Bénédiction abbatiale. Le mot du Père Abbé.

Mot de Père Bernard-Marie.

Monseigneur Lode, Père Ivan, Administrateur de notre diocèse, Messeigneurs les évêques, chers Pères Abbés, Mères abbesses, Supérieurs et Supérieures, moines et moniales, prêtres, ma famille, mes amis, chers amis du monastère.  J’espère n’avoir oublié personne…

Je suis très impressionné par le nombre de personnes qui sont venues se joindre à la célébration de ce matin.  Ce n’est pas en l’honneur de ma petite personne, mais parce que l’abbaye du Mont des Cats a sa place dans notre environnement local, diocésain, voire même ecclésial et national.   La bénédiction abbatiale est un moment important pour celui qui la reçoit, votre serviteur, mais également pour la communauté qui m’a élu et l’Église qui nous entoure.  Merci donc pour votre présence ici en ce moment, merci aussi pour tant d’autres qui n’ont pas pu venir et se joignent à nous par la prière.  Je ne mentionnerai le témoignage que d’une seule personne : Mgr Laurent Ulrich maintenant archevêque de Paris : Je m’unis à votre prière et à celle de l’assemblée qui se réunira le jeudi 2 mars.  Je me réjouis aussi que votre frère (dans la vie monastique), l’évêque Lode de Gand, vous donne la bénédiction abbatiale : saluez-le de ma part, ainsi que les abbés et abbesses et toute les personnes présentes en ce jour.  

On ne devient pas abbé par ambition, par sa propre volonté.  C’est la communauté qui « appelle », et l’appelé est libre d’accepter ou non.  Un abbé ne peut exister sans être rattaché à une communauté, tandis qu’une communauté peut vivre, au moins un temps, sans abbé.  C’est un acte de foi de la communauté, de mettre entre les mains d’une personne le devenir de la communauté.  Rassurez-vous, ce n’est pas un pouvoir autoritaire qui est demandé à l’abbé…  Saint Benoît déjà rappelle que l’abbé doit demander conseil avant de prendre les décisions importantes.  Ailleurs, Saint Benoît demande aux moines de reconnaître, dans la foi, l’abbé comme le représentant de Jésus au milieu d’eux.  Lourde responsabilité, pour laquelle je demande la prière de vous tous, pour correspondre à l’attente de Benoît et de la communauté. 

C’est de mes parents que j’ai hérité ma pratique religieuse et mon goût pour la prière. 
C’est ce que voulait rappeler le tropaire d’entrée :
Je n’ai jamais vu son visage, mais ceux qui l’ont connu m’ont parlé de Lui… 
Nous avons habité un certain temps à l’ombre de l’abbaye de Saint André, à Bruges, et j’y fus acolyte jusqu’à mes 20 ans.  C’est là que j’ai appris à aimer la liturgie solennelle et ample de la tradition bénédictine. 
Mes parents fondèrent la première Equipe Notre Dame de la région, et mes frères et moi sommes tous allés, au moins une fois, aux Semaines de Prière organisées par l’abbé Henri Caffarel à Troussures. 

J’ai vécu ma vie de jeune homme, d’étudiant puis de salarié à l’université de Gand, comme tous les jeunes de mon âge.  Beaucoup furent très surpris de ma décision de devenir moine.  Quelques-uns de mes copains de l’époque sont devenus des amis fidèles, jusqu’à ce jour.  D’autres m’ont retrouvé au bout de 40 ans et sont également fidèles maintenant.  Certains d’entre ces deux groupes sont ici aujourd’hui. 

Lorsque je suis arrivé au Mont des Cats, Dom André Louf était abbé depuis une quinzaine d’années déjà.  Son premier livre, Seigneur, apprends-nous à prier, venait de le rendre célèbre, y compris en Belgique.  Quoique ses contemporains soient quelquefois partagés sur l’apport de Dom André à l’Église et à la prière, c’est son enseignement qui nourrit encore aujourd’hui beaucoup de chercheurs de Dieu, pas seulement parmi les moines et les moniales.  Après lui, nous avons eu en cette Maison trois abbés : Père Guillaume – ici présent – Père Jacques, et Père Marc-André maître des novices ici, qui ont, chacun à sa manière, continué sur la lancée spirituelle héritée de Dom André.  C’est également dans cette lignée que je souhaite me placer. 

Sur la page de couverture vous avez ma devise, qui interroge.  Elle se trouve également sur l’image-souvenir.  D’habitude on prend une phrase biblique… ce n’est pas le cas, quoique.  Dans la première lecture tout à l’heure nous avons entendu Saint Paul affirmer :
Si le Christ n’est pas ressuscité, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes.
En tournant la phrase en positif, cela donne : puisque nous croyons que Christ est ressuscité, nous sommes les plus heureux des hommes. 
En raccourci et en latin : In Christo beatissimorum.   C’est ce que je souhaite à chacun de nous…  Oui, le Christ est notre vie, notre avenir, notre raison d’être, notre raison d’être moine…

Quelques petits remerciements.  L’anneau abbatial m’a été offert par les moniales de La Fille-Dieu.  La crosse a été sculptée par notre salarié Freddy Breyer, tout comme celle de Père Jacques et celle de Père Marc-André.  La chasuble est un cadeau de ma propre communauté.  Je remercie aussi de tout cœur Mgr Lode d’avoir accepté de quitter son diocèse de Gand pour venir présider la célébration.  Nous nous connaissons et nous nous apprécions depuis plus de 40 ans…

Encore merci à chacun de vous d’être venus partager cet événement de communauté avec nous.  Je compte sur votre prière pour mener à bien, la tâche qui m’incombe, avec l’aide du Seigneur.  En souvenir vous pouvez emporter le livret de la célébration.  Vous trouverez également une image-souvenir, ainsi qu’un livret présentant la vie à l’abbaye, dans les couloirs de l’hôtellerie. 

Et maintenant, levons-nous pour la bénédiction finale et solennelle.

Père Bernard-Marie

Veuillez consulter voir quelques photos dans la rubrique « Diaporama », « Bénédiction Abbatiale de Dom Bernard-Marie »

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