Deuxième Dimanche de l’Avent

Préparez le chemin du Seigneur.

Les premiers versets de l’Évangile selon Saint Marc que nous venons d’entendre nous présentent immédiatement Jean le Baptiste à l’œuvre au bord du Jourdain.  Pas d’Annonciation ni d’Évangile de l’Enfance comme chez Matthieu et Luc, ni de grande ouverture Au commencement était le Verbe, comme chez Saint Jean.
Jean proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés.
Toute la Judée, tout Jérusalem, venait à lui.
Tous se faisaient baptiser …

Qu’est-ce qui fait accourir les foules auprès de Jean, alors qu’il vit pauvrement, comme les prophètes anciens Élie et Élisée, vivant dans le désert et se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage ?  Le monde Juif à ce moment connaît un renouveau spirituel assez important.  Plusieurs courants spirituels jaillissent à cette époque : le Messie que le prophète Isaïe promettait pour « bientôt » est attendu avec une certaine impatience par nombre d’entre eux.  Les uns attendent le libérateur du joug des romains envahisseurs, d’autres espèrent que le Messie restaurera le Temple et les rites anciens.  Les Esséniens quant à eux n’attendent plus et se sont séparés pour vivre leur religion à l’écart de tous ceux qui promettent qu’il est là.
C’est dans cette effervescente attente du Sauveur que Jean prêche dans le désert et que « tous » viennent à lui, certains se demandant même s’il ne serait pas, lui, ce Messie attendu (Lc 3,15).  C’est à cette même époque que se situe la grande période des auteurs du Talmud Juif, tels que Hillel, les deux Gamaliel et quelques autres.  C’est aux pieds de Gamaliel le Jeune que Saul s’instruisit de la tradition Juive (Ac 22,3).
Mais la suite de la vie de Jésus montre que la soif spirituelle n’était qu’un feu de paille.  Les soucis du quotidien, les questions-pièges et autres critiques des chefs religieux eurent vite fait de faire changer d’avis le peuple.  Au point que « tous les juifs » furent unanimes à demander la condamnation à mort de Jésus, Celui en qui ils avaient un temps pensé voir le Messie annoncé par le Baptiste (Mt 15,11-14).
Tout au long de l’Histoire de l’Église, nous voyons de même le développement, l’apogée et le déclin de mouvements spirituels cherchant à retrouver la ferveur des premiers temps de l’Église telle qu’elle apparaît dans les Actes des Apôtres.  Sans faire œuvre d’historien, rappelons-nous la seconde moitié du XXème siècle.  Le Bon Pape Jean convoqua le Concile Vatican II qui fut un nouveau printemps dans l’Église.  Les églises étaient pleines et la ferveur religieuse palpable.  Mais aujourd’hui ?
Les pasteurs de l’Église se posent nombre de questions et cherchent comment faire revivre la religiosité d’antan.  On parle de la Nouvelle Évangélisation et des projets pour inciter les jeunes et moins jeunes à revenir à l’Église et à célébrer leur foi.
En ce temps de l’Avent, alors que nous célébrons la venue du Christ à la fin des temps et la venue prochaine de l’enfant Jésus dans la crèche de Bethlehem…
Demandons au Seigneur de renouveler pour notre temps la grâce de la ferveur religieuse et spirituelle.  Que les chrétiens se sentent concernés par la présence de Dieu dans leur vie et dans la vie de leurs proches.
Le Seigneur est proche, comme nous le chantons sur tous les modes en ce temps de l’Avent.  Oui, Il est proche, il est dans notre cœur, mais nous ne nous en rendons pas compte.  Ouvrons nos cœurs, écoutons Dieu nous parler par la bouche de nos amis, de nos frères.  Acceptons de nous remettre en cause, allons vers les Jean Baptiste en posant la question : Que devons-nous faire ? (Lc 3,10.12.14)
Écoutons la Voix de Dieu qui parle, mais nous l’entendons tellement difficilement.  Demandons à Dieu de se faire entendre par tous les chrétiens de bonne volonté, afin de transformer le monde en un monde de paix et de ferveur religieuse.
En ce temps de l’Avent, que la participation à l’Eucharistie nous nourrisse et nous aide à nous préparer à la venue de notre Seigneur Jésus-Christ.  Qu’Il transfigure nos vies pour que nous devenions de vrais témoins de la Bonne Nouvelle.

Frère Bernard-Marie

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