Trente-troisième Dimanche du T.O.

Veillez et priez, convertissez-vous.

Dimanche dernier et aujourd’hui l’Église nous invite à méditer sur la fin des temps et le jugement dernier.  L’année liturgique reprend, chaque année, toute l’Histoire Sainte, depuis la grande épopée des Patriarches, des prophètes et des rois de l’Ancien Testament, en passant par le vie de Jésus parmi nous, pour ensuite rappeler l’histoire de l’Église avec les saints de tous les temps que nous célébrons tout spécialement le premier novembre.  Et l’année liturgique se termine avec le fête du Christ-Roi, dimanche prochain. 
L’Histoire Sainte et l’Histoire de l’Église arriveront à leur terme lorsque Jésus reviendra pour juger les vivants et les morts.  C’est de cela que Jésus parle, de manière assez énigmatique, dans l’extrait de l’évangile de Marc que nous venons d’entendre.  C’est moins énigmatique si nous lisons également les quelques versets qui suivent la péricope d’aujourd’hui. 
Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment
Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! (Mc 13,33.37)
Jésus nous invite donc expressément à veiller et à prier, car nous ne savons pas quand Il viendra.  La fin dont il est question ici peut avoir un double sens.  D’une part le jour où Jésus viendra nous prendre, individuellement, lorsque le moment de notre mort sera arrivé.  D’autre part, à la fin des temps, lorsqu’Il viendra pour juger les vivants et les morts – comme nous l’affirmons dans le Credo. 
Les croyants des premières générations, à l’époque apostolique, croyaient dur comme fer que la fin du monde était imminente.  C’est ce qu’on peut comprendre avec la parole mystérieuse de Jésus :
Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. 
Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
Mais finalement, près de 2000 ans après la mort de Jésus, nous sommes toujours dans l’attente de la fin.  Le prophète Daniel, déjà, avait reçu la vision du jugement après la résurrection des morts, comme nous l’avons entendu dans la première lecture.  Les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte éternelle.  À nous de choisir notre camp, à nous de décider comment vivre pour avoir part, soit à la vie soit à la honte éternelles. 
Comme nous le rappelle Saint Benoît dans le Prologue de sa Règle :
Car les jours de cette vie nous sont concédés comme un délai pour corriger ce qui est mauvais : l’Apôtre dit en effet :
Ne sais-tu pas que Dieu n’est patient que pour t’amener à changer de vie ?
Et le Seigneur dit dans sa tendresse :
Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive.

Changer de vie, se convertir et vivre, voilà les maîtres-mots qui rappellent bien l’enseignement de la liturgie de ces derniers jours de l’année Liturgique. 
Inutile d’attendre pour demain la fin du monde.  Mais préparons-nous dès aujourd’hui à la grande rencontre avec Dieu, déjà au jour de notre mort, dont nous ne connaissons pas non plus la date précise. 
Dieu est toujours à nos côtés, Il nous accompagne, Il nous aime et veut nous aider à avancer sur le chemin de la sainteté, sur le chemin d’une plus grande union à Lui.  Sommes-nous sur le chemin de cette conversion ?  Ou bien, cherchons-nous toujours à avancer sur notre petit chemin à nous, en cherchant toujours à faire notre propre volonté ? 
Demandons à Dieu, que cette Eucharistie nous nourrisse spirituellement pour toujours mieux connaître Sa volonté.  Si nous avançons sur la voie que Dieu nous  trace, nous ne nous égarons pas et nous grandirons à la fois en bonheur humain et spirituel.  Nous grandirons en épanouissement et en sainteté. 
C’est ce que la prière d’ouverture de la messe de ce jour nous faisait demander à Dieu :
Accorde-nous, Seigneur, de trouver notre joie dans notre fidélité :
car c’est un bonheur durable et profond de servir constamment le créateur de tout bien.
En agissant ainsi, nous pourrons, tous et chacun, selon les paroles du prophète Daniel,
nous éveiller pour la vie éternelle, nous resplendirons comme la splendeur du firmament, nous brillerons comme les étoiles pour toujours et à jamais.

Amen.

Frère Bernard-Marie

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