Mardi 1er octobre – P. Abbé part au petit matin récupérer à Bonneval F. Jean et … son équivalent de poids en chocolat pour notre magasin. Les deux douceurs vont bien ensemble. En début d’après-midi F. Vincent nous quitte aussi, pour trois jours d’hospitalisation à St Philibert. Le soir, Dom Marc-André nous parle tout à loisir du Chapitre Général, dont nous lisons au réfectoire les principaux documents.
Vendredi 4 octobre – Les mauvaises surprises s’immiscent souvent dans les bonnes; alors que nous voyons rentrer F. Vincent après moins de trois jours d’hospitalisation, nous apprenons qu’une mauvaise chute a déboîté la hanche de F. Simon, opérée voici un mois. Et lui qui se voyait déjà rentré à la maison !
Samedi 5 octobre – Dom Germain de Koutaba met à profit la fin du Chapitre Général pour venir passer un week-end dans son ancienne maison d’études (1985-1990). Il présidera demain la grand-messe avec une assurance et une perfection musicale que nombre d’entre nous lui envieraient.
Dimanche 6 octobre – P. Abbé entraîne Dom Marc-André, ancien aumônier de Belval, au jubilé de Sœur Jeanne, dont nous pouvons voir la ferme natale au pied du Mont. Demain lundi, de suite après le repas de midi il l’entraînera, hélas, beaucoup plus loin, jusqu’à Orly, où 48 heures ou presque l’attendent dans les airs et les salles d’attente avant qu’il ne puisse retrouver ses frères de Maromby après bientôt deux mois d’absence.
Mardi 8 octobre – F. Paul est à Altbronn pour la brève mais d’autant plus intense session semestrielle des chantres. Quant à notre Père Maître, F. Jean-Paul, il gagnera demain Belval pour une semaine de retraite que nous lui souhaitons un peu plus relaxe.
Vendredi 11 octobre – F. Simon nous est enfin revenu après cinq semaines d’hospitalisation. C’est vous dire sa joie et aussi la nôtre. Joie, hélas, de courte durée puisque dès le lendemain soir une nouvelle chute malencontreuse lui redéboîtait la hanche opérée et le renvoyait d’urgence à l’hôpital St Vincent (Lille) pour y être réopéré.
Mardi 15 octobre – P. Abbé monte à Paris participer à la Conférence Monastique de France. Au retour il manque son train de 17 h. 30, ce qui ne l’empêchera pas de nous livrer ultérieurement quelques échos de la Conférence : ainsi la fermeture de la Chartreuse de Sélignac; mais aussi, avec la fin de l’enseignement de Dom Philippe Rouillard à Saint Anselme, la fin de toute présence française dans le corps professoral.
Vendredi 18 octobre – Père Abbé faisant partie du conseil d’administration de la Fondation des Monastères, qui tient demain ses assises à Échourgnac, le voilà donc à nouveau sur les routes pour nous revenir samedi dans la nuit. Durant son absence, nous avons la bonne chance d’avoir dans nos murs, comme prédicateur de retraite à l’hôtellerie, le Père Conrad de Meester, qui accepte de nous consacrer une longue causerie fort impressionnante sur la Bienheureuse Élisabeth de la Trinité, qu’il connaît d’autant mieux qu’il vient d’en éditer les œuvres complètes. F. Bernard-Marie a reçu, de son côté, une délégation de fromagers d’Afrique Noire francophone et de Madagascar, envoyés par une O.N.G. qui se consacre au développement de l’industrie laitière dans les anciens territoires français ; notre modeste exploitation était davantage à leur mesure que les géantes usines voisines.
Samedi 19 octobre – Dans le cadre de la formation permanente et les cours de l’I.F.A.C. (Institut de Formation d’Animateurs de Catéchèse) ne nous donnant plus satisfaction, nous inaugurons une nouvelle et audacieuse formule : à partir de l’œuvre de J.R.R. Tolkien (1892-1973) pour lancer des groupes de réflexion et de recherches. Selon l’adage bien connu : tout nouveau tout beau; aussi est-ce à un auditoire fourni et chaleureux que F. Daniel présenta avec brio l’œuvre essentielle de l’auteur : Le Seigneur des anneaux, dont le visionnement prendra deux dimanches consécutifs. En dépit d’une violence peut-être abusive, le film donne un très riche aperçu du message de Tolkien, catholique anglais fervent dont l’œuvre peut être envisagée comme une réécriture du salut sous un mode ludique et mythique; une réinjection de la sève chrétienne dans le domaine où on l’y attendait le moins et qui laisse bien augurer de l’action que Dieu poursuit dans le monde puisque Tolkien serait, assure-t-on, le plus gros tirage de son siècle après la Bible… Bref, affaire à suivre.
Jeudi 24 octobre – En début de soirée P. Abbé gagne, à pied pour une fois, l’ermitage que nous avons en clôture pour une retraite salutaire d’une semaine qu’il n’interrompra que pour partager l’eucharistie et le repas de midi du dimanche.
Dimanche 27 octobre – Les moines du Mont des Cats sont un genre de moines-albatros qui font des tempêtes sinon leur pain bénit, du moins leur pain quotidien. Celle essuyée aujourd’hui fut particulièrement admirable : dans la belle allée de la grotte si soigneusement ratissée par F. Sébastien, une branche de châtaignier grosse à elle seule comme un arbre a été littéralement emportée, tandis qu’une autre, dans sa chute, venait obstruer le chemin. Le pire est que nous n’avons plus F. Simon pour grimper dans les arbres et réparer les dégâts; il est grand temps qu’il nous revienne d’hôpital; mais hélas, ainsi qu’il le dit avec philosophie, ce ne sera plus que pour éplucher les légumes.
Lundi 28 octobre – Sœur Élisabeth Adam, religieuse de la Providence de Portieux à Contrexéville et enseignante biblique, commence une session de quatre jours sur les deux premiers livres du psautier; elle est particulièrement agréable à suivre, autant en raison du sujet que pour la manière de le traiter.
Mercredi 30 octobre – F. Simon nous fait la bonne surprise de nous rentrer ce midi, la jambe entièrement prise dans une attelle qui l’oblige à marcher à tout petits pas; oh! ne craignez pas pour le moral, il est prêt à tout plutôt qu’à retourner à l’hôpital…
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Au réfectoire nous nous régalons, en dépit du jeûne d’Ordre, d’une biographie du Père Francis MAHIEU (fondateur de Kurisumala en Inde), écrite avec beaucoup de talent par une nièce Marthe MAHIEU-DEPRAETER (Cahiers Scourmontois 2001).