Dom Germain naquit à Montreuil sur Mer, dans le Pas de Calais, en 1769. Maître de chœur de la collégiale d’Amiens, à cause des troubles révolutionnaires, il n’avait pu mettre à exécution son projet d’entrer en chartreuse. Il s’enfuit en Angleterre, où mûrit son désir de vie solitaire. Il gagna alors l’Allemagne, où, apprenant l’existence de Darfeld, il s’y rendit la joie dans l’âme. Devenu sous-prieur, il obtint de Dom Augustin de Lestrange le maintien de Dom Eugène de Laprade comme supérieur de Darfeld.
Lorsque Dom Eugène fonda l’abbaye de Sainte Catherine de Laval pour les moniales cisterciennes, Dom Germain en fut nommé aumônier. Après la mort de Dom Eugène, le prieur, Père Armand continua l’œuvre entreprise.
L’ancienne abbaye du Gard ayant été achetée, Dom Germain en fut nommé supérieur par Dom Eugène. Il s’y rendit avec six religieux et y établit la vie monastique en 1816. Quelques mois plus tard en 1817, Dom Germain fut élu premier abbé de cette nouvelle fondation.
Son gouvernement fut empreint d’une douce charité envers ses frères, dans la manière de Saint Aelred. Puisque, disait-il la Règle est d’une rigide austérité, le supérieur ne peut excéder en discrétion. Très mortifié pour lui-même, Dom Germain continua à suivre le coutumier de Dom Augustin de Lestrange alors que la communauté était revenue à celui de Rancé : il couchait sur la dure et se contentait parfois de pain et d’eau pour nourriture.
Durant ses douze dernières années, tout comme Saint Aelred encore, il fut éprouvé par de violentes douleurs. Il mourut le 23 février 1835 après qu’il eut prononcé : « En tes mains, Seigneur… ».
Trois fondations lui doivent l’existence : Sainte Marie du Mont en 1826, Val Sainte Marie en 1828 (transféré à la Grâce-Dieu en 1849 puis à Tamié en 1909) et Saint Sixte en 1831.