Vingt-sixième Dimanche du T.O.

L’Esprit nous conduit sur notre route d’homme.

Tout au long de l’Histoire Sainte, Dieu intervint en donnant son Esprit à ses serviteurs.  Moïse reçut la plénitude des dons de l’Esprit pour guider le Peuple vers la Terre Promise.  Il reçut l’Esprit dès la rencontre avec le Seigneur dans le Buisson Ardent, tout au début du Livre de l’Exode (Ex 3,10-20).  Étant donné que le peuple était nombreux, nous avons entendu dans la première lecture comment l’esprit qui reposait sur Moïse fut donné aux 70 anciens, mais cela ne dura pas, nous dit encore le Livre des Nombres. 

Après Moïse, après Josué, Dieu envoya des juges, puis des prophètes, pour guider le Peuple et approfondir la relation initiée au Buisson ardent.  Mais le Peuple qui était « dans le monde » ou « du monde », eut bien du mal à vivre des enseignements et des Lois que le Seigneur leur donnait. 

Il est tellement plus facile d’aimer ceux qui nous aiment et de négliger ceux qui nous doivent.  C’est ce que Saint Jacques rappelle dans la seconde lecture.  Les riches, selon lui, font bombance aux dépens des pauvres, et négligent d’honorer envers eux leurs engagements.  Dieu ne laissera pas impuni…  Tout au long de sa lettre, Jacques insiste sur le respect des personnes et le rappel qu’il ne faut pas juger selon les apparences, selon de faux critères.  Ainsi avons-nous entendu il y a quelques semaines la critique de Jacques :
Imaginons que, dans votre assemblée, arrivent en même temps un homme au vêtement rutilant, portant une bague en or, et un pauvre au vêtement sale. (Jc 2,2)

Notre Père Saint Benoît nous rappelle la même chose dans sa Règle, lorsqu’il affirme avec quelque ironie :
C’est surtout en recevant des pauvres et des pèlerins qu’on montrera un soin particulier, car, en eux plus qu’en d’autres, c’est le Christ qu’on reçoit.  Pour les riches, en effet, la peur qu’ils inspirent porte d’elle-même à les honorer.  (RB 53,15)


Si l’Église nous propose une lecture continue de l’Évangile de Marc en cette année B, seuls les premiers versets font le lien avec le texte du Livre des Nombres que nous avons entendu en première lecture.  Les versets suivants cadrent bien avec ce petit texte de la Règle de Saint Benoît, lorsque Jésus invite ses disciples à donner
ne fût-ce qu’un verre d’eau à l’un de ces petits parce qu’il est mon disciple :
amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense. (Mc 9,41 – autre traduction)

Jésus ensuite nous invite à couper tout ce qui peut nous nuire.  S’il utilise les images des amputations, il ne faut pas les prendre cela à la lettre, mais de manière imagée.  Pour décrire une amitié forte entre deux personnes, ne parle-t-on pas de « fusion », ou ne dit-on pas qu’ils sont « un cœur et une âme », ou que telle personne est comme « un autre moi-même » ? 

Nous pouvons imaginer d’autres « passions » qui prennent trop d’ampleur dans nos vies.  Combien de servitudes, d’asservissements, d’esclavages, que ce soit dans la lecture, le jeu, la boisson… qui nous détournent de Dieu.  Saint Paul aussi affirme :
Au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu.
Mais, dans les membres de mon corps, je découvre une autre loi,
qui combat contre la loi que suit ma raison.  (Rm 7,22-23)

Comment faire pour avancer ?  Parfois il faut agir avec force, pour vaincre nos penchants vers le mal et nous tourner résolument vers le Bien.  Seul nous ne pouvons pas y arriver.  Mais l’Esprit Saint que nous avons reçu à notre baptême, nous éclaire sur ce qu’il y a lieu de faire.  Il nous indiquera également comment vivre selon la Loi de Dieu, et comment couper, arracher, ce qui nous éloigne de son Amour.

En cette eucharistie, demandons à Jésus de venir à notre aide et de nous éclairer sur ce qui est bon pour nous et ce qu’Il souhaite que nous retranchions de nos comportements, de nos relations.  Nous avancerons alors plus joyeusement et plus librement sur notre chemin terrestre pour participer un jour au festin dans son Royaume.  C’est ce que nous avons demandé à Dieu dans la prière d’ouverture de cette célébration :
Sans te lasser, accorde-nous ta grâce :
En nous hâtant vers les bien que tu promets ; 
nous parviendrons au bonheur du ciel.
Amen.

Père Bernard-Marie

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