Solennité de Sainte Marie Mère de Dieu

Marie méditait dans son cœur.

Les raisons de faire la fête aujourd’hui sont nombreuses… 

C’est aujourd’hui l’octave de la Nativité du Seigneur.  Comme il y a un petit verset d’évangile qui parle de la circoncision du Seigneur le huitième jour, nous l’avons entendu ce matin.  Cela nous rapporte en même temps à la fête de Noël puisque nous apprenons aussi que les bergers racontèrent à Marie et Joseph ce qu’ils avaient vu et entendu.  Puis ils s’en allèrent en glorifiant Dieu et en racontant partout les événements de cette nuit mémorable.  Mais… cela ne fit venir personne à la crèche pour adorer le Nouveau-Né. 

Nous avons appris également, de cette même brève péricope évangélique, que Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.  On peut la comprendre.  Les annonces de l’ange, tant à elle-même qu’à son époux, sans oublier celle à Zacharie, annonçaient la naissance d’un enfant, mais qui promettait d’être grand.  Et voilà que tout se passe tellement pauvrement : pas de place pour eux dans l’auberge, la crèche dans une grotte, de pauvres bergers qui viennent adorer l’enfant, puis plus rien.  Sauf qu’ils durent s’enfuir en Égypte après le passage de ces trois mystérieux Mages venus d’Orient (c’est l’Évangile que nous avons entendu vendredi pour la fête de la Sainte Famille). 

Ils auraient eu bien du mal à imaginer quel serait cet enfant, et ne réalisaient certainement pas ce que Saint Jean écrivit au début de son Évangile, que nous avons entendu hier :

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était Dieu.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. 

Sans l’amour entre Marie et Joseph, sans leur foi indéfectible que c’était bien Dieu qui leur avait parlé, ils auraient eu toutes les raisons du monde pour douter.

Le huitième jour, c’est également le jour de la circoncision et du don du nom du nouveau-né.  Joseph et Marie donnent à l’enfant le nom de Jésus, c’est-à-dire Le-Seigneur-Sauve, nom qui leur fut communiqué par l’Ange avant sa conception.  Ici encore, Marie et Joseph ont agi dans la foi, mais la foi obscure, sans être en mesure de comprendre ce que ce Nom signifierait pour leur enfant.  Ici encore, on peut comprendre cette phrase mystérieuse que relate l’Évangile de ce matin :
Marie retenait tous ces événements, les méditant dans son cœur. 

En ce premier jour de l’année nouvelle, arrêtons-nous un instant à ce que nous dit ici Saint Luc.  La vie des moines est elle aussi une vie où l’on retient les événements pour les méditer dans notre cœur.  Après avoir entendu la Parole de Dieu, et non celle de l’Ange, nous sommes invités à la méditer et à nous en nourrir pour notre vie quotidienne.  Les événements importants de notre vie de tous les jours, les joies et les peines de la vie commune, tout cela a un sens aux yeux de Dieu.  Comment vivons-nous les faits marquants – et moins marquants – de notre vie monastique ?   Oui, nous avons à apprendre de la Vierge Marie comment vivre les événements qui nous arrivent, les méditer et voir comment grandir à travers les épreuves comme à partir des moments heureux de notre vie. 

Faisons cela avec l’aide de Dieu…  C’est pourquoi la première lecture de ce matin nous donne la bénédiction solennelle que les prêtres devaient prononcer sur le Peuple :

Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix !

C’est notre souhait en ce jour de fête, pour chacun de vous, pour tous vos proches.  Et le Livre des Nombres conclut au nom de Dieu :
Ils invoqueront mon Nom, et moi je les bénirai. 

Durant cette Eucharistie de ce premier jour de l’année, par l’intercession de Sainte Marie Mère de Dieu, demandons au Seigneur de nous combler de ses grâces de joie et de paix, d’épanouissement humain et spirituel tout au long de l’année qui s’ouvre.  Jésus exaucera notre prière à l’intercession de sa Très Sainte Mère. 

Père Bernard-Marie

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