Dans les archives nous avons un certain nombre de photos probablement d’origine militaire, datées entre le 21 et le 28 novembre 1919.
Ces photos sont riches d’enseignements car elles donnent une idée de l’évolution des reconstructions progressives de l’abbaye.
La première tâche des moines qui voulurent revenir vivre dans leur abbaye, fut de trouver un lieu habitable. Ce fut l’hôtellerie dont il suffisait de réparer quelques pans de toiture.
Les autres travaux furent plus conséquents, car il fallut commencer par déblayer les gravats et nettoyer les lieux. C’est l’état de l’Abbaye tel qu’il se laisse découvrir un an après les bombardements et la fin de la guerre.
Voici quelques-unes de ces photos militaires. Elles sont commentées brièvement dans le texte, mais on peut les visionner en « diaporama » en cliquant sur les miniatures.
La toiture est abîmée sur la droite du corps de bâtiment, mais également à gauche sur le corps de ferme. La reconstruction est en cours, et le corps de ferme ne sera pas conservé.
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La rosace est tombée, et l’on a également démonté ce qui restait de charpente et de toiture, ainsi que le clocher et ses deux cloches.
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De cette aile de bâtiment il a également fallu démonter la toiture (ou ce qui en restait). Les gravats qui se trouvent au sol proviennent du démontage intérieur. A l’étage il y avait le « petit dortoir » et le noviciat, au rez-de-chaussée les bureaux abbatiaux et le chapitre des frères convers.
Les photos ci-dessus parlent pour elles-mêmes. Ce qui était délabré a été démonté, y compris les chapelles rayonnantes du chevet de l’église et la sacristie. L’église resta en cet état jusqu’en 1922. En août de cette année on démolit ce qui doit encore l’être, et en décembre 1922 on construit la nouvelle église.
Cette partie des bâtiments fut la première à être restaurée. On réduisit le nombre de chiens assis dans la toiture, et on utilisa des tuiles démontées d’autres bâtiments, ce qui explique les différences de teintes. Par les fenêtres du toit on constate que l’autre versant du toit n’a pas encore été restauré. Sur la gauche, la cage de l’escalier de bois a été simplifiée par rapport au bâtiment initial, tandis qu’à droite on voit la toiture en chantier de la liaison de l’infirmerie vers la chapelle-tribune de l’église (voir la photo précédente).
Le chapitre n’ayant pas été trop endommagé, on l’a utilisé pour y entreposer des statues, un peu de mobilier, et surtout les deux cloches de l’église. L’infirmerie par contre, côté Sud, fut complètement détruite et démontée. On y aménagea une chapelle provisoire. L’aile du réfectoire et du grand dortoir furent fortement endommagés, ainsi que la cuisine.
Les ailes Nord et Ouest ont presque autant souffert des bombardements que l’église abbatiale. Le cloître, quant à lui, servit à entreposer ce qui pourrait encore servir…
Enfin, voici quelques photos des ateliers un an après les bombardements.
Les bâtiments n’ont déjà plus de tuiles, qui ont été utilisées en partie pour restaurer d’autres toitures, dont l’aile Sud avec le Chapitre et l’Infirmerie ainsi que l’hôtellerie. Sur la photo de la brasserie on ne voit plus la menuiserie qui a été démontée, ce qui explique les gravats au sol.
La photo précédente, montrant la salle des machines et la menuiserie, date de l’été 1919. Une autre vue des bâtiments des ateliers, alors que la cheminée de la chaudière à vapeur est encore debout.
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Vue prise de l’autre côté de l’aile des ateliers, près de la cheminée si elle était encore debout. Le magasin pour le stockage du bois et la salle des machines avec la chaudière à vapeur qui fournissait l’énergie mécanique et la chaleur nécessaire à faire tourner les ateliers et les industries.
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Concernant les photos ci-dessus, la boulangerie se trouvait dans le bâtiment avec la buanderie tout au bout du cloître du réfectoire. La petite étable se trouvait dans l’axe des bâtiments des ateliers, dans la cour de la ferme. La grande étable et la grange de 1880 séparaient la cour de la ferme de la cour dite des chevaux, donnant sur le réfectoire et le grand dortoir.