Juin 2000

Samedi 3 juin : Heureuse rentrée : celle de F. André-Louis, revenu à midi de la clinique du Bois à Lambersart pour une sérieuse convalescence.

Mardi 6 juin : L’heure des adieux a sonné pour de bon et P. Alain repart pour de vrai à Maromby. Avant cela un dernier repas festif nous aura tous rassemblés autour de lui et de F. Philippe. Le lendemain, au lever d’un jour de gloire, P. Abbé et F. Frédéric les conduiront tous deux à l’avion.

Samedi 10 juin : La journée est assombrie par l’hospitalisation en urgence de P. Antoine pour embolie pulmonaire et celle de F. Peter pour des troubles cardiaques qui se révèlent être des ennuis infectieux dont il reste à localiser la source.

Mardi 13 juin : La communauté entame un processus de réflexion avec Mr Mignotte, qui dirige un audit à Paris, sur l’orientation que devrait prendre l’économie de la maison, actuellement presqu’entièrement centrée sur la seule fromagerie. Nous y sommes amenés par des ennuis de fabrication, notamment cette semaine par un envahissement de la cave par les moisissures. Aux grands maux les grands remèdes : renouant avec l’époque des grands travaux du temps jadis, tout le noviciat est sur le pont pour laver à grande eau dès avant tierce fromages et étagères, avant de les stocker en lieu plus sûr et de passer la cave au fumigène.

Mercredi 14 juin : F. Bernard-Marie nous arrive aujourd’hui, cueilli à sa descente d’avion par P. Abbé, comme un beau fruit doré sur tranche par le soleil de l’Orient (36° à l’ombre ; dur dur de passer d’un coup aux 16° qui font notre bonheur quotidien).

Lundi 19 juin : Nous accueillons pour quelques jours P. Emmnanuel de Port-du-Salut, actuel économe de la Maison Généralice, qui vient vérifier nos comptes, ainsi que sa fonction lui en fait un devoir. Evidemment nous ferons tout pour que ce pensum se transforme, pour lui comme pour nous, en pain bénit.

Jeudi 22 juin : Après tierce, la nouvelle tombe, inconcevable : notre cher F. Peter, hospitalisé depuis dix jours au CHR, y est décédé cette nuit d’une crise cardiaque. Nous en restons tous atterrés : cela est-il seulement possible ? De nos frères absents, alertés à leur tour, nous parviendront des messages tous plus chaleureux les uns que les autres à l’égard de cette inoubliable figure de la communauté. Peter était un peu notre Thomas Merton à nous, non tant par le Journal spirituel qu’il tenait et dont nous ignorions tout, que par sa personnalité très accusée, tout acquise à ce qui venait de l’orient, qu’il soit orthodoxe ou asiatique, et par une liberté intérieure aussi éclatante que son humour.

Vendredi 23 juin : P. Abbé rentre plus vite que prévu de Laval avec Mère Janine. Le soir, c’est au tour de F. Denis de faire son apparition pour un séjour qu’il prolongera une semaine. Ses études ont dû le faire notablement suer car il est maigre comme un clou malgré le régime des saucisses allemandes.

Samedi 24 juin : Dom Bruno a tenu à venir de Mariawald (Cologne) assister aux funérailles de F. Peter avec son prieur, qui y fut son condisciple au noviciat, il y a quarante ans de cela. Le propre frère de Peter et sa dame feront eux aussi le déplacement depuis le Danemark.

Vendredi 30 juin : Tout est prêt – sauf le temps, qui reste chagrin – pour le grand jour de l’ordination sacerdotale de notre F. Louis-Marie, demain samedi. Déjà se hâtent nos invités, le premier étant bien sûr Dom André, arrivé ce soir à vêpres. Mais pour l’heure c’est à cette circulaire à se hâter de vous porter toute notre amitié.

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