Mercredi des Cendres, début du Carême

Saint Paul vient de nous dire :
Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché,
afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu.

En ce mercredi des Cendres, nous entrons dans le grand temps de montée vers Pâques.  Nous allons suivre Jésus sur la route de sa passion.  Lui qui était sans péché, Il a pris sur lui nos péchés, pour faire de nous des fils adoptifs.  Nous n’aurons jamais assez de toute notre vie pour réaliser ce don merveilleux et infini que Dieu Père nous fait en son Fils. 

La quarantaine dans laquelle nous entrons doit être un temps de grâce pour chacun de nous.  Ce n’est pas une quarantaine médicale ou liée à une quelconque pandémie, mais une quarantaine spirituelle.  Dès dimanche prochain, nous verrons que Jésus lui-même a vécu quarante jours dans le désert, pour se préparer à sa mission publique.  Nous sommes invités à cheminer avec lui. 

Il peut arriver que le carême soit rude à vivre, parce que nous sommes tentés par Satan comme Jésus le fut dans le désert.  Mais il se peut également que le Carême soit un temps de grâces, un temps de ferveur particulièrement forte.  Comme si nous montions sur la Montagne Sainte avec Jésus et ses disciples Jacques et Jean et que nous découvrions Jésus dans sa gloire.  Mais cette grâce ne dure pas et nous rappelle même que nous sommes des pécheurs qui avons besoin du pardon de Dieu notre Père.  C’est ce que nous rappellera la parabole de l’Enfant Prodigue au quatrième dimanche, pour nous inviter à nous convertir et à reconnaître l’amour infini de Dieu.  Ensuite avec les disciples, nous accompagnerons Jésus qui monte à Jérusalem pour y souffrir sa passion et mourir. 

Tel est le résumé de ce temps de Carême, temps spirituel par excellence, dont Saint Benoît parle abondamment dans sa Règle (Règle de Saint Benoît 49).  Benoît nous invite à ce que pendant ces saints jours nous gardions notre vie pure pour effacer les négligences du reste de l’année.  Le jeûne, les privations, la lecture spirituelle, vivons-les dans la joie de l’Esprit Saint, comme nous le suggère Saint Benoît.  Ne cherchons pas à surpasser les autres par notre austérité, car cela vient du démon. 

Le Carême est un temps spirituel qui nous rapproche de Jésus, de Jésus qui va vivre sa Passion par amour pour nous, pour chacun de nous individuellement.  Essayons d’imaginer la terreur que vécurent les apôtres lorsque Jésus avança, le regard crispé, vers son destin, alors qu’eux ne comprirent pas trop ce qui allait Lui arriver. 

Nous savons, nous, aujourd’hui, ce que Jésus a enduré.  Nous accompagnons Jésus dans sa Passion, sachant qu’il ressuscitera le troisième jour.  Les épreuves de ce Carême, comme les épreuves de cette vie, comme le dit ailleurs Saint Benoît, sont peu de choses par rapport à la gloire éternelle qui nous est promise.  Entrons donc dans ce Carême avec l’invitation que nous adresse encore Saint Benoît : que nous attendions la Sainte Pâques dans la joie du désir spirituel.  Oui, préparons notre corps, notre cœur, notre âme, par le jeûne et la prière pour, dans 40 jours, ressusciter avec Jésus et entrer avec Lui dans sa gloire. 

Père Bernard-Marie

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