Vingt-septième Dimanche du T.O.

Hab 1,2-3.2,2-4 ; 2Tm 1,6-8.13-14 ; Lc 17,5-10.
La foi
La foi est la garantie des biens que l’on espère,
la preuve des réalités qu’on ne voit pas. (Hb 11,1)
Cette phrase, extraite de l’épître aux Hébreux, pourrait nous servir de lien entre les trois textes que nous venons d’entendre. Si, à plusieurs reprises les disciples ont exprimé à Jésus la demande : « Seigneur, apprends-nous à prier », ce n’est que dans l’Évangile de ce jour qu’ils demandent un surplus de foi.
Qu’est-ce que la foi ? Pourquoi demander à Jésus un surplus de foi ?
Déjà le prophète Habacuc se plaignait de ne pas comprendre. La réussite humaine n’est que rarement liée à la piété des personnes. On a facilement tendance aussi à se demander pourquoi les impies réussissent et pourquoi les justes souffrent. C’est pourquoi Dieu répond au prophète :
Celui qui est insolent n’a pas l’âme droite, mais le juste vivra par sa fidélité.
Déjà dans la tradition de l’Ancien Testament on trouve des affirmations d’une récompense après la vie sur terre. Le juste, celui qui a l’âme droite, vivra pour toujours. Mais pour comprendre cela, il nous faut approfondir notre foi, elle sera mise à l’épreuve, elle aura besoin de soutiens.
C’est dans ce sens que nous avons entendu Saint Paul rappeler à Timothée que Dieu nous a donné un esprit de force, d’amour et de raison. C’est par cette force divine que nous acceptons d’endurer les souffrances, que nous n’avons pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur. Saint Paul va plus loin en se glorifiant lui-même des chaînes qu’il porte à cause de Jésus. Ce n’est pas tout, il dit à Timothée :
Règle ta doctrine sur l’enseignement solide que tu as reçu de moi,
dans la foi et dans l’amour que nous avons en Jésus Christ.
La foi et l’amour vont donc ensemble et nous aident à calquer notre vie sur les enseignements et les exemples que le Christ nous a laissés. Comme Timothée encore, nous sommes tous dépositaires de l’Évangile, tant pour en vivre nous-mêmes que pour en témoigner autour de nous. C’est dans l’Évangile, dans l’ensemble des Écritures, que nous trouverons comment vivre notre foi, comment la faire grandir, comment la faire fructifier.
La foi et l’amour que nous avons en Jésus-Christ nous donneront les moyens de vivre selon la grâce qui nous est propre. La grâce de Dieu, l’exemple de Jésus, la force de l’Esprit sont avec nous dans tout ce que Dieu Père nous demande de réaliser. Oui, nous sommes ce serviteur à qui Dieu demande de travailler à sa vigne, puis de le servir à table.
Trop heureux d’avoir un tel Maître, notre foi et notre amour nous invitent à ne pas compter notre temps. Fiers d’un tel Seigneur, nous n’attendons pas de reconnaissance pour tout ce que nous faisons pour Lui. Au service d’un tel Dieu, ce sera encore trop de déclarer : Nous sommes des serviteurs inutiles.
Et l’exclamation continue : Nous n’avons fait que notre devoir. Oui, nous ne sommes « que » des serviteurs. Mais nous savons par ailleurs que, lors du Jugement, Dieu récompensera ses serviteurs, selon l’expression dans cette autre parabole de Jésus :
Bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle en peu de chose,
je t’établirai sur beaucoup, entre dans la joie de ton Seigneur.(Mt 25,21.23)
Oui, serviteurs inutiles sur cette terre, essayant seulement de faire notre devoir. Mais nous croyons que nous serons récompensés par le Maître dans l’au-delà. Que la participation à cette Eucharistie, prémices du repas des noces éternelles, augmente notre foi. Jésus nous adresse à nous aussi cette autre parole :
Heureux les serviteurs que le Maître trouvera ainsi…
En vérité, je vous le dis, il se ceindra, les fera mettre à table
et, passant de l’un à l’autre, il les servira.(Lc 12,37)
Frère Bernard-Marie
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