Trente-et-unième Dimanche du Temps Ordinaire

La foi, l’espérance, la charité.

Tout au long de l’Ancien Testament le peuple Juif a proclamé que le Dieu d’Israël est le Dieu qui créa le ciel, la terre et tout ce qui s’y trouve.  C’est ce que nous rappelle en première lecture l’extrait du Livre de la Sagesse.  Dieu n’a rien créé qui ne lui plaise pas, puisqu’Il a tout créé par amour.  Dieu n’a aucune répulsion envers aucune de ses créatures.  Cela nous donne, à nous hommes et femmes, la conscience que, même si nous péchons, Dieu nous fait miséricorde.  Il ferme les yeux sur nos péchés, dit encore l’auteur du Livre de la Sagesse, pour que nous nous convertissions et reconnaissions la grandeur de notre Dieu. 

Dieu a créé le monde et tout ce qu’il contient, par pur amour.  À nous de le reconnaître, et de nous comporter en conséquence, tant vis-à-vis du Créateur, que vis-à-vis des créatures, en premier lieu envers nos semblables, hommes et femmes.  C’est ce que nous avons proclamé ensuite dans le Psaume responsorial :
Je t’exalterai, mon Dieu, mon Roi, je bénirai ton nom toujours et à jamais !
Chaque jour je te bénirai, je louerai ton nom toujours et à jamais.
Telle est notre foi en un Dieu créateur, mais aussi, mais surtout, un Dieu Amour, qui ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il vive. 

Saint Paul, dans l’extrait de la deuxième épître aux Thessaloniciens que nous avons entendu, nous exhorte à l’espérance.  Oui, Dieu nous adresse un appel, à chacun de nous.  Il nous invite à vivre en sa présence durant notre vie sur terre.  Mais nous savons qu’Il nous récompensera dans l’au-delà par sa Présence.  Avant de voir le couronnement de notre vie, dans cette grande rencontre, efforçons-nous de vivre aujourd’hui et maintenant selon l’appel que Dieu nous adresse.  Et, comme nous le rappelle Saint Benoît tout au début du Prologue de sa Règle : quand tu entreprends une bonne action, demande au Seigneur Christ,
par une très instante prière, qu’il la parachève. (RB Prol. 4)

Car ce n’est pas de nos propres forces que nous pouvons jour après jour faire le bien sans relâche, comme nous y invite encore Saint Benoît à la fin du Chapitre des Bonnes Œuvres (RB 4).  C’est ainsi que le nom de notre Seigneur Jésus sera glorifié en nous et nous en lui, pour reprendre encore les paroles de Saint Paul. 

L’Évangile de ce matin nous propose ce même message.  Zachée, le collecteur d’impôts et – de ce fait pécheur public puisqu’il est en collusion avec l’occupant romain – Zachée est intrigué par ce Jésus dont il entend tellement parler.  Sa curiosité le pousse à essayer de la voir.  Mais sa petite taille et la foule qui se presse, l’empêchent de le voir.  Sauf à monter dans le sycomore pour avoir une vue plongeante sur les événements.    

Jésus, qui connaît le cœur de l’homme, interpelle Zachée, et cela change radicalement la vie de cet homme.  Lui, l’homme influent de Jéricho, mais l’ennemi des Juifs bienpensants, entend l’appel de Jésus et Le suit.  Non seulement cela, mais Zachée est tout heureux d’accueillir Jésus chez lui. 

Lorsque nous faisons le bien, nous disait Saint Paul, Jésus est glorifié en nous et nous en lui.  Cela est encore plus fort lorsque Jésus vient à nous et nous invite à faire le bien.  C’est ce qui arriva à Zachée.  Répondre à l’appel de Jésus n’a pas signifié pour Zachée qu’il a tout quitté pour Le suivre sur les routes.  Non, Zachée est devenu un homme bon, et il a fait œuvre de charité envers ses proches, pas seulement envers ceux qu’il aurait pu avoir pressurisé. 

La charité est le moyen que chacun de nous a pour montrer qu’il est aimé de Dieu et qu’il aime ceux qu’il rencontre.  Aujourd’hui encore, Jésus passe sur nos routes.  Il nous aide à nous convertir, à devenir des gens de bien.  La prière d’ouverture de la célébration de ce jour nous faisait demander à Dieu :
C’est ta grâce qui donne à tes fidèles de pouvoir dignement te servir :
Accorde-nous de courir sans que rien ne nous arrête vers les biens que tu promets.

Ces biens qui nous sont promis, c’est la vie éternelle, la communion avec Dieu et tous les saints, avec tous ceux que nous avons connus et aimés durant notre vie.  Telle est notre espérance, celle qui nous fait vivre une vie de charité, nourrie par la foi en Dieu et en son fils Jésus. 

Que la participation à cette eucharistie nourrissent notre foi, notre espérance et notre charité, afin de servir dignement notre Dieu et de partager un jour le Festin éternel dans son Royaume. 

Père Bernard-Marie

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