Changement de stabilité de Frère François-Philippe

Introduction.

Frères et Sœurs, en plus de la solennité du Christ Roi de l’Univers, nous célébrerons durant ces Premières Vêpres le changement de stabilité de Frère François-Philippe. 

Frère François-Philippe a commencé sa vie monastique à l’abbaye Sainte Marie du Désert, en 1992.  Lorsque l’abbaye du Désert a fermé, il aurait pu se rendre à l’abbaye Notre Dame des Neiges, sa maison-mère.  Mais entretemps, celle-ci a également fermé avant que des moniales cisterciennes ne prennent le relais.  Il aurait pu ensuite choisir l’Abbaye Notre Dame de Tamié, dans les neiges de la Savoie… Mais il a préféré la petite montagne de Sainte Marie du Mont, avec ses brumes, plutôt que les neiges éternelles aux chaleurs du Désert…

Frère François-Philippe est déjà depuis deux ans parmi nous.  Le moment est arrivé d’officialiser son intégration dans la communauté.  Il ne s’agit pas de célébrer une nouvelle profession monastique, mais de promettre, stabilité en ce lieu, et obéissance au supérieur de ce lieu. 

Nous pouvons déjà rendre grâces avec Frère François-Philippe, et avec la communauté du Mont des Cats pour ce engagement définitif. 

Homélie : Le Désert, le désir.

Cher frère François-Philippe.  Ton chemin de vie a été quelque peu chahuté.  Ce n’est qu’un peu sur le tard que tu as décidé de te faire moine, à l’abbaye Sainte Marie du Désert, près de Toulouse.  Lorsque cette communauté a décidé de se dissoudre et que les frères ont choisi un autre lieu de vie, tu as décidé de t’exiler loin des tiens, loin de ton pays et de ton accent, loin du soleil. 

La vie à la suite de Jésus est souvent une vie chaotique.  On décide un jour de répondre à l’appel de Dieu, mais on ne sait pas où cela va nous mener.  Dans la vie monastique on fait vœu de stabilité, mais combien d’entre nous voyagent ensuite davantage que s’ils étaient restés dans le monde ?  Combien de patriarches, de prophètes, de saints ont quitté leur pays pour répondre à l’appel de Dieu ?  Tu pensais répondre à l’appel en entrant à l’abbaye Sainte Marie du Désert, et voilà que, près de 30 ans plus tard, la communauté se disperse et les bâtiments abritent aujourd’hui une autre forme de vie commune. 

Dieu premier servi, telle est la vocation du moine.  Peu importe que nous vivions dans une communauté au Nord ou au Sud…  Que ce soit dans le Désert ou sur le Mont, l’important est de trouver son équilibre de vie, son rythme en communion avec les frères qui forment la communauté.  Prière, travail, fraternité, ce sont les caractéristiques que Saint Benoît préconise lorsqu’il décrit l’école du Service du Seigneur.  C’est un même désir qui nous anime, moines et moniales qui veulent vivre selon les enseignements de Saint Bernard.  Ce désir de Dieu, cette relation à Dieu dans la prière, est le cœur de notre vie, le cœur de notre prière, le cœur de notre vie fraternelle.  Lorsque la vie en communauté nous porte, lorsque la prière nous porte, peu importe le lieu à nous vivons, c’est partout le même désir de Dieu qui nous anime. 

Quand je consulte ton curriculum monastique, je constate que chaque étape de ton parcours a eu lieu lors d’une grande fête.  Je les cite dans l’ordre : Assomption, ND de Lourdes, Pentecôte, Dédicace de l’Église du Désert, et maintenant le Christ-Roi.  Lorsque nous avons discuté de cette célébration, tu me disais que l’Évangile de cette année cadrait bien avec ta vocation monastique.  C’est dans la mesure où nous reconnaissons en Jésus crucifié notre Seigneur, notre Roi, que lui-même, un jour, nous dira comme au Bon Larron : aujourd’hui tu seras avec moi au paradis.

C’est ce que je te souhaite, comme je le souhaite à chacun de nous.  Rendons grâces à Dieu avec toi pour ton engagement en notre communauté en ce jour de fête.

Père Bernard-Marie

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