L’année 1919 à l’Abbaye du Mont des Cats

L’Abbaye du Mont des Cats a fortement souffert de la guerre de 1914-18, en particulier suite aux bombardements par les armées allemandes qui essayaient, au printemps et à l’été 1918 de reprendre l’avantage en brisant le front depuis l’Yser en Belgique jusqu’à la Somme.
La plus grande partie de la communauté, de son cheptel et de ses biens a été transférée à Watou dans le refuge que Dom Bernard Richebé, abbé, avait ouvert en ce village distant de 5 km seulement mais situé de l’autre côté de la frontière avec la Belgique.
Depuis le mois de septembre 1918 une petite colonie de 6 moines, dont le Père Abbé, habite tant bien que mal dans l’hôtellerie qui avait le moins souffert de la guerre.
A partir du 9 octobre 1918 une chapelle provisoire fut aménagée dans le réfectoire de la nouvelle hôtellerie.  Le Saint Sacrement y fut installé le 8 décembre et l’office de nuit y fut récité à partir de ce jour.  Les autres offices étaient déjà chantés dans la chapelle au fur et à mesure que les frères démobilisés venaient grossir les rangs de la communauté du Mont des Cats.
La chapelle provisoire à l'hôtellerie La chapelle provisoire à l'hôtellerie, vue sur l'autel
En 1919 la plupart des religieux ayant été démobilisés vinrent grossir les rangs de la re-fondation sur le Mont des Cats.  D’après les chroniques de l’époque, ils étaient 10 religieux fin 1918 et 20 religieux fin 1919.  La plupart des moines plus anciens qui avaient été envoyés se réfugier à La Trappe revinrent au Mont des Cats en 1919.
La communauté résidant au refuge de Watou comptait depuis les bombardements de mai 1918 environ 24 religieux.  Ils étaient 22 fin 1919.
Le principal événement à l’Abbaye en 1919 fut le décès de Dom Bernard Richebé le 1er mars et l’élection de Dom Sébastien Vandermarlière le 23 avril suivant.
Comme Dom Sébastien était supérieur de Notre Dame des Catacombes à Rome depuis 1914, il dut retourner à Rome très peu de temps après son élection.  Selon les usages de l’époque, il reçut la bénédiction abbatiale par le Cardinal Van Rossum à Rome le 29 juin 1920.  Il séjourna à Rome du 5 juin au 2 octobre puis du 23 octobre au 16 décembre.
Dans ces conditions, on comprend aisément que les bâtiments de l’abbaye restèrent à peu près en l’état où la guerre les avait laissés.  Les photos prises par un photographe de l’armée française en novembre 1919 montrent l’état des ruines alors que la guerre était terminée depuis un an.
En visionnant les photos de novembre 1919 on constate tout de même des aménagements des bâtiments : le bâtiment du chapitre et de l’infirmerie a été restauré (la cage de l’escalier de bois a été reconstruite en plus simple), la toiture de cette aile est en cours de couverture tandis qu’on a ôté 2 « chiens assis » sur trois.  A travers un des « chiens assis » on voit que le versant Nord de la toiture n’est pas encore refait.  On voit également que les tuiles sont de couleurs différentes, parce que récupérées sur les ruines d’autres bâtiments de l’abbaye.
L’hôtellerie a été restaurée pour devenir le lieu d’habitation des moines avant la reconstruction de l’abbaye.  Un gros-plan sur une photo de la façade Sud permet d’entrevoir que la toiture a été recouverte d’une espèce de papier bitumé, les ‘chiens assis’ abîmés ont été démolis (il en manque deux ou trois dans la toiture).  On voit également que la toiture du « passage » entre l’aile de l’infirmerie et l’église est en cours de restauration.  Un échelle est également adossée au mur de l’église, depuis le « passage », indiquant que les réparations sont en cours même si elles avancent lentement.
Le chevet de l'église et l'aile du chapitre et de l'infirmerie (à l'étage) L'aile de l'infirmerie en cours de restauration Hôtellerie, façade Sud avec une couverture de la toiture en papier bitumé