Dimanche Octave de Pâques

Il y a beaucoup d’autres signes…

Dans son Évangile, Saint Jean a deux épilogues qui se répètent :
Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits
en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
On ne peut en effet pas tout rapporter dans un livre, même pas concernant les faits et gestes de Jésus.  Mais, ajoute Saint Jean,
ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
Lorsque les évangiles furent écrits une cinquantaine d’années après la mort de Jésus, le but premier des auteurs était de proclamer la résurrection du Christ.  Par sa mort Jésus a vaincu la mort et rouvert la porte de la Vie éternelle.  Le premier sujet important de cette annonce était, bien évidemment, la résurrection elle-même.  Mais, dans le même temps, la question que les croyants posaient était de connaître les événements qui avaient précédé sa mort.  Jésus ne pouvait ressusciter qu’une fois qu’il était mort et enseveli.  Alors, comment en est-on arrivé à ce que Jésus, Fils de Dieu, homme passant à faire le bien, comment a-t-il été condamné à mort, et à la mort sur une croix ? 
C’est le second sujet important des premiers écrits chrétiens : retracer la Passion de Jésus, depuis sa montée de la Galilée à Jérusalem, le dernier repas avec ses disciples, l’arrestation et la condamnation à mort, puis le chemin de croix et la crucifixion. 
Ces deux sujets sont le cœur de notre profession de foi, repris dans le Credo :
(Il) s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, Il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et Il monta au ciel.
Saint Pierre, lorsqu’il parle à la foule le jour de la Pentecôte, donne un raccourci de tout ce qui s’est passé :
Il s’agit de Jésus le Nazaréen, homme que Dieu a accrédité auprès de vous en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes.
Cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies.
Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir. (Ac 2,22-24)
C’est de tout cela que les évangiles parlent.  Ils nous rapportent la vie de Jésus, Fils de Dieu, et comment il fut progressivement rejeté par les chefs religieux de Jérusalem au point qu’ils le firent mourir.  Le but n’est pas de nous rapporter par le menu tout ce que Jésus a dit et fait… mais les événements importants de sa vie qui donnent le sens de sa mission.  Les évangélistes ont rapporté l’essentiel, comme le dit encore Saint Jean :
Afin que vous croyiez… et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.
Lorsque Jésus s’adresse à Thomas dans l’évangile que nous avons entendu, Il lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
C’est le cas de nous tous ici rassemblés.  Le Christ Jésus, le Fils de Dieu, nous ne l’avons jamais vu.  Mais les assemblées chrétiennes qui célèbrent ensemble la mort et la résurrection de Jésus, sont un témoignage poignant pour tant et tant de personnes à la recherche d’un vrai sens à leur vie.  C’est encore ce que Jésus a dit :
Lorsque deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux (Mt 18,20)
Allons à la rencontre du Christ ressuscité en cette eucharistie.  Il nous accompagne sur notre route d’hommes.  Croyons en la parole qu’Il dit à Jean dans l’extrait de l’Apocalypse que nous avons entendu :
Je suis le Premier et le Dernier, le Vivant :
j’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles ;
je détiens les clés de la mort et du séjour des morts.
Le Christ ressuscité a transformé notre monde.  L’amour du Père, la suite du Fils, le don de l’Esprit donnent un sens nouveau, profond à notre vie.  L’amour reçu, l’amour donné, sont immortels.  Lorsque Jésus viendra nous prendre avec Lui, nous serons à notre tour vainqueurs de la mort et nous vivrons pour les siècles dans la communion avec la Trinité Sainte. 
Le pape Saint Jean-Paul II a instauré en ce dimanche octave de Pâques le Dimanche de la Miséricorde.  Croyons, oui, que Dieu vient à notre rencontre et qu’Il nous aime malgré nous faiblesses, nos manquements, nos misères, notre manque d’amour.  Oui, le Christ est le vivant pour les siècles et il détient les clés du séjour des morts !

Frère Bernard-Marie

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