Vingt-neuvième Dimanche du T.O.

Ex 17,8-13 ; 2Tm 3,14-17.4,1-2 ; Lc 18,1-8.
La prière et la foi
Jésus aujourd’hui nous invite à prier sans cesse et à ne pas nous décourager. La prière est un des sujets de prédilection de l’enseignement de Jésus mais également de l’apôtre Paul. Lui aussi, dans des textes célèbres, insiste sur l’importance de prier en tous temps et de toutes manières. Ainsi dans l’épître aux Éphésiens il affirme :
Récitez entre vous des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés ;
chantez et célébrez le Seigneur de tout votre cœur.
En tout temps et à tout propos, rendez grâces à Dieu le Père,
au nom de notre Seigneur Jésus Christ.(Eph 5,19-20)
Ailleurs Paul insiste sur la permanence de la joie, de la prière, de l’action de grâce :
Soyez toujours dans la joie, priez sans cesse,
rendez grâce en toute circonstance,
car c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus.(1Th 5,16-18)
La prière doit donc faire partie intégrante de notre vie, de jour comme de nuit, dans les moments de joie comme dans les moments de peine. La prière dont il est question dans ces passages ne concerne pas d’abord des demandes que nous ferions pour nous-mêmes et nos proches. Non, il s’agit de vivre en harmonie avec Dieu qui est tout proche de nous et qui conduit notre vie. Prier sans cesse, rendre grâce en toute chose, voilà l’attitude qui convient au chrétien.
Et Jésus, lors d’un autre enseignement sur la prière, insiste sur le fait qu’il ne faut pas parler parler …
Ne rabâchez pas comme les païens :
ils s’imaginent qu’en parlant beaucoup ils se feront mieux écouter. (Mt 6,7)
Il s’agit encore moins de se mettre en transe, ou de se taillader comme les prêtres de Baal dans la confrontation avec le prophète Élisée. Rappelons-nous cet épisode haut en couleurs décrit dans le premier Livre des Rois :
Alors à midi, Elie se moqua d’eux et dit : « Criez plus fort, c’est un dieu :
il a des préoccupations, il a dû s’absenter, il est en voyage ;
peut-être qu’il dort et il faut qu’il se réveille. »
Ils crièrent plus fort et, selon leur coutume se tailladèrent à coups d’épées et de lances, jusqu’à être tout ruisselants de sang.
Et quand midi fut passé, ils vaticinèrent jusqu’à l’heure de l’offrande…
(1R 18,27-29)
Jésus répond :
N’allez pas faire comme eux ; car votre Père sait bien ce qu’il vous faut, avant que vous le lui demandiez.(Mt 6, 8)
Voilà bien la réponse : il ne s’agit pas de faire des prières de demandes : Jésus nous invite, comme la veuve de la parabole, à demander à Dieu de faire justice ! Dieu sait ce dont nous avons besoin, bien avant que nous ne le lui demandions. Mais positionnons-nous de la bonne manière face à notre Dieu, créateur et Père. Nous ne sommes « que » ses créatures, mais créatures intelligentes, dont la qualité principale est de reconnaître que nous devons tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons, de la bonté et de la bienveillance divines.
C’est dans cet esprit-là que notre prière quotidienne est une présence à notre Dieu, une action de grâces pour les dons reçus, une reconnaissance que nous sommes créatures aimantes et infiniment aimées de Dieu. Présence à Dieu, écoute attentive de sa Parole, désir de Lui obéir, sont des éléments de notre relation à Dieu. Et la prière, temps privilégié que nous donnons au Seigneur, découle de cette attitude profonde de l’homme face à son Créateur.
C’est cette attitude filiale qui peut faire défaut dans notre monde, dans nos vies. C’est ce manque dont parlait Jésus dans la dernière phrase de l’Évangile de ce matin :
Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ?
Que la participation à l’Eucharistie de ce jour ravive notre foi et augmente notre joie de servir Dieu chaque jour. Nous sommes sûrs qu’Il nous fera justice, si nous restons à Son écoute.
Frère Bernard-Marie
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