Vigile Pascale, Année A

+

7 lectures; Rom 6, 3b-11; Mt 28, 1-10.

+

« Soyez sans crainte »! Ce sont les premières paroles adressées par l\’Ange, puis par Jésus lui-même, et qui précèdent l\’annonce de la Résurrection. Chez les autres évangélistes, on retrouve la même formule ou une autre version  positive: « la paix soit avec vous »!

Ainsi, la Résurrection de Jésus va changer, en profondeur, la vie des disciples. Ils vont passer de la peur, de l\’inquiétude, de l\’angoisse, à la paix. La Résurrection de Jésus chasse la crainte, en instaurant la paix.

On pourrait affirmer que cette formule symbolise à elle seule le cheminement de tout disciple de Jésus. Nous sommes invités à passer de la peur à la paix, de la crainte à la joie. Tel est, en résumé, l\’aventure de toute  vie chrétienne. Et ce passage, ce renversement, cette conversion, ne peut se faire qu\’avec Jésus, par Lui et en Lui.

Sans doute, lorsque nous regardons en nous et autour de nous, nous ne pouvons que constater le règne de la peur dans notre monde. La peur qui engendre soit la violence, soit le déni et l\’indifférence.

Toute l\’histoire de l\’humanité, depuis les origines, depuis le refus d\’Adam et Eve et le meurtre d\’Abel par son frère Caïn n\’est qu\’une longue succession d\’évènements qui naissent de la peur et engendrent la peur.

Aujourd\’hui encore, notre monde semble enfermé dans le cercle vicieux de la peur. Alors, pour nous défendre et nous protéger, nous attaquons ou nous faisons disparaître de notre horizon ceux qui nous font peur en niant leur existence, en les ignorant. Nous ne savons pas comment faire, comment réagir, nous sommes désemparés! Nous avons peur de nos peurs! Nous ignorons les chemins de la paix. Comment trouver la paix?

Saint Matthieu, dans le passage de l\’évangile que nous venons d\’entendre, nous offre quelques indications pour cela, à travers l\’épisode des femmes venues au tombeau. Toutes deux, dépassant leur crainte, sont venues au tombeau, pensant trouver un mort. Lui, elles ne l\’ont pas trouvé. Mais elles ont reçu l\’annonce qu\’il est vivant!

Tremblantes et joyeuses à la fois, elles obéissent à la parole de l\’Ange, même si elles n\’osent pas vraiment y croire encore. Et c\’est alors qu\’elles rencontrent Jésus. Elles se prosternent et se jettent à ses pieds qu\’elles retiennent amoureusement.

Comme elles, il nous faut, nous aussi, oser de nouveau visiter les tombeaux de nos espérances déçues, de nos rêves brisés, de nos peines enfouies. Comme elles, il nous faut oser croire que tout redevient encore possible, lorsque la Parole de Dieu vient rejoindre nos blessures les plus profondes et les plus secrètes. Alors, nous pourrons reconnaître à notre tour Jésus qui vient à nous dans le sacrement de l\’Eucharistie, nous pourrons le toucher, le tenir en nos mains, et savourer la paix qu\’Il nous donne en se donnant à nous.

Frères et sœurs, ce chemin de paix, de confiance et de joie, est ouvert à chacun d\’entre nous, si nous osons nous y aventurer. Il suppose que nous osions revenir sur les lieux de nos peines, de nos angoisses, de nos peurs, pour y laisser la grâce de la Parole et du Corps du Christ opérer notre guérison. En cette nuit de Pâques, les lectures nous ont parlé de conversion, de guérison, de renaissance.

Dieu tient toujours ses promesses. Il ne tient qu\’à nous d\’en profiter.

 

Ce contenu a été publié dans Homélies 2008. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.