Septième Dimanche du Temps Ordinaire

L’homme psychique, l’homme spirituel.

L’extrait de la première épître aux Corinthiens que nous venons d’entendre est aussi brève que dense.  Il nous dit :
Pétri d’argile, le premier homme vient de la terre ;
le deuxième homme, lui, vient du ciel.

Le premier homme, évidemment, c’est Adam, selon ce que nous rapporte la Genèse dans les récits de la création.  Le deuxième homme, c’est le Christ.  Dans cet extrait de son épître, Paul joue l’opposition entre l’Adam pétri de la glaise du sol et le Nouvel Adam, le Fils de Dieu fait homme.  C’est ce qu’il écrivait dans le verset précédent, que nous avons entendu en premier :
Le premier homme, Adam, devint un être vivant ;
le dernier Adam – le Christ – est devenu l’être spirituel qui donne la vie.

Saint Paul nous rappelle notre condition d’homme tiré de la terre, de l’argile, comme Adam, notre père à tous, notre ancêtre commun. Nous ne sommes pas des dieux, ni des sur-hommes.  Faible et pécheur, telle est notre état dès notre naissance. 

L’être de chair que nous sommes, chacun de nous, n’est pas en mesure de faire le bien, parce que le péché a pris le pouvoir.  Dieu a donné la Loi à Moïse pour que nous la pratiquions.  Mais plus il y a de lois, plus il y a de transgressions.  

C’est ce que Saint Paul rappelle dans l’épître aux Romains : 
Je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans l’être de chair que je suis. En effet, ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir.
Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas.  (Rm 7,18-19)

La suite de l’extrait de l’épître aux Corinthiens que nous avons entendu, nous permet de comprendre pourquoi nous sommes tellement liés à notre état de pécheur.  Paul en effet affirme :
Ce qui vient d’abord, c’est le physique ; ensuite seulement vient le spirituel.

Le physique nous vient du premier Adam, le spirituel nous vient du dernier Adam, du Christ, le Fils de Dieu.  C’est pour cela que le Christ est venu dans notre chair, pour faire d’un corps psychique un corps spirituel.  Mais cette transformation se fait par la grâce, qui nous est donnée dans les sacrements, le premier d’entre eux étant le baptême. 

C’est en effet par le baptême que le croyant est incorporé au Corps du Christ, devenant participant de la vie divine du Christ.  C’est par le baptême, par le don du Saint Esprit, que nous devenons un être spirituel. 

C’est grâce à l’aide de l’Esprit en nous que nous sommes en mesure de pratiquer ce que Jésus nous enseigne dans l’Évangile de ce matin.  D’une part, Jésus rappelle combien :
Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment…
Même les pécheurs prêtent aux pécheurs.

Mais Jésus, avec l’aide de l’Esprit Saint qui est en nous, demande que nous agissions comme des fils de la lumière, comme des hommes spirituels :
aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour.
Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut,
car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.

Et Jésus conclut :
Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.

En cette eucharistie, demandons à Jésus de nous venir en aide, afin que nous ne soyons plus ballotés par nos désirs terrestres et aspirions à la vie divine.  C’est ce que Saint Paul nous dit en conclusion de la péricope que nous avons entendue :
de même que nous aurons été à l’image de celui qui est fait d’argile,
de même nous serons à l’image de celui qui vient du ciel.

Que la participation à cette Eucharistie fasse de nous des témoins du Père qui est miséricordieux et du Fils qui veut faire de nous des fils adoptifs par le don de l’Esprit Saint. 

Frère Bernard-Marie

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