Troisième Dimanche de l’Avent (A)

L’attente du Messie.

Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?
Telle est la question que le Baptiste dans sa prison fait poser à Jésus.  Les deux hommes se connaissaient depuis leur plus tendre enfance et savaient l’un et l’autre qu’ils étaient nés de la volonté de Dieu.  On pourrait dire nés par la grâce de Dieu pour une mission très particulière.  Tous deux avaient été annoncés par l’ange du Seigneur. 

À Zacharie il fut dit : ta femme enfantera un fils dans sa vieillesse. (cf Lc 1,7-13)
À Marie il fut dit : tu enfanteras un fils, il sera appelé prophète du Très-Haut. (Lc 1,31-33)

Les deux enfants furent initiés à leur vocation propre, annoncée dès avant leur naissance, confirmée tout au long de leur enfance, avant de prendre leur réelle ampleur à l’âge adulte.  Tous deux furent conduits par l’Esprit du Seigneur pour réaliser l’œuvre pour laquelle ils étaient nés. 

Jean, tel les prophètes Élie et Élisée, s’en alla vivre au désert et se nourrit de sauterelles et de miel sauvage.  L’austérité de sa vie interpelle les populations de Jérusalem et de toute la Judée.  Ils accourent et se font baptiser en reconnaissant leurs péchés.  Ils cherchent à savoir : es-tu le Messie que nous attendons ?  es-tu le Prophète que Moïse nous a promis ?  Il refusa ces titres en répondant :
Celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, …
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.  (Mt 3,11)

Et, comme nous le rappelle Saint Jean, lorsque Jésus vint à lui pour se faire baptiser, le Baptiste dit à ceux qui l’écoutaient :
Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. (Jn 1,29)

Jean annonce le jugement par ces mots :
Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas.  (Mt 3,12)

On peut comprendre alors l’interrogation du Précurseur.  Jésus le rappelle lui-même, Il n’agit pas selon les schémas du prophète de malheur :
Jean est venu, il ne mange ni ne boit, et l’on dit : Il a perdu la tête.
Le Fils de l’homme est venu, il mange, il boit, et l’on dit : Voilà un glouton et un ivrogne,
un ami des collecteurs d’impôts et des pécheurs !  (Mt 11,18-19)

Jésus inaugure son œuvre tout autrement que ce que ses contemporains attendaient.  Non pas en critiquant la bien-pensance ou en vivant comme les plus austères des prophètes des temps passés.  Tous les prophètes avaient annoncé la venue du Messie, et tous estimaient qu’il serait plus grand qu’eux dans sa manière d’annoncer les temps nouveaux.  Et voilà que Jésus s’insère parfaitement dans la société de son temps et vit avec ses contemporains. 

Mais que dit Jésus aux envoyés du Baptiste ?
Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés,
les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres.

Nous retrouvons ici en quelque sorte la vie paradisiaque, un monde où le bien est fait, où la vie est restaurée, où le péché et la maladie n’existent plus.  Et le Règne de Dieu est advenu !  La paix, la joie, la prospérité autour de Jésus, le Fils de Dieu !  Comme dans le premier jardin, Dieu, en son Fils, se promène avec les hommes à la brise du soir (Gn 3,8). 

Jésus lui-même espérait que le Peuple recevrait son message.  C’est pourquoi, lors de son discours inaugural que Saint Matthieu place sur la montagne au bord du Lac de Galilée, Jésus proclame solennellement :
Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux.
Heureux les doux : ils auront la terre en partage.
Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu. (Mt 5,3…11)

L’attente du Messie avait été préparée par les prophètes, mais le peuple ne le reconnut pas.  La Bonne Nouvelle que Jésus venait proclamer, avait également été annoncée par les prophètes, mais elle ne fut pas reçue par ses contemporains.  Nous attendons maintenant la fin des temps, où Dieu remettra tout en ordre et où nous vivrons dans la paix, dans la concorde, dans l’amour de Dieu et de tous ceux que nous avons connus. 

Préparons-nous à la venue définitive de Jésus Sauveur et à notre entrée avec Lui dans le Royaume des Cieux.  Voilà notre attente d’aujourd’hui et de chaque jour, jusqu’à ce que Jésus vienne pour déchirer les cieux et nous introduire auprès de Lui pour toujours. 

Père Bernard-Marie

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