Quatrième Dimanche de l’Avent, C

Les Annonciations dans les Évangiles.

Lorsque le prêtre Zacharie reçut l’Annonce de la naissance d’un fils, Jean, il n’en crut pas ses oreilles.  Tellement habitué à pratiquer la Loi et les préceptes à lettre, tellement habitué à appliquer les rites de son service du Temple de la manière la plus stricte… 
Zacharie a été surpris par l’apparition de l’Ange dans le Sanctuaire.  Mais il n’a pas compris que Dieu venait à lui… il n’a pas réalisé combien le message qui lui était adressé était la suite logique de toute l’Histoire Sainte d’Israël.  Combien de femmes stériles, veuves ou non, à qui Dieu accorda par pure grâce une descendance ?  Pourquoi lui qui connaissait la Parole de Dieu par cœur, n’a pas sauté de joie devant un si grand mystère ? 
Il pose à l’ange la question : comment cela se fera, puisque ma femme et moi nous sommes vieux… 
Et Dieu se mit en colère : il rendit Zacharie sourd et muet jusqu’à la naissance de Jean. 
Lorsque Marie, la jeune fille accordée en mariage à Joseph, reçut l’Annonce de la naissance d’un fils, elle fut toute bouleversée.  Elle écouta le message de l’ange et fit une objection « technique » : je ne connais pas d’homme, puisqu’elle n’était pas encore mariée… Marie ne pouvait se référer à un miracle semblable dans la Bible…
Mais elle crut à la parole de l’ange.
Lorsque Joseph eut connaissance de la conception de Marie, sa fiancée, il décida de la répudier en secret, pour que l’œuvre de Dieu puisse s’accomplir dans toute sa force.  Il reçut l’Annonce que Dieu avait besoin de lui comme père de l’enfant à naître.  Il ne comprit pas ce qui lui arrivait, mais il crut à la parole.  Il retrouva avec une immense joie Marie et prépara son cœur à recevoir à la fois son épouse et l’enfant qu’elle portait. 
Marie crut à la parole de l’ange, et se mit rapidement en route pour aller chez sa cousine Élisabeth et l’aider jusqu’à la naissance de Jean.  Lorsque les deux femmes enceintes se rencontrent, ce sont les enfants qu’elles portent qui se reconnaissent !  L’enfant tressaillit en Élisabeth, et elle fut remplie de l’Esprit Saint, nous dit l’évangile de ce jour.  Marie avait reçu l’Esprit au moment de la conception en elle de Jésus, Élisabeth reçut l’Esprit par la grâce de Marie et de l’Enfant que celle-ci portait.  Mystère divin que Jean dans le sein de sa mère reçoit l’Esprit qui fera de lui le Précurseur, celui qui devait annoncer la venue du Sauveur, le Christ.
Élisabeth, sous l’action de l’Esprit Saint, dit alors à Marie :
Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni…
Lorsque Dieu fait irruption dans la vie de quelqu’un, il est parfois difficile de savoir comment répondre.  Élisabeth était témoin de la réaction de son époux Zacharie, elle est maintenant témoin de l’accueil de Marie au message de l’Ange, elle est également témoin de la manière avec laquelle l’enfant qu’elle porte reconnaît l’Enfant que porte Marie.  Devant tant de disponibilité des uns et des autres, Dieu peut faire des merveilles.  Et c’est bien ainsi que, sous l’action de l’Esprit Saint, Élisabeth félicite Marie en disant :
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur.
Toutes ces Annonciations sont le grand prélude à la naissance de Jésus que nous célébrerons dans deux jours.  Ouvrons nos cœurs à la nouveauté de l’irruption de Dieu dans la vie des acteurs de l’Histoire de Jésus.  Mais ouvrons surtout nos cœurs à l’action de Dieu en nous.  Dieu n’a pas fini d’intervenir, Il demande seulement des cœurs libres, disponibles, et attentifs à sa Parole. 
Faisons nôtre la prière d’ouverture de cette eucharistie :
Que ta grâce se répande dans nos cœurs : par le message de l’ange tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils bien-aimé,
conduis-nous par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. 
Demandons à Jésus de nous aider à préparer dans notre cœur une petite place pour Lui.  Si la mangeoire de Bethlehem n’était pas très confortable, que nous ouvrions tout grand notre cœur pour lui donner toute la place et Le suivre tout au long de notre vie. 

Frère Bernard-Marie

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