Octave de Noël.
La célébration de ce jour cumule les thèmes… difficile de faire un choix et de donner une quelconque priorité à ceci ou cela. Ce n’est qu’un peu par hasard que le début de la nouvelle année tombe au 1er janvier. Jusque bien après le Moyen-Âge, en effet, l’année commençait quelque part entre les mois de mars et avril. Aujourd’hui nous aurions tendance à mettre en avant la fête du Nouvel-An et d’oublier les autres raisons de célébrer la fête liturgique.
C’est huit jours après la naissance de l’Enfant, qu’a lieu la circoncision et le don du nom. C’est avec cet élément du rituel Juif que nous demeurons dans l’ambiance de Noël en cette Octave de la naissance de Jésus. Le nom est important, puisque, dans cette même tradition juive, il a un sens religieux, il donne en quelque sorte la vocation de la personne qui le reçoit. Il en est ainsi pour le nom de Jésus, que l’on prononce également Josué, ou Yeshoua, et que l’on peut traduire de l’Hébreu comme : le Seigneur Sauve. Oui, c’est le nom que l’ange donna à Marie lors de l’Annonciation (Lc 1,31), comme le rappelle encore Saint Luc dans l’Évangile que nous venons d’entendre.
Matthieu, rapportant l’annonciation à Joseph, donne un second nom à l’Enfant à naître, et se réfère alors à la parole du Prophète Isaïe :
Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ;
on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit :
« Dieu-avec-nous » (Mt 1,23 et Is 7,14).
Oui, tel est l’Enfant dont nous célébrons durant 8 jours la naissance : Il est Dieu-avec-nous, il est également Dieu-qui-nous-sauve. Mais ce double nom ne signifie pas que tout sera simple. Non, la vie ne fut pas simple pour Marie et Joseph. Mais, dans les bons et les mauvais jours, Dieu était avec eux. De même pour nous, croyons que Dieu est avec nous et qu’Il nous sauve. Suivons l’exemple des parents de Jésus…
Suivons l’exemple de Marie. C’est pourquoi cela fait vraiment sens que nous commencions la nouvelle année avec une fête en l’honneur de la Vierge Marie. Nous sommes invités à faire comme Marie, lorsque nous ne comprenons pas ce que Dieu attend de nous. C’est ce que nous rapporte Saint Luc dans l’évangile de ce matin :
Marie, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.
Un jour viendra où nous comprendrons. Alors, nous rendrons grâces à Dieu qui ne nous a jamais abandonnés, mais qui œuvrait dans l’ombre, hâtant par son inspiration, la venue en nous de sa grâce et du Règne de Dieu.
Nous comprendrons un jour, également, comment Dieu a voulu faire de nous des fils adoptifs, des héritiers, alors que nous étions encore esclaves. C’est tout le mystère de l’Incarnation de Jésus venu pour nous sauver, pour faire de nous ses cohéritiers, les fils du Père. Comme le rappelle Saint Paul, dans la deuxième lecture, Dieu a mis dans notre cœur l’Esprit Saint qui prie en appelant Dieu « Abba-Père ». Cette affirmation est tellement incroyable que nous avons du mal à réaliser en quoi cela consiste. Nous avons toute notre vie pour nous préparer à cet héritage qui nous est promis…
Si nous avons effectivement toute notre vie pour découvrir quel sera notre héritage, prenons les dispositions pour que l’année qui s’ouvre soit une année de plus grande union avec Jésus, avec le Père, par l’action de l’Esprit en notre cœur. C’est la raison pour laquelle la liturgie de ce premier jour de l’année nouvelle nous a fait entendre cette bénédiction transmise par Moïse :
Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix !
C’est le souhait que nous pouvons nous partager. Oui, Dieu est bon et viendra à notre aide si nous restons à son écoute et cherchons à faire sa volonté. En cette Eucharistie, avec Marie Mère de Dieu, rendons grâces au Seigneur pour ce qu’Il nous a donné en l’année qui se termine et ce qu’Il va nous donner durant l’année qui débute.
Frère Bernard-Marie