Vendredi Saint
Voilà le corps de Jésus enveloppé d’un linceul, et l’on a eu besoin d’aromates. Nicodème a apporté ce qu’il fallait, un mélange de myrrhe et d’aloès.
Quelque temps auparavant, une femme, Marie, la sœur de Lazare, avait oint le corps de Jésus. Mais elle avait été critiquée. Un parfum d’un tel prix, 300 pièces d’argent ! Non, il vaut mieux le vendre et en tirer des ressources utiles. Raisonnement financier, qui finit par vendre Jésus lui-même, même pour pas cher : 30 pièces d’argent.
D’autres se préoccupent d’abord de ce qu’ils estiment l’essentiel : mettre hors de péril le Lieu saint et leur nation. C’est d’un tel prix à leurs yeux qu’en comparaison, y sacrifier un homme est comme rien.
Et ces chefs du peuple qui commençaient à croire en Jésus et se trouvaient menacés d’être exclus de la synagogue : finalement, pour eux aussi, le calcul de risque les amenait à rester discrets. (12, 42).
Marie, elle, s’est engagée tout entière pour Jésus : une profusion de parfum répandue à l’excès sur les pieds de Jésus, et ses cheveux pour les essuyer. Pour elle, rien n’a valeur que Jésus.
Et aux heures où Jésus chemine portant sa croix, et où il agonise dessus, quelques-uns ne décrochent pas de lui, ils sont même à ses pieds. Sa mère Marie, et Marie-Madeleine, et ce Jean, celui qu’aimait Jésus, et dont le témoignage tient en ceci :
Ma foi mon amour ma vie
Sont en Dieu en Jésus Christ.
Jésus a croisé nos chemins, à nous aussi. Serons-nous de ceux qui soupèsent le prix et calculent leurs intérêts ? Ou percevrons-nous le regard de celui qu’on a transpercé, le laisserons-nous nous briser le cœur, le laisserons-nous nous attirer à lui ?
Père Abbé