Solennité de la Sainte Trinité

L’Evangile parle des trois personnes divines. Du Père et du Fils : « Tout ce qui appartient au Père est à moi », dit Jésus. Et surtout de l’Esprit Saint : « l’Esprit, dit Jésus, vous conduira vers la vérité tout entière », oui, il nous conduira vers la vérité tout entière, la vérité de Dieu, la vérité de l’homme.

 

 

Pour nous, baptisés en Jésus-Christ, l’Esprit est venu. Il est en nous. C’est ce que décrit la deuxième lecture, Romains chapitre 5. L’affirmation est massive : « l’Esprit Saint nous a été donné ». D’autres traits de notre vie en témoignent, dit encore S. Paul. La paix avec Dieu : « Nous sommes en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ » ; l’accès au monde de la grâce, ce qu’on peut traduire : le fait d’être accueilli par la toute bienveillance de Dieu. On pourrait en ajouter d’autres ; en particulier selon Romains chapitre 8 : nous sommes faits fils du Père, par l’Esprit ; nous sommes devenus véritablement « enfants de Dieu ».

 

 

Oui, tout cela, comme chrétiens, comme baptisés dans le Christ, tout cela nous le sommes. Mais nous le sommes comme hommes, qui avançons au fil des jours. Sur nos chemins de chrétiens, nous sommes souvent tentés de penser que l’Esprit est absent, tant sa présence ne saute pas aux yeux ; nous imaginons que nous sommes laissés à nous-mêmes dans un brouillard que nous trouvons bien différent du souffle vivifiant de l’Esprit. Ces impressions demandent à être percées. Sinon, le chemin risque bien de rester obscur, et finalement de se perdre.

 

 

En fait, qui prend souvent la parole en nous ? Un tas d’esprits, une foule de mauvais esprits nous persuadent de notre mauvais état intérieur, nous met le doigt, au bon moment, sur nos lignes de faille, sur nos petites déviances personnelles, nos errances chroniques ou nos chutes inattendues, sur le poids vraiment trop lourd de notre péché. Ces esprits savent profiter des temps et des moments pour nous dresser tout çà comme une évidence massive, une évidence écrasante. Par cette soi-disant évidence, ils tentent vraiment d’écraser en nous toute confiance, toute espérance, tout amour. Et c’est justement ce à quoi l’on reconnaît, avec certitude, que, derrière tout çà, s’agite en réalité le Malin, le bien nommé.

 

 

L’Esprit Saint, lui, est là en nous, bien réellement. Il n’a rien à voir avec toutes ces fumées. Il est don vivifiant et don toujours donné par le Père et le Fils. Il n’est pas un don sous conditions ; il est don gratuit, sans contrepartie ; il est amour toujours offert, un amour toujours premier venant à notre rencontre quels que soient notre état, nos faits et gestes, nos impressions et imaginations.

 

 

Il est appel, attirance, vers la vérité de la réalité : la réalité de notre propre cœur, la réalité de l’amour personnel qui nous y attend, la réalité du Dieu qui aime et vient habiter, par son Esprit, le cœur de tous. Gloire à Dieu notre Père à jamais, gloire à Jésus qui s’est livré pour nous, gloire à l’Esprit Saint qui crie en nos cœurs.

 

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