Mars

Dimanche 1er : Mgr Ulrich vient nous rendre visite. Comme il se doit, il préside l’Eucharistie, partage notre repas et nous parle après None de ce qui lui tient à cœur en ce moment. A savoir, et principalement sa dernière lettre pastorale qui sortira dans le courant de la semaine suivante. Laquelle lettre revient sur les abus sexuels, conséquence des abus de pouvoir ; si tous ont droit à entendre le message évangélique, Mgr Ulrich, dans sa lettre  en pointe deux en particulier : le monde scientifique et le « pratiquants absents » qui donc ont cessé de pratiquer depuis bien longtemps. Toujours aussi le problème récurrent des vocations. La présence des femmes dans la vie de l’Eglise : Mgr prône le partage des responsabilités et pour finir, on pourra lire dans cette lettre ce qu’il pense des « prêtres venus d’ailleurs ». De quoi prier

Mardi 3 : A leur demande, nous accueillions une partie du conseil municipal de Gode qui vient nous présenter ce que l’équipe a déjà réalisé pour la commune et les projets pour l’avenir, à la veille des élections.

Mercredi 4 : Frère Paul est hospitalisé à Bailleul pour un certain temps.

Père Abbé nous annonce que le conseil d’administration de l’ASB a mis fin aux fonctions de Monsieur Yves de Clebsattel à la tête des activités lucratives de la SAS du Mont des Cats. Monsieur Olivier de Lauriston assurera l’intérim pendant quelques mois. .

Samedi 7 : Père Abbé et frère Albéric font l’aller-retour dans la journée à Scourmont pour rencontrer Dom Armand avant son départ pour les Visites régulières de Maromby (Madagascar) et de l’Harmonie (Seychelles).

Dimanche 22 : Sur les hauts plateaux de Madagascar, les Merina entretiennent un lien singulier avec leurs défunts. De juillet à septembre, ils profitent de la saison sèche pour organiser un rite traditionnel: le « famadihana », ou « retournement des morts ». C’est aux côtés de Ndriana que l’anthropologue Anne-Sylvie Malbrancke va découvrir cette tradition malgache et nous aussi par la même occasion

Mardi 24 mars : Nous subissons comme tout un chacun les conséquences de l’épidémie du coronavirus qui sévit partout dans le monde : le ballet des entreprises qui animait si bien l’entrée du monastère et nous assurait de l’avancée des travaux, s’est tu. L’une ou l’autre société est encore venue un jour ou deux ; les plâtriers, père et fils, persévèrent seuls mais le parking reste  pratiquement désert. Suite à l’arrêt brutal des ventes de produits frais dans les magasins, nous arrêtons la fabrication de fromage jusqu’à Pâques. Quelques ouvriers viennent assurer le travail en cave.  La comptable et la qualiticienne font du télétravail depuis chez eux. Le Magasin est fermé.  Monsieur de Lauriston est repassé pour assurer certaines formalités notamment bancaires. Sandra et Maria, nos cuisinières Api, assurent les menus de chaque jour avec brio.  Oswaldo se démène avec Sandra pour assurer le suivi des stocks ; une petite semaine d’avance, cela suffit. Nadine recommence à assurer  les ménages à l’infirmerie. En communauté, frère Gilles notre infirmier, première victime de son dévouement, reste confiné, masqué, en sa cellule ; mais il vient d’être déclaré non positif et peut reprendre ses activités.  Frère Florent a assuré la relève de tout son cœur.

Au chœur, des Laudes à Complies la communauté est pratiquement au complet mais les voix sont parfois à la peine ; heureusement, ‘’celui qui prie avec ferveur chante deux fois’’, dit-on ! En communauté, pas mal de toussotements, mais chacun garde les distances et assure de son mieux son emploi.

Frère Bernard-Marie se débat pour mettre au point le dossier administratif d’un point  de chute pour notre frère Paul, hospitalisé et qui demande maintenant des soins plus attentifs. Cela est en très bonne voie. Il sera admis le 2 avril à l’EHPAD de Steenvoorde.

Nous venons de lire au réfectoire le communiqué de nos évêques pour le 25 mars. C’est  une grande consolation de recevoir ce message humble, pas moralisateur mais bien encourageant, porteur d’une espérance qui assume toutes les détresses en les situant dans le mystère de Dieu sur nous toujours actuel ce que peut-être l’on oublie et qu’il faut vivre dans la foi.

Mercredi 25 : Nous regardons « Notre maison commune », film consacré donc à  la région amazonienne. L’enjeu est considérable car l’Église doit répondre à une crise sociale et environnementale dans la région. Deux défis majeurs se présentent à elle : la défense du «poumon vert» de notre planète et l’évangélisation d’un peuple aux spécificités culturelles très fortes. Quel rôle doit jouer le Vatican dans la défense de la biodiversité ? Que peuvent nous apprendre les amazoniens sur la pratique de la foi ? Pour comprendre l’originalité de ces communautés, ecclésiastiques, fidèles et responsables associatifs nous guideront dans les méandres du fleuve Amazone.  Ce qui pourra nous aider à comprendre l’exhortation apostolique du pape François « Chère Amazonie », que nous lisons dès le lendemain au réfectoire.

A 19 h 30 comme toutes celles de France, nos cloches sonnent pendant dix minutes en signe de solidarité avec les victimes du Corona.

Chaque soir, à partir de ce dimanche 29, après le Salve, Père Abbé lit une des prières (soit du Pape, de l’Évêque ou à Saint Benoît) pour ce temps d’épidémie suivie de 5’ de recueillement en silence.

Au cours de ce mois, il y eut quelques changements d’emplois : Frère Gilles devient cérémoniaire en lieu et place de Frère  Jean-Pierre, tandis que Frère Nivard cède la bibliothèque à Frère Daniel.

   Il ne nous était presque  pas possible de ne pas lire « Chère Amazonie », cette exhortation tant attendue notamment sur la question des «  viri probati » texte qui, indéniablement, porte un souffle missionnaire. Certes, il décevra certains et en rassurera d’autres mais le pape François donne ici une grande leçon d’espérance universelle. A l’échelle de presque un continent, le Saint -Père redonne la priorité à porter aux plus démunis et éloignés de l’Eglise, à l’inculturation sociale et spirituelle, à la force et au don des femmes et aux conditions de vie particulières, si hautement symboliques pour la planète : notre Maison commune.

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