Septembre 2000

Lundi 4 septembre : Après none, l’arrivée de la fourgonnette de l’entreprise Bodet suspend la sonnerie des cloches, dans la joyeuse espérance que le prochain carillon sera celui des cloches nouvellement bénies.

Mardi 5 septembre : Les quatre ouvriers nantais ne perdent vraiment pas leur temps : dans la seule matinée ils eurent vite fait de démonter une partie des abat-son du clocher pour lancer depuis là-haut un câble jusqu’au pied du hêtre pourpre de la pelouse de l’infirmerie. C’est par ce chemin aérien qu’après none nos deux vieilles cloches descendirent, non sans dignité, de leur haut lieu, avant que leurs remplaçantes n’empruntent la même voie en sens inverse. Notre cinéaste-camescope patenté, frère Daniel, pérennisera pour notre plus grand plaisir cet événement historique.

Mercredi 6 septembre : A 16h10 un carillon impromptu met tous les frères à la fenêtre : rien moins que la première volée de nos cloches Andrée-Hortense et Humberte-Gabrielle. Le lendemain matin tous les sonneurs de la maison s’en donneront à cœur joie pour se faire la main, ou plutôt le bras, au maniement de ces dames à robe de bronze. Depuis lors, venant du clocher, un chant nouveau enchante nos oreilles tout au long du jour. Ce même mercredi, au soir, la visite régulière s’achevait sur la lecture de la carte laissée par notre Père Immédiat.

Jeudi 7 septembre : Nous avons perdu un postulant, Matthieu ; en prime de consolation nous accueillons F. Edmond de Maromby, de retour de Bolton Abbey (Irlande) où il a suivi un cours d’anglais intensif. Nous jouirons de sa présence jusqu’à la fin du mois.
Le soir, nous ouvrons la fête de Père Abbé (8 septembre, bhx Guillaume de Saint-Thierry) par l’audition d’un récital de musique chantée durant lequel Mme Nobuko Takahasha, assistée d’Alain Raes au piano, nous régalent de quelques grands morceaux datés du XVIII° au XX° s.

Vendredi 8 septembre : Nous avons passé avec ‘nos abbés’ – puisque nous avions avec nous Dom Jean-Marc – une journée de fête toute paisible et heureuse ; F. Georges s’était une fois de plus surpassé à la cuisine et F. Daniel à la vidéo, en nous projetant sur grand écran une rétrospective de la descente et de la montée des cloches. Un film de Roberto Benigni, La vie est belle, a complété cette projection ; juif italien né après la guerre, ce cinéaste revient sur les camps de déportation, version facétieuse et tendre, très tendre et laissant entendre qu’une fois encore la vie a vaincu la mort.

Samedi 16 septembre : Un mois après celle de F. Vincent, voici donc une seconde profession solennelle. F. Gilles avait eu la délicatesse d’inviter la grande famille de l’Arche d’Armentières où il a travaillé avant d’entrer chez nous ; et c’est avec ces petits emplis de lumière que nous avons bu le verre de l’amitié. Dans l’après-midi, Mgr Philibert archevêque de Fianarantsoa et le Père Zocco, dont le nom est si inextricablement emmêlé à celui de notre fondation malgache, nous ont aussi honorés de leur visite. Mgr Philibert, qui a la parole facile, nous a parlé de l’abondance du cœur de sa vie d’évêque à Madagascar.

Lundi 18 septembre : Après avoir passé au milieu de nous une année sabbatique qui se révéla pour nous – et, gageons-le, pour lui aussi – des plus sympathique, notre ami Francis Château nous a quittés ce matin pour rejoindre sa nouvelle affectation de Fils de la Charité au Mans. Nous avons la promesse d’un retour périodique.

Mardi 19 septembre : A l’heure des laudes P. Abbé emmène F. Bernard-Marie à l’aéroport de Bruxelles pour sa seconde période d’études à Jérusalem ; retour définitif promis pour le 1 février prochain. Dans la voiture était aussi monté F. Louis-Marie, qui se doit de compléter à Igny les deux semaines manquant à son repos médical obligatoire. Comme deux regrets en amènent souvent un troisième, notre regardant Jean-Christophe nous quitte lui aussi, pour une raison que vous ne devineriez jamais : Jean-Christophe n’est pas baptisé et il va à cette fin suivre à Lille un cours de catéchuménat au terme duquel il nous reviendra revêtu de la splendeur de l’humanité du Christ.

Mercredi 20 septembre : Mgr Barbarin, évêque de Moulins, passe quelques heures parmi nous et nous parle de son diocèse au chapitre du soir.

Samedi 23 septembre : Dans un tout autre secteur, plusieurs jours durant nos FF. Daniel et Bernard-Marie ont eux aussi travaillé dur pour assurer la réussite d’une Première : un cours de théologie retransmis depuis le séminaire de Lille et suivi simultanément par celui de Pau et le studium du Mont des Cats, avec dialogue possible entre tous les participants… Un franc succès a couronné l’entreprise qui se répétera toute l’année scolaire un samedi sur deux.

Lundi 25 septembre : A peine envolé F. Bernard-Marie a été invité à rentrer pour 15 jours à la maison, plus exactement à la cave (à fromages). Le même jour F. Denis répondait à une invitation semblable quoique pour de tout autres raisons ; P. Yvon, rédacteur des Collectanea, se voyant atteint par la limite d’âge, un nouveau comité de rédaction est appelé à se mettre en place et F. Denis y trouve bien naturellement sa place aux côtés de F. Jacques. Aux côtés également de Sr Marie-Samuel de la Fille-Dieu, qui eut ainsi le rare plaisir de faire connaissance avec sa maison-mère, de Sr Marie-Bernard de Soleilmont et de Bernard-Joseph d’Orval. Cela nous vaut aussi la visite de Dom Armand Veilleux.

Mardi 26 septembre : Le chapitre du soir est assuré par Dom Armand Veilleux, abbé de Scourmont, qui nous parle en termes appuyés de la personnalité de Dom Anselme Le Bail, ainsi que d’autres grandes personnalités de l’Ordre durant la première moitié du vingtième siècle.

Mercredi 27 septembre : Nous entamons en communauté un échange sur la fromagerie qui est sans doute sous cette forme, une Première dans notre histoire récente.

Samedi 30 septembre : Ce dernier jour du mois met fin aux vacances de F. Edmond qui reprend le chemin de Rome, non sans bagage supplémentaire : la maîtrise de la langue anglaise, mâtinée d’un fort accent irlandais. Le soir, à la répétition de chant, nous préparons la liturgie du lendemain durant laquelle nous accueillerons la communauté de Magdala de Lille.

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