Septième Dimanche de Pâques.

Qu’ils soient UN, moi en eux et toi en moi.

Jeudi dernier nous avons célébré l’Ascension du Seigneur.  Aujourd’hui nous continuons la lecture du « testament de Jésus » que Saint Jean place durant le dernier repas de Jésus avant sa Passion et sa Mort.  Dans l’extrait que nous venons d’entendre de cette « Prière Sacerdotale », comme elle est appelée, nous entendons Jésus prier pour l’unité entre lui et le Père, entre lui et ses disciples, entre lui et chacun de nous. 

L’unité pour laquelle Jésus prie n’est pas une unité de façade, unité de conviction, unité de vue, telle qu’on peut l’entendre dans la vie courante aujourd’hui.  L’unité que Jésus vit avec son Père, c’est une unité entre le divin et l’humain, entre Dieu le Père et son Fils Jésus qui s’est fait l’un de nous, prenant notre humanité avec ses qualités et ses défauts – ses péchés.  Jésus prie donc pour que nous entrions dans cette unité Lui-et-le-Père, c’est-à-dire que nous devenions fils de Dieu dans le Fils.  Il s’agit de notre divinisation, de notre union profonde avec Dieu qui demeure dans notre cœur et qui nous appelle à entrer en relation avec Lui. 

Dans sa prière, Jésus demande à son Père que nous retrouvions la relation privilégiée qui existait entre Dieu et Adam et Ève dans le Paradis.  Mieux : il ne s’agit plus d’un paradis terrestre où hommes et bêtes vivraient en totale harmonie comme le chantèrent les prophètes de l’Ancien Testament. 

L’union dont il est ici question, c’est l’union dans le parfait amour que Jésus est venu nous transmettre de la part du Père.  L’amour humain que nous pouvons vivre en ce monde, est bien pâle comparé à l’amour divin que le Père nous témoigne.  L’unité à laquelle Jésus nous invite ne peut être atteinte en ce monde, mais seulement dans l’autre, après notre mort.  C’est pourquoi les deux autres lectures de ce matin nous parlent de ce grand passage…  Étienne au seuil de la mort voit le ciel ouvert et Jésus assis à la droite du Père.  C’est la vision béatifique qui sera également la nôtre là-haut.  C’est là que nous sommes attendus, c’est dans cette attente de la grande rencontre que nous vivons notre vie de chrétien, de moine.  Notre vie n’aurait pas de sens si après la mort il n’y avait rien… 

C’est ce que nous entendons dans l’extrait de l’Apocalypse, qui crie notre attente de cette rencontre…  L’Esprit et l’Épouse disent, à chacun de nous : « Viens ».  Mais également, Jésus qui donne ce témoignage crie : « Oui, je viens sans tarder ! »  L’attente est réciproque, chacun a hâte de se retrouver pour toujours ensemble dans le Royaume du Ciel.  Là nous n’aurons plus soif, nous n’aurons plus faim.  Nous boirons l’eau vive, gratuitement, et nous vivrons pour toujours en présence de Dieu et de tous les saints. 

Mais entretemps, la vie sur terre continue, avec ses joies et ses peines.  C’est pourquoi nous avons demandé à Dieu, dans la prière d’ouverture de cette célébration :
            Nous croyons que le Sauveur du genre humain est auprès de toi dans la gloire ;
            Puissions-nous éprouver qu’il demeure avec nous jusqu’à la fin du monde…

Dimanche prochain nous célébrerons la fête de la Pentecôte.  Nous avons bien besoin de la présence du Saint Esprit pour avancer sur nos routes humaines.  Oui, nous éprouvons, par l’Esprit, que Jésus demeure toujours parmi nous et qu’Il nous montre la voie à suivre pour vivre chrétiennement, saintement, notre vocation propre.  En agissant ainsi, nous verrons croître en nous l’amour de Dieu et l’amour de nos proches.  L’unité que Jésus nous suggère dans sa grande Prière Sacerdotale, se fera pour le bien de tous, pour la gloire de Dieu. 

Nous n’aurons sans doute pas la grâce de visions comme celle que Saint Étienne reçut au moment de mourir.  Mais le sens de notre vie est quand même de nous préparer à cette grande rencontre dans le Ciel, où nous serons réunis avec tous les saints, tous nos proches, tous ceux qui ont persévéré à faire le bien durant leur vie.  Le Fils trônera alors à la droite du Père, et nous chanterons sans fin la louange de Dieu. 

En attendant, demandons à Dieu, en cette Eucharistie, d’augmenter notre foi en Lui et de nous ouvrir toujours davantage à son Amour.  Nous pourrons alors nous écrier : « Oui, viens Seigneur Jésus », et Jésus nous répondra : « Oui, je viens bientôt ». 

Père Bernard-Marie

Ce contenu a été publié dans Homélies 2022. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.