.  Ensuite, tout au long de l’Histoire du Peuple d’Israël, la connaissance du Seigneur s’enrichit des enseignements de Dieu et des actions des hommes.  C’est ce qu’affirme l’auteur de l’épître aux Hébreux dès les premiers versets :
À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé,
a parlé à nos pères par les prophètes ;
mais à la fin, en ces jours où nous sommes,
il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses
et par qui il a créé les mondes. (Hb 1,1-2)
Les derniers jours, ce sont ceux en lesquels nous sommes !  C’est à nous aussi que Jésus adresse les paroles que nous venons d’entendre :
Sois sans crainte, petit troupeau :
votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume.
Le Royaume dont il est question n’est pas un royaume terrestre, un bonheur temporaire pour le temps que nous passons sur terre.  Comme le rappelle l’épître aux Hébreux, les patriarches qui ont suivi l’appel de Dieu auraient pu retourner en leur pays d’origine.  Mais par leur comportement, par leur foi, ils
affirmaient que, sur la terre, ils étaient des étrangers et des voyageurs.
Nous de même, prenons au sérieux l’appel de Jésus à ses disciples :
Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas,
un trésor inépuisable dans les cieux,
là où le voleur n’approche pas, où la mite ne détruit pas.
Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur.
Ne cherchons pas d’abord à accumuler des richesses, du savoir, des relations.  Comme nous l’enseigne Jésus, et toute la Bible d’ailleurs, l’essentiel est d’approfondir notre connaissance de Dieu, notre amour de Dieu, la relation que nous pouvons avoir avec Dieu.  Dieu est notre Père, nous enseigne encore Jésus, Il veut notre bonheur, Il nous accompagne sur nos routes humaines.
Mais encore faut-il que nous soyons à l’écoute de ce qu’Il veut nous dire, que nous soyons attentifs à sa Volonté sur nous.
Alors que la vie économique tourne au ralenti et que beaucoup sont en vacances, demandons au Seigneur de profiter de ce temps favorable :

  • Par la lecture spirituelle, d’augmenter en nous la foi
  • Par la prière personnelle, d’augmenter en nous l’espérance de voir un jour Dieu face à face
  • Par la participation à l’Eucharistie, repas de communion, d’augmenter en nous la charité envers tous ceux que nous rencontrons, nos familles, nos proches, tous ceux que nous croisons.

C’est ce que nous avons demandé tout-à-l’heure dans la prière d’ouverture de cette eucharistie :
Fais grandir en nos cœurs, Père, l’esprit filial, afin que nous soyons capables d’entrer un jour dans l’héritage qui nous est promis.

Là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur.

Frère Bernard-Marie

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