Qautrième Dimanche de l\’Avent, Année B

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2 Sam 7, 1-16; Rom 16, 25-27; Lc 1, 26-38.
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Les lectures de ce jour mettent en parallèle deux annonces. Dans la première lecture, tirée du second livre de Samuel, alors que le roi David voulait bâtir à Dieu une demeure de pierres, le prophète Nathan vient lui annoncer que c’est Dieu qui lui bâtirait une maison, en lui donnant une descendance, qui règnerait sur Israël, “pour toujours”. Et dans le passage de l’évangile que nous venons d’entendre, c’est l’ange de Dieu qui, cette fois, reprend la promesse faite à David, en annonçant à Marie qu’elle va enfanter un descendant à David qui “règnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin”.
Entre ces deux annonces, l’annonce à David et l’annonce à Marie, se déploie toute l’histoire du royaume d’Israël, avec ses successions chaotiques, ses guerres et ses divisions, les exils et les éclipses qui ont jalonné son histoire mouvementée. A l’époque de Marie, la prophétie de Nathan semblait bien fragile. Israël courbait l’échine sous la domination ennemie, depuis des générations. Dieu semblait avoir oublié sa promesse. Certes le peuple attendait  toujours la restauration du royaume de David, mais plutôt à travers la résistance à l’occupant et la lutte armée.
L’annonce à Marie reprend donc ce rêve de restauration du royaume de David, porté par le souffle de l’espérance prophétique, mais, en même temps, elle le modifie profondément. En effet, en exauçant les aspirations de son peuple, le Seigneur en change pourtant le cours. Il en modifie la signification première. En comblant l’attente du peuple d’Israël, Dieu la transforme en lui donnant une nouvelle orientation. Le royaume qu’il instaure n’est pas de ce monde, il ne s’inscrit pas dans des frontières et ne s’appuie pas sur le pouvoir d’une lignée. En réalisant sa promesse, Dieu nous en révèle le sens caché.
C’est bien l’expérience que saint Paul nous relatait dans le seconde lecture. “Le mystère qui est maintenant révélé: il était resté dans le silence depuis toujours, mais aujourd’hui il est manifesté”. Ce que Dieu avait révélé, par le prophète Nathan, David n’en avait pas vraiment compris la portée. Il avait interprété à partir de ses attentes, à partir de ses désirs, la promesse transmise par le prophète. Il avait fallu la succession des générations, les désillusions et les échecs, pour que le sens caché de cette promesse puisse enfin apparaître et être reçu.
Et cette expérience est aussi la nôtre. Combien de fois n’avons-nous pas compris et interprété la Parole de Dieu à partir de nos rêves, de nos désirs, de nos illusions? Combien de fois n’avons-nous pas reproché à Dieu de ne pas tenir ses promesses, de ne pas réaliser ce qu’il avait annoncé? Et pourtant, n’est-ce pas dans le silence de la nuit, alors que nous ne savions plus ce qu’il nous fallait attendre et espérer, que le mystère caché depuis toujours s’est parfois révélé à nous, dans son étonnante simplicité? La Parole de Dieu prenait une signification nouvelle, parce que le silence s’était fait dans notre coeur.
Les évangiles évoquent, dans quelques passages, ce silence de Marie qui écoutait et méditait la Parole dan son coeur. Marie est notre docteur en médiation des Ecritures. Elle nous apprend, si nous voulons bien la suivre, à accueillir dans le silence de notre coeur ce que Dieu nous donne. Elle nous enseigne comment recevoir sans a priori, sans être prisonniers de nos rêves et de nos illusions, ce que Dieu nous envoie. Elle nous ouvre au sens caché des réalités de ce monde, en nous montrant le chemin de l’obéissance et de l’écoute silencieuse. Elle nous apprend à accueillir Jésus, comme Il est, comme Il vient!
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