Juillet 2000

Samedi 1er juillet : Le temps, grincheux pour la saison, n’a pu résister à la joie de cette journée d’ordination sacerdotale, qui s’est déroulée au mieux en la présence de notre évêque Mgr Defois, consécrateur, et de son nouvel auxiliaire, Mgr Brunin. Le temps a même permis que les vins d’honneur puissent se prendre dans le jardin de l’hôtellerie. Pour le repas de midi, nous avions invité en communauté deux sœurs hôtelières : Sœur Claire de Belval et Sœur Bernarde d’Esquermes, ainsi que Fr. Edouard de Saint Sixte. Notre ami Philippe Duc, qui passera deux mois en communauté, était lui aussi arrivé du matin. Seule une présence nous manquait douloureusement, celle de Fr. Peter, notre photographe patenté, dont Fr. Gilles a hérité de la difficile succession.

Dimanche 2 juillet : Un deuxième hôte-longue-durée nous est arrivé pour tout ce mois de juillet : Walter Meeus, qui fréquente depuis longtemps le Mont des Cats.

Lundi 3 juillet : Les mordus du ballon rond (il en est plus que vous ne le croiriez) ont pu haleter à regarder et admirer la retransmission du match Italie – France pour la coupe d’Europe, dont on peut dire qu’elle s’est achevée par un armistice beaucoup plus que par une victoire.

Mardi 4 juillet : Beaucoup de surprises attendaient ce bel aujourd’hui : d’abord l’arrivée des deux nouvelles cloches Andrée-Hortense et Humbertine-Gabrielle, fondues aux Pays-Bas et qui seront baptisées mardi prochain en la fête de St Benoît ; en attendant cet heureux jour elles trônent dans le narthex, telles deux princesses offrant leurs atours à l’admiration de tous. Andrée-Hortense, qui doit son nom à Dom André et à Mère Hortense de la Fille-Dieu, sonnera le ré ; et sa petite sœur, dont les parrain et marraine sont le Général et Mme du Hays, montera au mi.
Puis, à l’heure du chapitre, nous voyons entrer notre ami le P. Philippe Thiriez, originaire de la région, père blanc et vicaire général du Sahara (diocèse grand comme 4 fois la France), accompagné par son évêque, père blanc comme lui mais québécois d’origine. Ce dernier nous parlera bien sûr de son diocèse et nous invitera même à y fonder, en nous rappelant que les grandes religions ont toutes commencé au… désert.

Mercredi 5 juillet : F. Denis a repris la route de Heildelberg pour y passer des vacances studieuses suivies d’une seconde année universitaire à Strasbourg. F. Louis-Marie devait rejoindre l’aumônerie d’Igny pour un mois de repos d’été, mais son état de santé un peu choqué par les émotions de ces derniers jours lui impose de commencer par une semaine d’hospitalisation à St Philibert. F. Bernard-Marie, qui le remplace à l’hôtellerie, y commencera sur les chapeaux de roue car P. Yves s’absente lui aussi pour quelques jours de ministère à Altbronn tandis que F. Jean-Pierre fait de même à Belval. Ce même jour nous arrive de Paris Mr Mignotte, conseiller en management, qui vient nous aider à réfléchir sur notre économie. Durant ses 36 heures de présence nous le sucerons de toutes les manières possibles afin d’en tirer le maximum.

Lundi 10 juillet : Toute cette journée notre église a fleuré bon le bois de menuiserie car c’est demain le baptême des cloches et il convient d’aménager au bas du presbytère deux beffrois dignes de leur poids de gloire.

Mardi 11 juillet : Il fallait la rareté d’une année jubilaire pour nous gratifier d’une cérémonie aussi rare qu’une bénédiction de cloches. Dans son homélie, P. Abbé rapprocha l’appel des cloches à la prière de la voix de Jésus s’offrant indifféremment à Marthe et à Marie. Vint alors la bénédiction proprement dite, qui débuta par l’appel des parrains et marraines et s’acheva par le tintement – vigoureux ou timide – des deux cloches à l’aide d’un maillet de bois que toute l’assistance fut conviée à manier à son tour à la fin de l’eucharistie, ce dont personne ne se priva ! Ne sommes-nous pas au pays des carillons ? Puis, avant la dispersion, il y eut vin d’honneur à l’hôtellerie. Le soir au chapitre, avant de nous quitter à son tour, Dom André nous partagea un peu de sa vie dans sa studieuse solitude provençale.

Mercredi 12 juillet : Mère Marie-Claire, la jeune abbesse de la Fille-Dieu (un an moins trois jours), nous régale, à l’heure du chapitre d’un entretien trop court, quoique suffisant pour faire éclater à nos yeux la vérité de sa devise :  » Avec la joie de l’Esprit-Saint « . Après quoi il ne restait plus à Mère Hortense qu’à nous prouver combien l’âge de la retraite vous laissait bon pied bon œil… Toutes deux nous quittent dès le lendemain pour remonter vers la Suisse.

Dimanche 23 juillet : P. Abbé profite des nouvelles à partager pour nous apprendre que nous avons un nouveau portier de nuit en la personne de F. Guy. Il aura donc fallu moins d’un mois pour nous résigner à toucher aux icônes, aux senteurs d’encens et aux mille et une espiègleries naïves qui faisaient de la cellule de notre F. Peter un petit ciel sur la terre.

Lundi 24 juillet : Nous revoyons la figure épanouie de Dom Rémy, simplement de passage pour nous recommander l’année sabbatique qu’il va commencer à l’ermitage du Rivet. En même temps que lui nous arrive un frère salésien belge pour un séjour de quelques mois en communauté.

Mardi 25 juillet : Le jubilé de P. Yvon s’est déroulé avec la discrétion et la tranquillité si chèrement souhaitées par notre docte ancien. Cela n’a pas empêché les amis de Père Yvon et de l’abbaye de se joindre à la communauté pour la grand-messe d’action de grâces célébrée en fin de matinée. Dans l’après-midi, après avoir visionné la bénédiction des cloches filmée (très bien) par F. Daniel, nous avons pu regarder  » le Destin « , film que Youssef Chahine (Egypte) consacra en 1997 à la figure d’Averroès ; le fil de l’histoire était un peu ardu à suivre mais sa morale – la condamnation de l’intégrisme en religion – astucieusement actuelle. Le soir au chapitre, nous avons été mis au parfum des lointaines années romaines d’un tout jeune chanoine de Saint Augustin, docteur de l’Université Grégorienne, qui ignorait encore quel avenir heureux la Providence lui ménagerait au Mont des Cats.

Mercredi 27 juillet : En cette fin juillet la vie en communauté ressemble à une mer calme aux vagues dolentes : aujourd’hui F. Bernard-Marie nous quitte pour faire à Orval une retraite qui précédera de peu son ordination (11 août).

Samedi 30 juillet : F. Patrick de Melleray nous arrive pour passer un mois avec nous.

Lundi 31 juillet : F. Vincent part se recueillir à Belval avant sa profession solennelle (19 août). Ainsi se termine un long mois d’été qui se montra lourd en événements heureux et en visites diverses autant qu’en pluie et temps maussade.

Ce contenu a été publié dans Chronique mensuelle 2000. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.