Jésus, Parole de Dieu.
Lorsque Saint Luc écrivit la relation des événements qui se déroulèrent en Terre d’Israël durant la vie de Jésus, il ne fit pas œuvre historique au sens contemporain du terme. Son objectif, tout comme celui des trois autres évangélistes d’ailleurs, était, comme il le rappelle, de confirmer par un écrit la solidité des enseignements que tu as entendus. Au départ donc, Luc faisait œuvre didactique pour montrer sur quels événements concrets reposait la foi de son cher Théophile. En effet, dès le début de son œuvre, Luc précise qu’il s’est renseigné auprès des témoins oculaires et serviteurs de la Parole. Cette Parole, c’est bien évidemment Jésus lui-même.
La célébration du repas du Seigneur, telle qu’elle se développa dans l’Église naissante, avait beaucoup de ressemblance avec la célébration juive dans les synagogues. C’est pourquoi nous avons entendu en première lecture le prêtre Esdras enseignant la Parole de Dieu au Temple après le retour d’exil. Dans la suite de la péricope évangélique de ce matin, Luc met en scène Jésus commentant le prophète Isaïe à la synagogue. En faisant ainsi, il montre bien qu’il ne fait pas œuvre d’historien mais œuvre liturgique. Ce que Luc nous rapporte de la vie et de la mort de Jésus a pour but de montrer comment Jésus est la Parole, comment Jésus est le Fils de Dieu, comment Jésus a souffert et est mort pour notre salut. Jésus est cette Parole que les auteurs de l’Ancien Testament attendaient avec confiance et qui est venue dans la monde. Jésus est cette Parole, Jésus est cette Bonne Nouvelle.
C’est cette Parole qui nous fait vivre. C’est elle que nous méditons dans la Liturgie de la Parole, au début de chaque Eucharistie. C’est encore cette Parole que nous méditons, que nous ruminons, dans notre Lectio Divina. C’est elle aussi que nous recevons durant notre retraite de communauté cette semaine. Enfin, c’est cette Parole qui est au cœur de la semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens.
Tout comme pour le peuple Juif, la méditation de la Parole de Dieu est au cœur de ce qui fait l’unité de toutes les Églises et communautés ecclésiales. Le thème de cette Semaine nous invite à regarder les mages. Dieu est venu les rejoindre dans leur métier de chercheur. Ils se sont mis en route à la suite d’une étoile, sans connaître leur destination. Arrivés à Jérusalem, l’étoile a disparu. Ils avaient atteint la limite de leurs connaissances. Mais en écoutant la Parole, délivrée par les scribes du Temple, ils ont découvert l’Enfant. Leur témoignage nourrit l’espérance de tous ceux qui croient en Jésus-Christ. Des hommes, aujourd’hui encore, sont appelés par Dieu. Ils sont prêts à se mettre en route à cause de Dieu et, en écoutant la Parole, ils découvrent encore davantage que Dieu est notre Père à tous. Les mages étaient de cultures différentes, mais se sont retrouvés dans une même recherche de la Vérité, et ensemble ils ont scruté la Parole de Vie, pour découvrir Jésus, Messie.
Les différentes Églises et communautés ecclésiales ont, elles aussi des cultures différentes. Les unes insistent davantage sur la Parole et l’étude biblique, d’autres sur la l’Eucharistie ou la Cène, d’autres sur les sacrements et les rites, d’autres encore sur le chant et la participation active des fidèles. Pour les unes la vie de la communauté locale est primordiale, pour d’autres la paroisse n’est que le lieu où l’on participe à la vie sacramentelle. Nous pouvons appliquer à ces différentes structures ecclésiales le texte de Saint Paul entendu en deuxième lecture.
Chacune de ces communautés et Églises est complémentaire et c’est l’ensemble de ces différentes spécificités qui sont le caléidoscope de l’Unique Église de Jésus-Christ. Il en est de même dans chacune des Églises, dans chacune de nos communautés. Nous avons chacun notre place, notre fonction, notre rôle à jouer, pour le bien du Corps tout entier. C’est ce que nous rappelle Saint Paul :
le corps a plusieurs membres ;
et tous les membres ne forment qu’un seul corps.
En cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, prions Dieu afin que l’unité progresse. Prions également pour que la communion et l’entente progressent en nos communautés de vie. Comme l’écrivit Saint Luc dans les Actes des Apôtres, prions pour que nos communautés soient fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières (Act 2,46). Dieu nous exaucera alors et nous serons en mesure de favoriser l’unité entre toutes les Églises et communautés chrétiennes. Dans la mesure où nous prions pour l’Unité du Corps qu’est l’Église, du corps qu’est chacune de nos communautés de vie, la communion entre tous les hommes progressera. Que Jésus-Christ exauce notre prière, lui qui a supplié le Père avec ces mots : « que tous soient un ».
Frère Bernard-Marie