Vigile de Pâques

Et Dieu vit que cela était bon

Lorsque Dieu créa le ciel et la terre, tous les arbres, les animaux et enfin l’homme et la femme, le Livre de la Genèse dit, comme un refrain : Et Dieu vit que cela était bon.  Et il conclut en disant : et voici : cela était très bon.  Certains commentateurs Juifs vont jusqu’à affirmer que, dans le second récit de la création, lorsque l’homme s’unit à sa femme, tirée de sa côte, là aussi, Dieu vit que cela était très bon.
La création que Dieu nous a donnée est bonne en soi, mais le péché de l’homme…

Dieu entre alors en relations avec Abraham, qui recevra par la Tradition le titre de Patriarche, de Père des croyants.  Dieu veut restaurer la relation qui existait dans le Paradis avec nos premiers parents.  Abraham fut mis à l’épreuve, et fut trouvé Juste par Dieu.  Et Dieu renouvela la Promesse de bonheur et de prospérité pour Abraham et sa descendance, comme Il nous l’avait promise au sixième jour de la Création. 

Lorsque Dieu apparaît à Moïse, il lui promet de libérer le Peuple de l’esclavage de l’Égypte pour qu’il vienne rendre un culte à Dieu sur cette montagne (Gn 3,12).

Tous les prophètes ensuite, ont proclamé l’amour fou de Dieu pour son peuple.  Isaïe nous rappelait cette parole du Seigneur : Ton époux, c’est Celui qui t’a faite, son nom est ‘Le Seigneur’.  Ton Rédempteur, c’est le Saint d’Israël, il s’appelle ‘Dieu de toute la terre’ (4° lecture).  Mais le Peuple a toujours été rétif à la grâce.  Il s’est révolté contre son Dieu, au point qu’Ezéchiel l’admoneste au nom du Seigneur : j’ai déversé sur mon peuple ma colère, à cause de leur conduite et leurs actes, à cause de mon grand Nom que vous avez profané.  Mais il ajoute : de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai.  Je vous donnerai un cœur nouveau (7° lecture)

L’amour infini que Dieu prodiguait à son peuple, la révolte du Peuple à cet amour, pour reprendre une expression chère aux Prophètes, fait que Dieu a finalement utilisé le dernier remède : Il a envoyé son Fils Unique dans notre chair, pour nous révéler combien Il nous aime et combien Il veut faire de nous ses enfants adorés.

Mais, encore une fois, le Peuple a écouté l’enseignement de Jésus, mais il s’est fatigué, et s’en est retourné à ses vieux démons.  Au point de condamner Jésus à une mort infamante.  C’est ce que nous avons célébré cette Semaine.  Mais … en cette nuit de Pâques, nous célébrons la résurrection de Jésus d’entre les morts.  Comme tous les prophètes avant lui, Jésus a maintenu le cap.  Il a parlé, il a enseigné au nom de son Père.  Les prophètes parlaient à temps et à contretemps.  Les chefs du Peuple frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” (Mt 21,35.37).  Mais ils ont condamné le Juste et l’ont tué, sans qu’il oppose de résistance (cf. Jc 5,6). 

Par son obéissance Jésus a été exaucé, et Dieu l’a ressuscité des morts.  La victoire de Jésus, c’est aussi notre victoire.  Nous savons que le péché n’a plus le dernier mot. 

Comme le rappelle Saint Paul : ressuscité des morts, le Christ le meurt plus… de même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus-Christ (épître).  Le jour de la résurrection, le lendemain du shabbat, le matin du huitième jour, le Christ passe du temps à l’éternité.  Par sa résurrection, Jésus a rouvert les portes du Paradis, Il a rouvert les portes du ciel.  Nous sommes encore sur cette terre, mais nous avons, avec Jésus, déjà un pied dans l’éternité.  Dans le Paradis retrouvé, dans le ciel rouvert, Dieu le Père peut à nouveau dire : Dieu vit que cela est bon…  et voici : cela est très bon. 

En cette nuit de Pâques, alors que nous sommes désemparés par le mal qui est dans le monde et la mort qui fait des ravages… à nous aussi les anges disent : Pourquoi chercher parmi les morts celui qui est vivant ?  Il n’est pas ici, Il est ressuscité ! (Lc)

Partons à sa rencontre, rappelons-nous ce qu’Il a dit en Galilée et hâtons le pas pour Le rejoindre dans les cieux. 

Père Bernard-Marie

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