Avril

Jeudi 2 : Frère Paul est transféré  de l’hôpital de Bailleul à l’Ephad de Steenvoorde. Ce ne sera pas un long voyage à faire pour lui rendre visite après le confinement.

Confinement oblige et effectif réduit, nous avons célébré les fêtes pascales en toute simplicité.  Dimanche des Rameaux, procession simplifiée à partir de la salle du chapitre. Célébration du Jeudi Saint, sans lavement des pieds – évidemment –, ni de procession au reposoir. Quant à la célébration de la Passion, du  Vendredi Saint, une 11ième intention à la grande Prière Universelle a été ajoutée pour les victimes de l’épidémie. Par contre, comme le temps s’y prêtait, nous avons maintenu le feu nouveau  de la Vigile Pascale dehors.  « Christ est ressuscité des morts ! Par sa mort il a vaincu la mort ! A ceux qui sont dans les tombeaux il a donné la vie ! » avons-nous chanté le Jour de Pâques.

Dimanche 19 : Pour nous familiariser encore plus avec la vie du Père Ceyrac dont nous lisons la biographie, nous regardons  « Père Ceyrac, Father India » documentaire qui lui a été consacré en 2006.

Lundi 20 : Après un mois d’arrêt dû à l’épidémie du coronavirus, la fromagerie reprend un peu sa production à raison de 2 jours de fabrication par semaine pour les 2 prochaines semaines, avant de reprendre son rythme normal dès que possible.

Le chantier de l’hôtellerie reprend lentement, à raison d’une entreprise à la fois. En ce moment c’est le plombier qui est à l’oeuvre. 

Vendredi 24 : Fête de Père Abbé : Soirée récréative autour de notre Père Abbé. Confinement oblige, le jeu consistait à reconnaître des photos prises par Père Daniel en communauté.  Avons-nous le sens de l’observation? Dans un second temps, avec des photos rassemblées par Frère Bernard-Marie, Père Abbé devait reconnaître des lieux qu’il a fréquentés dans sa longue vie de pèlerin à travers le monde.

Samedi 25 : Après l’Eucharistie de la Saint Marc, nous ne nous donnons pas… une raclée – ce qui ne serait pas vraiment charitable évidemment – mais partageons… une raclette – ce qui est tout de même plus fraternel. L’après-midi, nous nous aérons l’esprit en regardant  « Le Passe-Muraille » ou comment Emile Dutilleul, comptable dans une compagnie d’assurances, perd les médicaments qu’il prend depuis des années sans vraiment savoir pourquoi, et se découvre capable… de traverser les murs. 

Dimanche 26 : Un peu plus de six mois après l’incendie de Notre-Dame de Paris, France 4 rediffusait un documentaire exceptionnel, fruit de trois ans et demi de travail. « Notre-Dame de Paris, l’épreuve des siècles » revient sur la construction et l’histoire de ce monument. Mélange entre fiction et réalité, images réelles et animées, passé et présent. Dans un docu-fiction passionnant, la cathédrale de Paris se raconte, à la première personne.

Lecture au réfectoire : Pierre Ceyrac, ou la grâce d’aimer. Il révélait Jésus par sa personne : tel est le sentiment de ceux qui ont eu la chance d’approcher un jour Pierre Ceyrac (1914-2012), considéré aujourd’hui par beaucoup comme un saint. Né dans une grande famille de notables de Corrèze, entré à dix-sept ans au noviciat des Jésuites, il était parti à vingt-trois ans pour l’Inde qui l’attirait depuis toujours. C’est dans ce pays tant aimé qu’il devait mourir presque centenaire, après des décennies consacrées à vivre avec et pour les plus pauvres. Entre-temps, il avait fait une parenthèse de treize années dans les camps de Thaïlande, au secours des réfugiés cambodgiens fuyant le génocide.
De cette vie entièrement offerte, Anne-Sophie Constant nous livre l’essentiel en allant chercher, au-delà d’une action humanitaire en elle-même remarquable, la « grâce d’aimer » qui a toujours habité cet homme humble et ouvert à tous. Ainsi nous est-il permis de pénétrer la spiritualité incarnée que Pierre Ceyrac résumait d’une phrase qui exprime la radicalité de son engagement : « Tout ce qui n’est pas donné est perdu. »

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