Fin 1918 à l’Abbaye du Mont des Cats

Après la visite de l’abbaye par le Père Prieur (Père Jean) et Père Étienne, voici comment la vie a repris progressivement sur le Mont des Cats.
Fin juin les bombardements s’éloignent et courant juillet il est possible de retourner presque chaque jour au Mont des Cats depuis le refuge de Watou.
Le 15 juillet Dom Bernard visite pour la première fois l’abbaye depuis les bombardements.  Il décide de continuer le déménagement vers Watou des livres de chœur et des habits que l’on pourrait trouver.  Venus avec plusieurs chariots, ils ramenèrent également quelques tables du réfectoire et la récolte de haricots.
Début août, un officier français a proposé au Père Abbé d’aider à évacuer ce qui restait de machines industrielles du Mont des Cats.  Il fut décidé de les transporter dans les caves afin qu’elles ne soient pas détériorées par d’éventuels nouveaux bombardements.
Début septembre le Père Abbé décida d’envoyer chaque jours plusieurs frères au Mont des Cats pour réparer les brèches faites au mur de clôture et pour voir s’il y avait moyen de célébrer la messe, de faire la cuisine et d’aménager un dortoir dans l’un des bâtiments.  Le vendredi 6 septembre un groupe de 6 personnes s’installait dans l’hôtellerie : le Père Abbé Dom Bernard, le Père Prieur Jean, Père Étienne, Père Berchmans, Frère Arsène et Isidore Dhondt.  L’autel provisoire fut installé dans le confessionnal de l’hôtellerie, la cuisine à la porterie et le dortoir dans le corridor.  Le réfectoire fut installé dans le parloir 4.  Il y avait fort à faire pour nettoyer les lieux et les aménager au mieux.  Il fallut également remplacer les carreaux cassés par des panneaux pour éviter vent et pluie de pénétrer.  Il manquait également des tuiles aux toits.
Des officiers belges et anglais puis des gendarmes français vinrent signifier que la présence des moines n’était pas tolérée et que peut-être …
Le jeudi 12 septembre des obus sifflèrent au-dessus de l’abbaye.  La communauté décida d’installer le dortoir dans la cave de l’hôtellerie (dans le bâtiment ancien, l’hôtellerie de 1898 n’ayant pas de cave).
Le vendredi 13 septembre le Préfet du Nord accompagné du Sous-Préfet d’Hazebrouck puis le Maire de Gode et le garde-champêtre vinrent rendre visite aux moines.  Monsieur le Préfet promit de fournir du carton bitumé pour mettre la bâtiment à sec.
1918 : chapelle provisoire dans le réfectoire de l'hôtellerie 1918 : chapelle provisoire dans le réfectoire de l'hôtellerie, l'autel
Le jeudi 9 octobre on commençait à réciter l’office en chœur.  Une chapelle provisoire fut aménagée dans le réfectoire de la nouvelle hôtellerie.  Les stalles y furent installées, ce qui permit effectivement de chanter l’office selon les usages de la communauté.
Le 11 novembre à 11 heures cessent les hostilités : l’armistice est signé. Deo Gratias !
Le 16 novembre Mgr Charost, évêque de Lille, et son Vicaire Général, Père Jourdain, vinrent au Mont des Cats.  Ces derniers, tout comme le Préfet, le Sous-Préfet et le Maire quelques semaines plus tôt, « étaient frappés de l’état où les Boches ont mis le monastère ». (sic)