Deuxième Dimanche du Temps Ordinaire

Jésus l’Envoyé de Dieu

Dimanche dernier nous célébrions la fête de l’Épiphanie et, lundi, la fête du Baptême de Jésus par Saint Jean Baptiste dans le Jourdain.  En ce second dimanche de l’année liturgique, l’Église nous rappelle encore le baptême de Jésus, mais surtout le message de Jean le Précurseur concernant Jésus.
D’après Saint Luc Jean et Jésus se connaissaient, puisqu’ils avaient des liens de parenté.  Mais ils ne connaissaient pas la mission à laquelle Dieu les appelait l’un et l’autre.  C’est le Baptiste qui, le premier, s’en va vivre au désert pour préparer la route au Seigneur.  Il se nourrit de sauterelles et de miel sauvage, nous rapporte Saint Matthieu (3,4).  La renommée de Jean se répand rapidement et les foules accourent auprès de lui pour se faire baptiser dans le Jourdain en se reconnaissant pécheur.
Jésus se décide alors à rejoindre Jean en vue de se lancer dans la mission pour laquelle Il s’est fait homme.  Jean est surpris de voir arriver son cousin Jésus… Il sait confusément qui Jésus est, mais il n’a pas encore reçu la réponse que l’Esprit lui a promise, comme il le précise lui-même :
Celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit :
“Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer,
celui-là baptise dans l’Esprit Saint.”
Jésus lui-même a été poussé par l’Esprit pour se rendre auprès de Jean et quitter son métier et la maison familiale.  Il ne sait pas non plus quelle est sa véritable vocation, quelle est la volonté de son Père le concernant.  Il cherche sa vocation.
L’évangéliste Saint Jean, qui fut témoin oculaire de la rencontre entre Jésus et le Baptiste, est aussi celui qui est le plus discret sur la théophanie.  Dans la péricope que nous venons d’entendre, l’évangéliste fait dire au Baptiste :
J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui.
Le ciel ne s’entrouvre pas, il n’y a pas la voix du Père qui retentit… Chacun des évangélistes essaie de décrire l’événement avec des images empruntées à la tradition biblique.  Mais l’événement dont ils sont témoin dépasse, et de loin, ce que l’on peut en écrire.  À une autre occasion, Jésus nous donne la façon de voir et de comprendre les événements correctement.  Lorsque les chefs du peuple demandent à Jésus
« Par quelle autorité fais-tu cela ? »
Jésus leur pose cette autre question : « Le baptême de Jean d’où venait-il ? »
Ils répondent à Jésus : « Nous ne savons pas ! »
Alors Jésus leur dit : « Moi, je ne vous dis pas non plus par quelle autorité je fais cela. »  (cf Mc 11,28-33)
Jésus n’a pas besoin de justifier ou de se justifier.  Les foules qui avaient reconnu en Jean un prophète, reconnaissaient en Jésus l’envoyé de Dieu.  Puisque les chefs du peuple ne reconnaissent pas Jean, Jésus estime que ce serait perdre son temps que d’essayer de les convaincre de sa propre origine.
Dans l’évangile de ce matin, Jean affirme :
Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu.
Jean, le plus grand et le dernier des prophètes, a vu, avec les yeux de la foi, l’Esprit descendre sur Jésus et reposer sur lui.  Jean a témoigné de sa vision, et il a accepté que quelques-uns de ses disciples le quittent pour suivre Jésus.  Parmi eux, le disciple que Jésus aimait, l’évangéliste Saint Jean, qui fut le témoin oculaire de cet événement.
Aujourd’hui nous entrons dans le cycle des Dimanches du Temps Ordinaire.  Chaque année nous revivons les événements de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus à travers l’un des évangélistes.  C’est pour nous, chaque année, l’occasion de raviver notre foi en Jésus le Fils de Dieu, qui s’est fait fils de Marie pour nous délivrer du péché et nous ramener dans l’intimité de Dieu son Père.
Nous avons besoin de raviver notre foi qui risquerait de s’affadir.  Tous les actes de la religion, la participation aux sacrements, la prière, la lecture spirituelle, sont les aliments qui nourrissent notre foi.  Cela ne nous permettra pas de voir l’Esprit Saint descendre sur telle ou telle personne, à l’image de Jean Baptiste.  Mais nous aurons la sensibilité aiguisée pour reconnaître la Présence Réelle dans le Tabernacle, ou la présence de Dieu dans le cœur de cette personne que nous aimons rencontrer…
Nous pouvons nous appliquer, à nous tous ici rassemblés, les paroles de Saint Paul entendues en deuxième lecture :
Avec tous ceux qui, en tout lieu,
invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ,
À tous, la grâce et la paix,
de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ.
Amen.

Frère Bernard-Marie

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