Juin 2001

DIMANCHE 3 JUIN – Une équipe du « Jour du Seigneur » vient passer 48 heures pour filmer et interviewer hôteliers et portiers dans l’intention de monter un documentaire qui passera fin juin sur les centres d’accueil religieux dans divers Ordres actifs ou contemplatifs. Ils se montreront si discrets qu’à part quelques tournages durant l’eucharistie personne n’aurait pu s’apercevoir de leur présence.

MERCREDI 6 JUIN – P. Abbé vit aujourd’hui le jour le plus long de l’année à l’instar de Josué. Il prend en effet l’avion pour le Chili ce qui lui vaut une rallonge de six heures de soleil sur l’heure de Paris (nous aurions préféré pour lui une nuit de trente heures…) Il se rend chez nos Sœurs de Quilvo donner une session sur Cassien qui rassemblera une quarantaine de moines et moniales cisterciens et bénédictins. F. Christophe l’accompagne jusqu’à Paris, pour continuer de son côté vers Tamié où l’attendent 8 jours de retraite bien gagnés. Le soir pourtant, en faisant nos comptes, nous serons un de plus car F. Freddy de Scourmont vient de nous arriver pour un nouveau séjour de 3 mois.

LUNDI 11 JUIN – A la sortie du repas de midi, le frère infirmier est venu précipitamment chercher le P. Prieur : « Vite, P. René s’en va ! » Gravement atteint dans sa santé depuis plusieurs mois, F. René n’avait lâché que depuis 3 jours les divers exercices de communauté pour décliner alors avec la plus extrême rapidité. Lorsque le Prieur et l’infirmier arrivèrent dans sa chambre, il venait d’y succomber à une crise d’urémie. F. René se montra toujours un frère très actif et même combatif, qui se dévoua sans compter dans les bureaux (fromagerie, procure, immobilier, impôts, messes…). Il se dévoua également à la porterie, pour accueillir et nourrir tant de routards que sans nul doute St Pierre lui aura ouvert à son tour la porte avec une particulière complaisance. Dans le civil, F. René aurait certainement légué son nom à un boulevard car nous lui devons aussi l’aménagement et l’entretien de presque tout notre réseau routier en clôture. Ses funérailles, dans l’après-midi du mercredi 13, furent pour lui l’occasion d’un ultime signe de bonté envers la communauté : le matin il pleuvait, l’après-midi il ne fit que plus beau.

JEUDI 14 JUIN – Ce jour commence la pose d’un paratonnerre à la pointe du clocher et, dans le même mouvement, le remplacement de notre coq qui battait pitoyablement de l’aile depuis la tempête remontant maintenant à 18 mois. La mise en place de l’ensemble sera assez spectaculaire car, pour éviter les prix prohibitifs d’un échafaudage, l’exécution en avait été confiée à deux « alpinistes en bâtiment » se hissant en rappel jusqu’au plus haut du clocher; travail qui leur prit une semaine et dont l’heureuse conclusion fut saluée d’une joyeuse volée de nos 2 cloches, fêtant à leur manière l’arrivée de leur compagnon.

VENDREDI 15 JUIN – Mme Dany Perrey, « laïque cistercienne » qui a peint pour nous les quatorze icônes du chemin de croix du cloître, vient nous les commenter à partir de diapositives projetées sur grand écran. La matière en est riche et si belle qu’elle devra s’y prendre en 2 soirées successives, qui seront toutes deux pour nous un vrai régal.

JEUDI 21 JUIN – La communauté était déjà couchée lorsque P. Abbé, cueilli à la gare de Lille par F. Jean-Pierre, nous est rentré de son voyage au Chili. Il nous en a déjà parlé par E-mail et il le fera encore avec tant de pertinence que c’est un peu comme si nous l’y avions accompagné. Pour l’instant P. Abbé flotte encore entre ciel et terre, ayant beaucoup de mal à réintégrer notre fuseau horaire.

DIMANCHE 24 JUIN – Nous gagnons ce soir par vidéo interposée, un Chili au ciel d’azur malgré le plein hiver pour nous y promener de Santiago à Quilvo en passant par les bénédictines de Rengo et nos frères de Miraflorès. Le lendemain soir nous récidivons pour assister au coucher du soleil sur le Pacifique (hum ! qui a dit Pacifique ?) et partager une fête dansante et chantante avec les sessionnistes.

LUNDI 25 JUIN – F. Jean-Pierre prend le volant pour aller chercher au Rivet P. Rémy, qui reprend sa stabilité au Mont des Cats. Tous deux nous reviendront le surlendemain soir; P. Rémy a troqué la crosse abbatiale contre une canne que nous lui souhaitons beaucoup plus légère.

JEUDI 28 JUIN – Aux grands maux les grands remèdes : nous avons embauché deux intérimaires pour quelques semaines à la cave à fromages, le temps d’éradiquer une bonne fois, s’il plaît à Dieu, les moisissures.

Ce contenu a été publié dans Chronique mensuelle 2001. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.