Premier janvier, Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu.

Tout au long de l’année liturgique les fêtes en l’honneur de Marie alternent avec les fêtes du Seigneur Jésus.  Annonciation et Immaculée Conception, Noël et Naissance de la Vierge, Ascension et Assomption.  Parfois une fête mariale suit de près une célébration du Christ.  Le Sacré-Cœur et le Cœur Immaculé de Marie, la Croix Glorieuse et Notre Dame des Douleurs. 

Toutes ces fêtes couplées nous rappellent, à chaque fois, la place privilégiée de Marie dans sa relation à Dieu et à Jésus son Fils et dans l’Église.  Même si la naissance de Jésus ne put se faire sans Marie, même si la Sainte Famille ne peut se célébrer sans penser à Marie, voici en ce jour Octave de Noël, que Marie est seule à l’honneur, en son titre de Mère de Dieu.  La célébration de Marie en l’Octave de la Nativité du Seigneur est une conclusion du Concile d’Ephèse (431) qui confirmait ainsi le titre de ‘Mère de Dieu’ que la ferveur populaire donnait déjà à Marie. 

Outre la célébration de Marie Mère de Dieu, c’est aujourd’hui également le jour octave de la naissance de Jésus et de l’attribution du Nom au moment de la circoncision.  Le rôle de Joseph est primordial dans les rites Juifs, puisque c’est au père que revient le pouvoir de donner le nom à l’enfant.  C’est également le père qui présente son premier-né au Temple et le rachète en offrant à Dieu le sacrifice prévu par la Loi, un couple de tourterelles ou deux petites colombes (Lc 2,24). 

Les évangiles n’ont retenu aucune parole de Joseph.  Dans les évangiles dits de l’enfance, on imagine la présence active de Joseph, son action immédiate, une obéissance à toute épreuve, lorsque Dieu envoie son ange pour l’informer de prendre Marie comme épouse, de fuir en Égypte, de revenir à Nazareth après la mort d’Hérode. 

Joseph est celui qui passa inaperçu, selon les paroles du Pape François dans sa Lettre Apostolique Patris corde (Avec un Cœur de Père).  Dans nos calendriers liturgiques aussi, Joseph passe inaperçu, lui qui n’a droit qu’à une seule fête par an…  

L’instauration du début de l’année civile en ce premier janvier n’a été prise que vers le milieu du Moyen-Âge.  On en garde trace par le fait que le dernier mois de l’année se nomme décembre, c’est-à-dire le dixième mois, alors que nous savons tous qu’une année compte douze mois…  Mais la Providence a bien fait les choses, puisque désormais le Jour de l’An nous mettons en honneur la Vierge Marie.  Elle nous aide à faire le bilan de l’année qui vient de se terminer et, avec elle, nous ouvrons solennellement l’année nouvelle. 

Mais cette année Marie ne sera pas seule à nous conduire sur la voie de la sainteté.  En effet, comme le Pape nous y invite dans sa Lettre Apostolique Patris corde, cette année est spécialement dédiée à Saint Joseph.  L’année qui s’ouvre est donc placée sous le haut patronage de la Sainte Famille que nous célébrions dimanche dernier. 

Et la tâche sera rude pour nos saints protecteurs…  En effet, sans faire la somme de tout ce qui n’a pas très bien fonctionné en 2020, les espérances pour l’année qui s’ouvre sont importantes.  La pandémie a fortement secoué le monde dans tous ses aspects, sociaux, économiques, sanitaires.  Il faudra beaucoup de temps et beaucoup d’énergie pour rétablir tout cela. 

Le Pape François, lorsqu’il a donné le thème de la Journée Mondiale de la Paix, autre thème de ce premier janvier, a fait un lien très fort entre la paix et la santé.  Voici la conclusion de son message :

La culture du soin, cet engagement commun, solidaire et participatif pour protéger et promouvoir la dignité et le bien de tous, cette disposition à s’intéresser, à prêter attention, à la compassion, à la réconciliation et à la guérison, au respect mutuel et à l’accueil réciproque, constitue une voie privilégiée pour la construction de la paix. « En bien des endroits dans le monde, des parcours de paix qui conduisent à la cicatrisation des blessures sont nécessaires. Il faut des artisans de paix disposés à élaborer, avec intelligence et audace, des processus pour guérir et pour se retrouver ».

Demandons à Dieu notre Père de nous combler de ses grâces, afin que l’année 2021 soit une année de grâce, de réconciliation, de santé, de paix…  Reprenons à notre compte la bénédiction que le Seigneur a enseignée à Moïse, et demandons à Dieu de nous soutenir, avec l’aide de Joseph et de Marie, afin que l’année qui s’ouvre soit vraiment une année de grâce :
‘Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! ‘
Amen.

Frère Bernard-Marie

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