Novembre 2000

Mardi 7 novembre : F. Jean-Pierre emmène à l’aéroport de Lille P. Abbé flanqué d’un P. Armando beau comme un jeune homme ; tous deux se rendent à Rome pour un voyage de dix jours et P. Armando aura à cœur de passer la Porte Sainte au nom de toute la communauté. Le soir même, à titre de consolation, nous récupérons deux absents : F. Louis-Marie rentré d’hôpital et F. Jean-Philippe revenu de Belval.

Samedi 11 novembre : Depuis que F. Prieur nous a annoncé hier au chapitre le retour imminent de F. Bernard-Marie pour raisons fromagistiques, des feux follets brillent dans les yeux de beaucoup, à commencer par ceux des énarques de la fromagerie, qui ne savaient plus à quel saint se vouer.

Lundi 13 novembre : F. Bernard-Marie a bien atterri à Bruxelles, où l’attendait F. Jacques. Mercredi soir il nous partagera au chapitre quelques échos de la situation en Israël et particulièrement à Jérusalem.

Jeudi 16 novembre : P. Abbé et P. Armando nous reviennent sains et saufs de leur voyage romain. Sans doute sont-ils près de penser comme le bon pape Jean XXIII dont nous lisons la vie au réfectoire :  » Rome, j’aime y séjourner en pèlerin mais je ne saurais y vivre  » (Mgr Benigni et Prof. Zanchi : Le bon pape Jean. Éd. Albin Michel, 2000).

Vendredi 17 novembre : Le Conseil d’administration de l’abbaye qui a siégé toute la journée a entériné deux prises de position concernant la fromagerie : d’une part étudier de près la possibilité de deux fabrications doubles, deux jours par semaine, et de l’autre contacter une Ecole de fromagerie pour l’embauche d’un technicien.

Samedi 18 novembre : Nous avons dans nos murs pour 24 heures le tout jeune supérieur de Kasanza (sa nomination date du 31 août et P. Jean-Baptiste ne compte que 35 ans d’âge). Il nous parle au chapitre de la vie courageuse et toujours risquée de nos frère congolais.

Dimanche 19 novembre : P. Abbé nous partage un courrier de Frère Louis, où ils parle de la nouvelle implantation de la fondation trappiste, à Midelt (Sud-Marocain). A 1 500 mètres d’altitude, les frères connaissent déjà la neige qui donne, assure Frère Louis, un paysage de montagnes féerique.

Lundi 20 novembre : P. Abbé nous quitte encore pour deux semaines, une longue absence à laquelle nous sommes peu habitués. Peut-être est-ce la lettre de F. Louis qui lui a donné envie d’aller voir la neige, lui aussi. Bref, le voilà sous la neige à la Fille-Dieu, où il résidera une semaine pour la visite régulière. Il nous reviendra par Lourdes, où se tient la Conférence nationale des supérieurs majeurs. Notre frère infirmier lui aussi a gagné Cîteaux pour une semaine de session – et de repos – aussi désirée que méritée.

Mardi 21 novembre : Pascal, un regardant de trente ans que nous connaissons déjà un peu, vient vivre six mois au noviciat. Le soir, l’abbé Bernard poursuit à petite foulée son passionnant commentaire de l’évangile johannique avec lequel il nous familiarise lentement, mais toujours savoureusement.

Mercredi 22 novembre : F. Bernard-Marie met à profit son séjour pour nous présenter le réseau Internet et spécialement le site du Mont des Cats monté par lui voici quelques années déjà. La démonstration ayant eu lieu autour de 7 heures du soir, nous avons pu constater de visu ou in situ ce que voulait dire : l’encombrement des autoroutes de l’information…
Le surlendemain, notre hiérosolymite reprenait l’avion pour Israël, mais nous savons tous que nous le reverrons mercredi prochain, le temps pour lui de ramasser ses bagages et de faire ses adieux – douloureux – à ses professeurs et amis de Jérusalem et de Latroun. Il a en effet accepté de surseoir pour le moment à sa formation biblique afin de mieux sortir la fromagerie de son ornière et la relancer à la conquête du marché.

Mardi 28 novembre : Nous écoutons avant Complies la brillante conférence de M. Benoît Chauvin, historien archéologue paléographe, disciple du Père Anselme Dimier de Scourmont. Voici deux ans environ, la ville de Marquette-lez-Lille lui a demandé un relevé des restes de ce qui fut jadis une gigantesque abbaye de femmes fondée en 1225 et devenue au XVIIIième siècle un vrai petit Versailles aux portes de Lille… Aujourd’hui, une non moins gigantesque usine de chimie lourde (Rhône Poulenc) occupe les 18 hectares de la propriété, dont ne subsiste que la porte monumentale. Cette porte est passée également dans les armoiries de Marquette. Il était difficile à M. Chauvin de ne pas venir nous partager son enthousiasme – et son érudition – de chercheur, ce qu’il fit en nous reconstituant, à l’aide d’un diaporama, tout ce passé prestigieux.

Mercredi 29 novembre : F. Paul est allé chercher à Bruxelles notre F. Bernard-Marie, rentré d’Israël avec armes et bagages au prix d’une fouille de toutes ses valises qui dura deux heures. Sa seule présence est déjà pour tous un grand soutien. Père Abbé en reçoit la nouvelle à son arrivée à Lourdes, d’où il nous rentrera, lui aussi, dès dimanche.

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