Hosanna … qu’il soit crucifié.
Lorsque Jésus entre à Jérusalem, monté sur un âne, les foules l’acclament. Il est reconnu par ses contemporains comme le Prophète, de Nazareth en Galilée. Les foules sont en liesse et acclament le Messie, à tel point que les soldats accourent, de peur que le rassemblement joyeux ne se transforme en émeute. Les disciples se dirent entre eux que, cette fois, enfin, Jésus allait monter au Temple pour affirmer à tout le monde qui Il est et pourquoi Il s’est fait homme. Pour forcer le destin, Judas se rendit en secret auprès des grands prêtres pour proposer sa collaboration…
Mais le choses ne se passèrent pas comme prévu. Jésus enseignait dans le Temple, en plein jour. Les foules buvaient ses paroles, tandis que les responsables religieux ne supportaient plus que Jésus donne un autre enseignement que celui de la Tradition. Ces derniers allèrent arrêter Jésus comme un malfaiteur, en pleine nuit
Durant le procès de Jésus devant Pilate, ce dernier savait que c’était par jalousie qu’on avait livré Jésus… Et les grands prêtres et les anciens poussèrent les foules à réclamer Barabbas et à faire périr Jésus. Face à l’autorité supposée des grands prêtres, les foules plièrent et se mirent à réclamer la libération de Barabbas et la mort de Jésus. Le contraste est terrible, entre l’entrée triomphale de Jésus sous les acclamations, que nous avons commémoré par la procession des rameaux, et maintenant la condamnation à mort. Par les mêmes foules. L’acclamation était religieuse, sous l’inspiration de l’Esprit Saint. La seconde était imposée, extorquée peut-être sous la menace, par ceux qui estimaient être l’autorité religieuse, mais inspiré par le Malin, le démon.
Jésus sait ce qu’Il y a dans le cœur de l’homme, et ne se laisse pas impressionner par cette ambivalence de la foule. Il applique ce que le prophète Isaïe a vécu avant lui, et exprimé dans le texte que nous avons entendu en première lecture :
Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille,
et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé.
J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient,
et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe.
Devant la révolte de ses ennemis, Jésus n’ouvre pas la bouche. Mais lorsque le grand prêtre, puis Pilate, lui demandent s’il est le Fils de Dieu, s’il est Roi, il répond parce qu’il s’agit là du cœur de sa mission, de l’essence même de son être, de la raison pour laquelle Il s’est fait homme.
Durant cette Grande Semaine, qui commence en ce jour des Rameaux, accompagnons Jésus dans sa Passion et son agonie, en communion avec tous ceux qui souffrent injustement, surtout ceux qui souffrent à cause de leur foi en Jésus-Christ le Fils de Dieu. Que la participation à cette Eucharistie nous donne la force de la persévérance, quoi que nous ayons à souffrir pour le Nom du Christ Jésus notre Seigneur.
Père Bernard-Marie