Juillet 2002

Lundi 1er Juillet – Comme chaque année, notre F. Louis-Marie a gagné l’aumônerie d’Igny pour son congé d’été obligatoire. Cette fois, il a un compagnon de route, mais pour la journée seulement : F. Sébastien a, en effet, concocté avec ses trois sœurs (dont une moniale à Igny) une sainte réunion de famille qui comblera de joie nos quatre octogénaires (et même une aînée nonagénaire).

Les Ateliers Louvranges ont choisi ce même jour pour une première « session » de prises de vues, uniquement des interviews en gros plan, qui leur prendront trois jours pleins; ils repartiront le Mercredi soir, en emportant une quinzaine d’heures d’enregistrements.

Mercredi 3 Juillet – Dom Armand Veilleux (Scourmont), Abbé de F. Freddy, vient passer la journée près de lui avant de s’absenter assez longuement en Afrique Noire. Ce qui fut vraiment très heureux car notre frère, dont l’état de santé devenait plus alarmant de jour en jour, devait décéder le lendemain soir. P. Abbé avait pris le matin même l’avion pour un aller-retour à Pavie, où réside Dom Antonio, Abbé démissionnaire de Frattocchie. II rentra le lendemain, Vendredi 5 et les funérailles furent présidées le Samedi après-midi par Dom Armand. Ce dernier aurait vivement souhaité que F. Freddy fût inhumé à Scourmont, où il est toujours stabilié. Mais la montagne des difficultés administratives attachées au transfert du corps l’obligea à y renoncer. F. Freddy est donc à présent bien sûr de sa stabilité au Mont des Cats, ce qui était son plus cher désir. Il s’apprêtait à fêter à la fin du mois ses cinquante ans de sacerdoce et venait juste d’en poster les invitations. De formation lovaniste et longtemps prêtre séculier avant d’entrer à Scourmont en 1989, il se montra toujours un moine complet, à la fois rat de bibliothèque et rat des champs, savant traducteur autant que sage arboriculteur. On ne compte plus les forts cahiers ronéotés qu’il constitua sur l’histoire de Scourmont et de ses Abbés. Sans oublier des articles sur l’abbaye de Villers, à la revue de laquelle – comme à tant d’autres encore – il collaborait fervemment.

Dimanche 7 Juillet – Sitôt pris leur repas de midi, nos Frères Bernard-Marie et Gilles montent en voiture, direction l’Ecole fromagère de Poligny, où les attend une semaine de travail intensif.

Lundi 8 Juillet – Notre ami cinéaste Sébastien Ballanger est de retour pour un séjour d’une semaine pleine. Il nous en dira un peu plus le lendemain soir et notamment que nous en avons pour quatre mois à le supporter encore…

Mardi 9 Juillet – Dom Bruno de Mariawald vient passer chez nous ses huit jours de retraite annuelle. Prions pour que la grâce ait moins de peine que nos frères cuisiniers à le rembourrer un peu.

Mercredi 9 Juillet – Frère Jean-Marc, notre cellérier, entame un marathon de trois soirées pour nous présenter les recettes et dépenses de l’abbaye durant l’année écoulée, ainsi que la session qu’il a suivie à La Pierre-qui-Vire.

Dimanche 14 Juillet – Frère Jean part assister en Bretagne aux funérailles d’une belle-sœur dont on vient de lui annoncer le décès. Sa présence fera le plus grand bien à sa famille et, peut-être, l’air natal le guérira-t-il lui-même de la sciatique dont il souffre depuis bientôt un mois. Profitant de la présence de Dom Bruno, nous visionnons la cassette de sa bénédiction abbatiale à Mariawald qui remonte déjà à trois ans (10 juillet 1999).

Lundi 15 Juillet – Nous avons pour 36 heures sous notre toit Martine de Sauto, journaliste à La Croix, qui a ciblé l’Abbaye Sainte Marie du Mont pour sa page double d’enquête des Samedis d’été sur les  » Sommets de la Foi « , rien de moins.

Mercredi 17 Juillet – Nous accueillons en communauté un moine bénédictin italien, Père Pietro, pour un séjour d’un mois en communauté.

Dom Bruno, à sa manière parfaitement suave et d’une intense qualité spirituelle, nous donne au chapitre quelques nouvelles de Mariawald, qui compte à ce jour 22 frères dont 16 en communauté.

Samedi 20 Juillet – Un postulant d’il y a trente ans revient passer quelques jours en communauté. Dira-t-il avec un vieux poète : « Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage (…) et puis est revenu plein d’usage et raison, vivre entre ses parents le reste de son âge » ?

Ce même jour, nous apprenons avec une surprise mêlée de tristesse, que notre F. Etienne, prêtre, novice depuis 18 mois, a choisi de reprendre du ministère dans son diocèse de Tournai (Belgique). D’une grande suavité et serviabilité, il se fera regretter de tous.

Lundi 22 Juillet – Nous attendions pour les vacances d’été deux séminaristes uniates roumains désireux de séjourner dans un monastère français. Ils sont arrivés de nuit, d’une façon tout évangélique qui trouva F. Guy, notre fidèle portier, à la hauteur de sa mission : il dormait du sommeil du juste lorsque le téléphone l’en tira peu après minuit ! C’étaient nos deux voyageurs qui appelaient depuis la gare de Lille, à 35 km de là; imperturbable – le devoir avant tout, le devoir jusqu’au bout -, F. Guy courut chercher au garage une voiture, partit jusqu’à Lille, embarqua Joan et Marius, les mit au lit et.. fit de même pour compléter son sommeil jusqu’au lever de la communauté. A ces deux séminaristes roumains il convient d’ajouter un tout jeune russe ouzbek en séjour pour quinze jours à l’hôtellerie; ne sachant lui aussi que quelques mots de français, il se révèle d’une réserve qui n’a d’égale que sa douceur et sa disponibilité. Notre caviste, F. Gilles, qui ajoute à sa connaissance de l’industrie fromagère celle de la langue russe, s’est hâté de l’occuper lui-même à la cave à fromages.

Dimanche 28 Juillet – Nous avons visionné en non-stop, de 13 h. à 17h. 45, les JMJ de Toronto (d’abord une première cassette en différé sur l’accueil du Pape à Toronto le Jeudi précédent, puis la messe du jour en direct) : entrée libre et présence nombreuse des frères, entre les offices bien évidemment …

Mardi 30 Juillet – La listéria survenue en 2000 ayant durablement repoussé la réfection de notre église dont le nettoyage ne s’en faisait pas moins pressant, nous avons mis à profit les grandes vacances pour lancer une opération fort acrobatique de dépoussiérage des murs. Le nettoyage réclamant deux jours pleins, il ne restait d’autre ressource à la communauté que de se transporter à la sacristie avec armes et bagages; tout le monde s’y est prêté fort complaisamment et les responsables s’en sont sortis avec brio. Ce toilettage n’a certes pas conféré à notre église la blancheur éclatante que lui promet le livre de l’Apocalypse; plus modestement peut-elle chanter avec l’épouse du Cantique : « Je suis noire mais je suis belle ».

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Nous avons entamé au réfectoire la lecture du dernier livre de Dom André Louf: « A la grâce de Dieu ».

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